La Cotellerie Dernier Chemin de Croix
Texte médité le vendredi-SAINT 18 avril 2025 :
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CHEMIN DE CROIX
d’après Romano Guardini
Introduction : Seigneur, vous avez dit : « Celui qui veut être mon disciple, qu’il prenne sa croix de chaque jour et me suive. » Je m’en vais maintenant marcher sur vos traces et vous suivre en esprit sur le chemin de la croix.
Que mon âme, je vous en prie, saisisse combien vous avez souffert pour moi ; que je voie, que je sente profondément la grandeur de votre amour pour moi. Aidez-moi aussi à porter ma croix avec vous. Faites-moi comprendre le langage de la croix, éclairez, fortifiez mon âme pour que je profite de cette méditation et en vive.
Chant :
1ère STATION : JÉSUS EST CONDAMNÉ À MORT
« Pilate relâcha Barabbas ; quant à Jésus, après l’avoir fait flageller, il le livra pour être crucifié » Mt 27, 26
Jésus se tient devant le tribunal. Il est reconnu coupable. Le châtiment en est aussi honteux qu’effroyable. Pourtant Jésus sait quelle fut la pureté de ses intentions. Et pourtant il se tait, Il accepte l’arrêt librement car il y voit la sainte volonté du Père et la rançon de notre salut.
SEIGNEUR, si l’on me commande ou me reprend d’un ton dur, montrez-moi ce qui le mérite et enseignez-moi à oublier ce qui est injuste. Si le devoir me semble un jour insupportable, j’y reconnaîtrai la volonté du Père pour obéir. Si me viennent des peines que j’estime ne pas mériter, apprenez à mon âme à accepter et à se taire.
2ème STATION : JÉSUS PREND LA CROIX SUR SES ÉPAULES
« Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive. Qui veut en effet sauver sa vie la perdra, mais celui qui perd sa vie à cause de moi et de l’Evangile la sauvera. » Mc 8, 31-35
C’est la mission du Père que Jésus voit dans la croix, notre salut. Il la veut de toutes les forces de son cœur. Ainsi son âme va dans la lumière, prête. Il marche au devant de la croix et la saisit, résolu.
SEIGNEUR, autre chose est de dire aux heures faciles : « Je suis prêt à tous les vouloirs de Dieu » ; autre chose d’être vraiment prêt quand la croix vient. Rendez-moi fort et courageux : que je ne me lamente ni ne me raidisse devant l’inévitable ! Que je le regarde courageusement en face, y reconnaissant l’appel du Père. Donnez-moi la ferme confiance que cette souffrance est pour mon bien, et la ferme confiance pour l’accueillir résolument.
3ème STATION : JÉSUS TOMBE POUR LA PREMIÈRE FOIS SOUS LA CROIX
« Le Christ, aux jours de sa chair,(…) tout Fils qu’il était, apprit de ce qu’il souffrit, l’obéissance. » He 5, 7-8
La croix est trop lourde pour lui. Le fardeau dépasse ses forces. Il s’abat sous son poids. Dès qu’il le peut, Jésus se relève, soulève péniblement la croix sur ses épaules meurtries et poursuit sa route.
SEIGNEUR, faites-moi comprendre qu’un moment ou l’autre toute vraie souffrance doit sembler aux épaules, trop lourde, car c’est pour jouir non pour souffrir que nous sommes créés. A un moment, toute croix semble passer les forces. Il arrive toujours une heure où sort ce mot, lourd d’angoisse et de lassitude : « Je n’en puis plus ! » Seigneur, par la vertu de votre patience et de votre amour, aidez-moi en ces heures à ne pas me décourager. Renouvelez-moi dans la patience, versez votre force dans mon âme : qu’elle se relève, prenne son fardeau et marche de l’avant toujours.
