La Cotellerie Témoignage d’ Annick et Pierre de la Paroisse Saint Barnabé en Charnie

En 2020, avec toutes les annonces que nous recevons sur la puissance des technologies qui doit nous permettre de décider, gérer, et tout maîtriser, voilà un virus qui anéantit le monde.

Surprise, désarroi, résignation pour les uns, rébellion pour d’autres, mais tristesse devant l’annonce de décès et des obsèques sans famille.

Puis vite , la foi reprend le dessus. Nous cherchons et nous nous communiquons les émissions religieuses, Radio fidélité (merci Monseigneur), la Communauté St Martin, (merci Don Préaux), KTO, la Cotellerie, et j’en passe. Pour certains, avec les membres de l’hospitalité de Lourdes, échanges sur le chapelet et la messe de la grotte.

Tout cela nous réconforte mais reste palliatif. Et ce silence brutal qui nous est imposé , nous oblige à nous recentrer sur l’essentiel, à savoir garder une vie de foi, de charité et d’espérance.

La foi apaise nos craintes et nous aide à passer sur l’autre rive.

Grâce au silence, nous observons davantage la nature. Combien de fois ai je entendu « les oiseaux semblent plus nombreux, le ciel est plus clair…quel calme sans le bruit des voitures ».

Nous pensons alors à consommer moins, mais mieux. Nous apprenons que nos commerçants de proximité sont en difficulté, et nous réalisons qu’ils sont essentiels à la vie de notre quartier, de notre village. Ils sont un lien, et nous les soutenons par des commandes qu’ils livrent à domicile.

Le 1er mai, nous leur offrons un bouquet de fleurs du jardin. Ils nous donnent des nouvelles des clients, malades, ou hospitalisés, alors nous passerons des coups de fil, oui, cette communication téléphonique est précieuse pour les personnes âgées, sans famille, ou famille éloignée, en Ehpad, ou à l’hôpital.

Des auxiliaires de vie nous signalent des personnes en détresse et nous transmettons leur coordonnées à nos prêtres.

La vie Évangélique est exigeante, et heureusement durant ce confinement, nous avons le soutien de nos prêtres. Par leurs communications, les commentaires de la lecture. Grâce à eux, nous gardons confiance avec l’écriture sainte. Notre cœur reste ouvert.

Puis vient le déconfinement… la joie d’entrer dans nos églises, de reprendre les célébrations, la joie de l’Eucharistie, et qu’elle joie de se retrouver avec nos prières… reprise de la chorale qui accompagne les célébrations de sépulture… de l’Adoration, de 4 h, à 22 h, le vendredi. Mais il faut reconnaître que les échanges avec les masques sont difficiles. Il faut vite organiser le respect des règles sanitaires dans nos églises. La prudence est de rigueur, le virus circule toujours, d’où annulation de la fête de la création ; terminé le temps convivial après le chapelet des mardis de l’été qui se déroulait à tour de rôle dans chaque village, de la fin du mois de mai à la mi septembre. Il est à remarquer que sans les salades, pizzas, quiches, et clafoutis, le taux de participation au chapelet et vêpres est resté constant.

Il faut garder le moral,  et nous organisons une fête paroissiale en juillet afin de remercier frère Marie-François et frère Omer. Tout était bien prévu, et patatras, interdiction des rassemblements publics, en plein air : frustration… « pas même un petit apéro » quémandait Frère Marie-François. Non, mais une belle célébration, de beaux chants et cadeaux 

Notre peine fut grande de ne pouvoir fêter la Pentecôte, tous réunis à Pontmain. Nos réunions en équipe synodale ne sont pas reparties cette année, impossible pour certains de faire en visioconférence. Ce lien perdure mais avec le sentir d’un devoir non terminé, d’abandon de nos confirmands.

En septembre nous sommes heureux d’accueillir Don Pierre.

De nouveaux projets voient le jour, l’enthousiasme est présent, jusqu’aux nouvelles restrictions.

A ce moment, nous ne rejoignons plus nos IPad, et écrans de toutes sortes. Nous sommes décidés de nous associer au dévouement de nos prêtres et de profiter de leur sens de l’organisation pour maintenir toute la semaine des célébrations eucharistiques, confessions, adoration, visites à domicile, dans les Ehpads et hôpitaux, prières téléphoniques.

Il nous faut souligner une augmentation du nombre de paroissiens aux messes de semaine, une augmentation du nombre de confessions, et nous avons gardé l’habitude des communications avec les personnes souffrantes, isolées.

Ce lien quasi permanent avec nos prêtres, nous démontre la joie que nous devons avoir d’être croyants. Ce qui nous a permis de partager de belles fêtes de la Nativité. Oui, les sourires étaient présents, présente aussi l’entraide pour récolter des petits cadeaux pour les personnes en Ehpad à Vaiges. Idée suggérée par Don Pierre, et prise en charge immédiatement par les paroissiens.  Cette belle initiative lui a permis de remettre des présents, et courriers à 60 résidents de l’Ehpad de Vaiges.

Certes, cette situation crée des drames, des rendions (report des baptêmes, mariages, anniversaires, souvent suivis d’annulations ).

Mais restons  confiants et conscients que la beauté du monde est une grâce.

De notre histoire, nous avons toujours des leçons à tirer.

Comme nous le recommandait, notre curé, Don Camille, ne nous laissons pas guider par la peur, mais par l’amour.