4ème STATION : JÉSUS RENCONTRE SA MÈRE
« Vois Marie : cet enfant doit amener la chute et le relèvement d’un grand nombre en Israël ; il doit être un signe en butte à la contradiction ; et toi-même, un glaive te transpercera l’âme. » Lc 2, 34-35
Elle attendait sans doute à un carrefour. Elle approche maintenant du cortège. Pas un mot. Quel amour et quelles souffrances agitent leurs deux âmes ? Que se passe-t-il de regard à regard ? Dieu seul le sait. La souffrance a pénétré Marie jusqu’au profond de l’âme. Le regard du Seigneur de dire : « Mère, il le faut, le Père le veut. » « Oui, mon enfant, le Père le veut, et toi aussi : Fiat ! »
SEIGNEUR, c’est moi l’auteur de ce déchirement ! c’est pour moi que vous avez quitté votre mère !… Seigneur, ce sacrifice ne doit pas être perdu pour moi. Faites m’en souvenir quand Dieu me demandera un acte de générosité et que je sentirai mon cœur lié par les créatures. Apprenez-moi à surmonter le respect humain qui voudrait m’empêcher de vous confesser.
5ème STATION : SIMON DE CYRÈNE EST CONTRAINT D’AIDER JÉSUS
« Alors les soldats requièrent, pour porter sa croix, Simon de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus, qui revenait des champs. » Mc 15, 21
Comme les soldats de l’escorte voient les forces lui manquer, ils arrêtent un passant nommé Simon qui s’en revenait des champs chez lui. Il doit aider à porter la croix, mais il n’accepte pas. Il se défend, ils doivent le forcer.
SEIGNEUR, vous en avez tant aidé, et maintenant tous vous abandonnent. Et vous irez quand même jusqu’au bout, pour moi, afin d’être ma voie et ma force. Je penserai à Simon de Cyrène s’il m’arrive un jour d’être seul à souffrir. Seigneur, en ces instants, soyez auprès de moi. Aidez-moi à prendre mon parti de cette solitude sans me décourager. Oui, je ne puis indifféremment recourir au prochain : il me faut apprendre à tenir bon, et volontiers, seul avec vous seul. Faites-moi comprendre que vous êtes fidèle, que vous ne m’abandonnez pas.
6ème STATION : VÉRONIQUE ESSUIE LE VISAGE DE JÉSUS
« En vérité, je vous le dis, ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ». Mt 25, 40
Le Seigneur est tout a fait abandonné. Autour de lui, partout haine, grossièreté, apathie. Il est épuisé de soif et de douleur. La croix pèse terriblement. Véronique s’avance et lui tend un linge. Son âme reste si tendre et si éveillée qu’elle est capable de sentir l’humble office de cette femme, capable de l’apprécier et de l’en récompenser divinement. Il essuie son visage, et le linge qu’il lui rend porte ses traits sacrés.
SEIGNEUR, que votre cœur est fort et tendre. Aidez-moi à ne pas toujours penser à moi. Je ne dois pas devenir exigeant. Je ne dois pas tomber sur les autres ni empoisonner leur joie sous prétexte que je suis dans une passe difficile. Apprenez-moi à voir les menues attentions de la charité, à penser aux autres. Montrez-moi la manière de gagner leur confiance, la façon de leur dire une bonne parole, de les consoler, de les réconforter, de les aider.
7ème STATION JÉSUS TOMBE UNE SECONDE FOIS SOUS LA CROIX
« Portez les fardeaux les uns des autres, et accomplissez ainsi la loi du Christ. » Ga 6, 2
Personne à l’aider en sa détresse. L’ingratitude ambiante presse son âme. Avec l’amour le plus désintéressé, il a prêché à ces gens le royaume de Dieu. Et, à cette heure, les voilà qui clament contre lui. Mais, une grande lumière brille en son âme : par les souffrances mêmes qu’ils lui imposent, Jésus veut les sauver. Et pour la deuxième fois, péniblement, il se relève et marche.
SEIGNEUR, puissé-je comprendre la grandeur de souffrir pour les autres ! Toutes vos douleurs ont une secrète douceur, car, vous le savez, elles font couler sur nous à flots grâces et bénédictions. Ne puis-je agir ainsi ? Au lieu de m’irriter, j’aurais dans mes peines la joie de coopérer avec Dieu au grand œuvre de la charité et de la rédemption. Faites-moi une âme large et généreuse capable de comprendre cela, et de se mettre à l’œuvre.
8ème STATION : JÉSUS PARLE AUX FEMMES EN LARMES
« Ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes. » 1 Co 18, 25
Encore une scène qui révèle la liberté du Cœur Divin. Jésus parle aux femmes avec calme et Il continue son ministère : il redresse, il enseigne.
Pour tout homme, SEIGNEUR, vient une heure où la souffrance accable lourdement, et où tout en lui se cabre sous sa violence. Si je me trouve jamais dans un tel état, aidez-moi, Seigneur, à rester calme. Par la vertu de votre patience, je rassemblerai mes forces et j’accueillerai les autres avec bonté.
9ème STATION : JÉSUS TOMBE UNE TROISIÈME FOIS SOUS LA CROIX
« Le Christ Jésus, (…) semblable aux hommes et reconnu comme tel, s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix. » Ph 2, 8
Peu après la seconde chute, Jésus s’affaisse une troisième fois. Il est au bout de ses forces. Malgré tout, il se redresse encore une fois, il porte sa croix jusqu’au terme : là-haut ne l’attend aucun soulagement, mais une mort affreuse.
O JÉSUS, qui êtes si fort, vous demeurez en moi et moi en vous. Que dans l’affliction, je ne me décourage pas, que je ne déserte pas mon devoir ! Et si je tombe, si mes forces diminuent, aidez-moi à me relever ! Se relever sans fin avec des forces neuves, recommencer sans fin avec des énergies fraîches, c’est ici-bas toute notre vie : faites-le moi comprendre…
10ème STATION : JÉSUS DEPOUILLÉ DE SES VÊTEMENTS
« Tous les intimes m’ont en horreur, mes préférés se sont retournés contre moi. » Job 19, 19
Ils lui ont tout pris : sa liberté, ses amis, son activité. Maintenant, ils lui prennent encore l’honneur de sa chair. Dépouillé et nu, le voici livré à la honte. Forte est l’âme de Jésus ; mais noble et pure jusque dans son fond, sensible à l’honneur et combien délicate ! Mais, il adhère aux vouloirs divins jusqu’au bout.
SEIGNEUR, rappelez-moi cette heure amère si quelque jour mon honneur est en jeu, si quelqu’un méconnaît mes intentions et me prête de faux motifs, si l’on me calomnie et joue avec ma réputation. Cette honte indicible, c’est pour moi que vous l’avez soufferte. Puisse votre sacrifice me fortifier en des heures pareilles. ! Je dois m’en remettre à Dieu comme vous, sans riposter.
11ème STATION : JÉSUS EST CLOUÉ À LA CROIX
« Les soldats crucifièrent Jésus et se partagèrent ses vêtements en tirant au sort ce qui reviendrait à chacun ». ; « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. » Mc 15, 24 et Lc 23, 34
Maintenant, tout est fini. Maintenant, il ne peut plus rien, sinon demeurer suspendu et souffrir en silence.
SEIGNEUR, pardonnez-moi, je suis coupable de vos détresses. Pour chacun l’heure viendra où il ne pourra plus rien faire… Une seule chose lui restera : rassembler son cœur et sa volonté en Dieu : s’attacher fermement, très fermement à la volonté du Père et persévérer jusqu’au bout en silence. Seigneur, vous serez près de moi, l’heure venue, je le sais. Et je participerai alors à la force de votre croix qui me fortifiera…
12ème STATION : JÉSUS MEURT EN CROIX
« Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit : ‘Tout est achevé’ Il baissa la tête et remit son esprit. » Jn 19, 30
Près de la croix se tiennent sa mère et son ami le plus cher. « Voici votre fils », lui dit-il. Et à Jean : « Voici ta mère » Comme s’il se détachait de l’amour de ces deux êtres qui l’entoure… Il veut être seul. Il a pris nos fautes : seul il veut traiter avec l’éternelle Justice. Personne ne doit l’assister. « Mon Dieu, mon Dieu, s’écrie-t-il alors, pourquoi m’avoir abandonné ? » Sa constante fidélité à la mission du Père et son inconcevable amour pour nous, voilà tout ce qui le soutient. Et il s’épuise dans cet amour jusqu’à ce que tout soit consommé. Consummatum est !
SEIGNEUR, je vous dois le Salut : merci, du plus profond de mon cœur ! Vous m’avez montré comment porter la souffrance et l’unique façon d’en venir à bout : par l’amour. Je puis la porter à la seule condition de l’accepter comme vous de la main du Père, à la condition de m’abandonner et de m’accrocher à Lui, à la seule condition d’en faire comme vous une bénédiction pour autrui. Alors, ma souffrance participera à la toute puissance de la vôtre ; elle appellera la grâce divine et portera secours là même où il n’y a plus rien à faire.
13ème STATION : JÉSUS EST DESCENDU DE LA CROIX
« Amen, amen, je vous le dis ; si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit. » Jn 12, 24
Le Seigneur a cessé de souffrir ; il est mort. L’œuvre admirable de Dieu est touchée à la racine. Humainement parlant, il avait encore la vie devant lui. Maintenant tout est écrasé. Mais, c’est « la folie de la croix ». « Le grain de blé doit mourir » pour qu’une vie plus haute en sorte ; et ceux qui le foulèrent aux pieds, furent sans le savoir les semeurs du salut.
Voilà donc SEIGNEUR, la réponse à l’amère question : pourquoi souffrir ? pourquoi pâtir ? La sagesse humaine reste confondue. La croix seule apporte la réponse : « le grain de blé reste stérile tant qu’il ne meurt pas en terre » Nos souffrances, nos sacrifices, notre mort, tout est semence céleste. Si nous sommes un avec la volonté de Dieu, la vie en sortira pour nous et pour les autres. Oui, je crois, j’ai confiance.
14ème STATION : JÉSUS EST MIS AU TOMBEAU
« Arrêté, puis jugé, il a été supprimé. Qui donc s’est soucié de son destin ? Il a été retranché de la terre des vivants, frappé à cause des péchés de son peuple. On l’a enterré avec les mécréants, son tombeau est avec ceux des enrichis. » Is 53, 8-9
Maintenant tout est silence. Celui qui sommeille là, a terminé avec une fidélité divine toute l’œuvre que lui avait confiée le Père. A cette heure, il se repose de son labeur. Pour nous, ce soin silencieux s’illumine déjà des splendeurs de Pâques toutes proches. Mais les disciples sentent bien autrement. Pour eux, la Passion et la mort du vendredi saint sont la fin de tout. Mais bientôt le Christ leur apparaîtra rayonnant de force et de lumière. Et ils comprendront « comment le Messie devait souffrir ainsi pour entrer dans sa gloire. » comment sa mort fut la rançon de notre vie.
SEIGNEUR, quel joyeux message vous apportez à chacun : tout vendredi saint est suivi de Pâques ; toute souffrance est une source de bénédiction, et la mort même, la semence d’une vie nouvelle pour ceux qui s’attachent à vous.
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Texte médité le vendredi 11 avril 2025 :
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CHEMIN DE CROIX
(Lourdes 1969, Pèlerinage Monfortain, extraits)
1ère Station : JÉSUS EST CONDAMNÉ A MORT.
Devant cet accusé en qui il ne trouve qu’innocence et dignité, mais nulle trace de culpabilité, Pilate s’étonne et cherche à en savoir plus long. Par des questions précises, il essaie de mieux connaître Jésus.
“Tu es donc Roi? – Je le suis. “D’où es-tu? – Mon Royaume n’est pas de ce monde. Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi s’il ne t’avait été donné d’en-Haut”
Jésus répond clairement. Ce qu’il dit ne prête pas à confusion, Il est venu dans le monde pour “rendre témoignage à la vérité.” Et sur le mystère de sa propre personne, il dit la vérité. Cependant, devant la lumière, Pilate se dérobe : “Qu’est- ce que la vérité ? “ dit-il… De lui sans doute, comme de tant d’autres, on peut dire qu’ayant rencontré Dieu, il ne l’a pas reconnu comme tel. Ce Dieu gênerait probablement sa tranquilité, sa promotion, son avenir. Alors il livre ce “gêneur” aux Juifs pour qu’ils le crucifient.
O Seigneur, à nous qui te connaissons ici-bas dans la Foi, donne d’être, à l’exemple de Notre-Dame parmi “ceux qui écoutent La Parole et la mettent en pratique.” Accorde-nous d’agir dans nos vies selon la Vérité dont tu as été jusqu’au sang et jusqu’à la mort, le Témoin – et de parvenir ainsi à la plénitude de ta lumière où nous n’aurons plus besoin de chercher à te connaître, car nous te verrons comme tu es. Amen.
2ème Station : JÉSUS EST CHARGÉ DE SA CROIX.
“lls prirent donc Jésus qui, portant lui-même sa croix, sortit de la ville pour aller au lieu dit Golgotha…” (Jean XIX.17) de telle sorte que ceux qui voient passer le cortège sinistre peuvent penser : “C’est un condamné à mort, c’est un malfaiteur, c’est un fauteur de troubles.”
En réalité, cet homme qui s’en va portant la croix qu’il a prise librement, en pleine connaissance de cause, est le chef de file, le guide de l’humanité nouvelle. Et s il faut “qu’il aille à Jérusalem, qu’il y soit livré aux Juifs, conspué, flagellé et finalement mis à mort,”, c’est pour nous ouvrir les portes de la cité céleste vers laquelle il nous invite à marcher.
“Celui qui veut être mon disciple, qu’il se renonce, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive… Le disciple n’est pas au- dessus du maître.” Nul ne peut être appelé à triompher avec le Christ s’il n’a d’abord accepté de souffrir avec lui.
Seigneur Jésus, en prenant sur tes épaules la croix de ton supplice, tu as voulu en faire le signe de ton obéissance au Père et de ton amour pour nous – accorde-nous, pécheurs, de mieux comprendre l’instrument et le mystère de notre Rédemption ; apprends-nous à mettre nos pas dans les tiens et “à porter cette croix que la chair et le monde font peser sur nos épaules” dans le quotidien de la vie librement et courageusement, en disant comme la Vierge Marie, la première et le modèle de tes disciples : « Qu’il me soit fait selon ta parole ».
3ème Station : JÉSUS TOMBE POUR LA PREMIÈRE FOIS.
Celui qui s’est fait chair et qui est devenu semblable à nous s’était un jour assis sur la margelle d’un puits, fatigué par la route qu’il venait de parcourir. Plus qu’une fatigue, c’est une défaillance qu’il connaît aujourd’hui sur le chemin du calvaire. Sous le poids de la croix, il tombe.
Des hommes, il a voulu tout prendre. Il a voulu assumer réellement notre expérience d’hommes avec ses richesses et ses faiblesses. Il nous apparaît réellement comme notre “frère” partageant nos misères et nos tribulations.
Seigneur, fais-nous comprendre la fraternité humaine que tu as si bien partagée avec nous. A nous chrétiens, apprends à saisir que “les joies et les espoirs, mais aussi les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout” sont aussi nos joies, nos espoirs, nos tristesses et nos angoisses que nous devons porter et partager avec eux comme tu as partagé les nôtres.
4ème Station : JÉSUS RENCONTRE SA MÈRE.
Cette présence maternelle, fidèle dans l’épreuve jusqu’à la mort, rappelle aux témoins du drame les origines humaines de Jésus. “De Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon ? “ avait dit Nathanaël. C’est de Nazareth qu’est sorti le “fils de Marie” et pour ses compatriotes, il demeure “le nazaréen”. Et cela signifie son lien vivant avec l’humanité, avec un coin de terre bien précis. C’est son titre d’appartenance à la race des hommes, la pièce d’identité dont il ne se sépare pas, la garantie qu’il est bien l’un de nous. Fils de Dieu, il est aussi le fils de Marie de Nazareth.
O Marie, Mère de Jésus, vous avez été présente à votre fils dans les mystères joyeux comme dans les mystères douloureux de sa vie d’ici-bas. Avec lui vous avez subi et partagé la joie comme la douleur. Dans l’une et l’autre vous lui avez gardé votre amour et votre foi.
O Marie, Mère de l’Eglise de ce temps, vous lui restez présente dans ses victoires et dans ses épreuves. Soyez pour elle au long de son chemin sur la terre gardienne de sa foi, mère de sa douce espérance et soutien de sa charité. Amen.
5ème Station : SIMON AIDE JÉSUS A PORTER SA CROIX
Simon prend courageusement la croix sur ses épaules. Les soldats l’y obligent, mais il ne peut se défendre d’un sentiment de pitié pour le pauvre condamné. Sait-il (non sans doute) qu’il travaille à la Rédemption du monde, que l’histoire retiendra son humble geste d’amour et que c’est au fils de Dieu lui-même qu’il est venu en aide ?
On ne sait jamais tout le bien qu’on fait quand on fait le bien. On ne sait jamais à quel instant, à quel carrefour, sous quelles apparences, Dieu donne rendez-vous aux hommes.
Seigneur aide-moi à discerner dans les choses, dans les événements, dans les personnes que je rencontre et avec qui je vis les signes de ta présence qui m’invite. Aide-moi à t’y rencontrer dans la foi et l’amour.
6ème Station : UNE FEMME ESSUIE LE VISAGE DE JÉSUS.
Comme tout à l’heure Simon de Cyrène, Véronique ne fait qu’un geste simple, très humble, sans éclat, un de ces gestes dont le Seigneur a dit que faits au plus petit des siens, c’est à lui-même qu’ils sont faits et dont il affirme qu’ils ne resteront pas sans récompense.
En réalité, ces gestes portent déjà en eux leur récompense. Et l’histoire a raison de retenir que Véronique rentrée à la maison découvre, imprimés sur le linge dont elle s’est servi les traits du visage de Jésus-Christ. Chaque geste d’amour fraternel devient révélateur de Dieu : “Celui qui aime est né de Dieu et connaît Dieu.”
Seigneur Jésus, tu nous as révélé la grandeur et la sainteté du Dieu invisible sous les traits d’un homme accablé par la douleur, – Donne-nous de découvrir le visage de Dieu dans nos frères souffrants. Suscite en nos cœurs à leur égard amour et générosité qui soient pour le monde signe de ta présence et de ta Providence aimante. Amen.
7ème Station JÉSUS TOMBE POUR LA SECONDE FOIS.
L’aide généreuse de Simon de Cyrène, le geste courageux de Véronique n’ont apparemment servi à rien puisque les forces de Jésus viennent encore à lui manquer. Il s’effondre une nouvelle fois sur le chemin.
Ainsi en va-t-il dans l’histoire de tout homme. Arrive un moment où rien ni personne ne peut plus quelque chose pour alléger son fardeau ou sa souffrance. La médecine ne guérit pas toute maladie. La technique et le progrès ne peuvent rien contre les peines du cœur. Après avoir fait tout ce qu’on doit, après avoir essayé tout ce qu’on peut, il ne reste souvent d’autre solution que d’accepter. S’accepter soi-même tel qu’on est – accepter la vie telle qu’elle se présente avec ses difficultés – dans l’obéissance au Seigneur maître de la vie et de la mort, et dans l’amour qui dit au Père, avec le Christ “Non pas ma volonté, Seigneur, mais la tienne.”
Seigneur Jésus, toi qui sais de quelle pâte nous sommes faits – toi qui connais “ce qu’il y a dans l’homme” – aide-moi à accepter mes limites naturelles, mon tempérament, ma santé. Aide-moi à accepter mon passé tel qu’il fut, mes fautes, ma famille, mon entourage, mon époque avec ses évènements et ses problèmes. – Pas seulement parce que je ne puis faire autrement mais pour adhérer pleinement, dans la foi et dans l’amour, à ce qui parait être l’expression de ta sainte volonté. Amen.
8ème Station : JÉSUS RENCONTRE LES FILLES DE JERUSALEM
« Le peuple, en grande foule, le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur Jésus. Il se retourna et leur dit : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants ! Voici venir des jours où l’on dira : “Heureuses les femmes stériles, celles qui n’ont pas enfanté, celles qui n’ont pas allaité !” Alors, on dira aux montagnes : “Tombez sur nous”, et aux collines : “Cachez-nous.” Car si l’on traite ainsi l’arbre vert, que deviendra l’arbre sec ? » » (Luc XXIII 27-33).
Accepter la vie et ses épreuves ne veut pas dire être résigné. Jésus le rappelle aux femmes qui le suivent et leur dit que leurs larmes sont inutiles. C’est la leçon donnée un peu plus tôt aux disciples de Gethsémani : il y a autre chose à faire que de dormir et de pleurer. “Vous n’avez pas pu veiller une heure avec moi ? Veillez et priez… Pleurez sur vous-mêmes.”
Seigneur Jésus, donne à tes serviteurs qui te supplient de ne pas attendre passivement ton retour, – mais d’être, dans ton Eglise, des hommes et des femmes animés de foi, d’espérance et d’amour. Amen.
9ème station : JÉSUS TOMBE POUR LA TROISIÈME FOIS
Il ne faut pas oublier que le Christ vit sa passion librement : “Ma vie, nul ne la prend. C’est moi qui la donne.” Et il sait pour quoi il souffre : “Mon sang est répandu pour vous et pour la multitude en rémission des péchés.” Lors de cette chute, sans doute songe-t-il à nous pauvres pécheurs : “Telle goutte de sang, je l’ai versée pour toi ! “Il songe aussi au relèvement qu’il nous mérite si nous avons foi en son amour et volonté de conversion, “soixante-dix fois sept fois” autant de fois qu’il est nécessaire à notre faiblesse d’hommes.
Seigneur, tu nous as mérité par tes souffrances le pardon de nos péchés et ton amour miséricordieux n’arrête pas de pardonner au pécheur repentant – donne nous la grâce de regretter nos fautes, de retourner nos cœurs infidèles et de croire à ton amour. Amen.
10ème Station : JÉSUS EST DEPOUILLÉ DE SES VÊTEMENTS.
“Voici l’homme”… mais l’homme des douleurs, à la vue duquel “des multitudes ont été épouvantées tant son aspect était défiguré – car il n’avait plus d’apparence humaine” (ls.52) L’homme pauvre, souffrant, défiguré à qui on a enlevé ses vêtements, “sa tunique sans couture, tissée d’une pièce de haut en bas” et à propos de laquelle l’Ecriture avait annoncé : “Ils se sont partagé mes habits. Ils ont tiré au sort mon vêtement.”
Ainsi l’Église de Dieu aujourd’hui parmi les hommes. Elle n’apporte aux siens aucune puissance, aucune sécurité, aucune assurance pour cette vie. Comme la barque de Pierre, elle partage les tempêtes et les soubresauts de l’histoire. Mais comme le Christ, elle vient à nous “pleine de grâce et de vérité”. Et à cette plénitude, elle nous invite à puiser pour nous transformer.
Dieu éternel, c’est dans la réalité de notre chair que ton Fils Unique est apparu ; puisque nous reconnaissons qu’Il fut semblable à nous, donne-nous d’être transformés par lui au plus intime de notre cœur. Amen.
11ème Station : JÉSUS EST ATTACHÉ A LA CROIX.
C’est l’accomplissement de la sentence demandée par le peuple et ratifiée par Pilate. “Que ferai-je donc de Jésus, dit Pilate ? Tous répondirent : Qu’il soit crucifié. Et il le leur livra pour être crucifié”
Mais c’est aussi l’accomplissement de la volonté du Père que Jésus veut assumer librement et accomplir jusqu’au bout. “Voici que je viens, mon Père, pour faire ta volonté.”
Chaque jour, dans notre prière, nous demandons au Seigneur : “Que ta volonté soit faite.”
Chaque jour, à l’Angélus, nous répétons avec Notre-Dame “Qu’il me soit fait selon ta parole.”
Mais nous éprouvons en notre cœur combien il est difficile d’accomplir la volonté crucifiante du Père, qu’elle se manifeste à travers les évènements ou par l’enseignement de l’Eglise.
Nous connaissons le déchirement de saint Paul: “le bien que je veux, je ne le fais pas – et le mal que je ne veux pas, je le commets.” (Rom.VII.19)
Seigneur, donne-nous d’accepter à ton exemple la sainte volonté du Père. Fais-nous comprendre que se soumettre à la Loi de Dieu, c’est se grandir et s‘accomplir, c’est connaître la liberté des enfants de Dieu et se libérer du mal. Amen.
12ème Station : JÉSUS MEURT SUR LA CROIX.
Tout est achevé ! C’est vrai : “ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’au bout.”
Tout est achevé ! C’est vrai : car l’œuvre que le Père lui a confiée, il l’a accomplie jusqu’au bout.
Tout est achevé de cette vie d’homme commencée à Nazareth dans le sein de Marie. Le Christ est mort comme meurent tous les hommes.
Tout est achevé – et de nouveau tout commence.., comme pour le grain de blé qui meurt en terre et renaît en une moisson féconde. Dans le cœur du Christ percé par la lance et vidé de son sang est née l’Eglise dont nous sommes fils et qui est dans le monde de ce temps,- le peuple de Dieu, témoin de son amour pour les hommes.
Mère de Jésus-Christ, malgré ta douleur, tu te tiens debout au pied de la croix où ton fils est mort.
Mère de l’Église qui accueilles et reçois de lui Jean, le disciple bien-aimé, aide-nous à comprendre, en regardant la Croix, combien Dieu a aimé le monde puisqu’il a donné son Fils Unique – et donne-nous d’être au milieu des hommes qui l’ignorent, les témoins qui croient à cet amour de Dieu pour nous. Apprends-nous à devenir les fils aimants de cette Eglise qui n’arrêtent pas d’offrir au Père le corps et le sang de ton Fils bien aimé, Jésus-Christ. Amen.
13ème Station : JÉSUS EST DESCENDU DE LA CROIX ET REMIS A SA MÈRE.
Elle l’avait reçu plein de vie, un soir, à Bethléem. Aujourd’hui comme alors, elle se penche sur lui avec amour. Mais c’est un corps sans vie… sans la vie qu’elle lui avait donnée un jour.
“Qui pourrait savoir la mesure
Des douleurs que ton âme endure ? …“
Et en son cœur de mère retentit l’écho des paroles de l’ange “Il s’appellera Jésus, c’est-à-dire Sauveur, car il sauvera son peuple de ses péchés.” Le salut nous a été apporté. La rédemption est accomplie. Et à cette œuvre d’amour de Dieu pour nous les hommes, la Vierge a contribué à la première place. Co-Rédemptrice avec son fils, elle est devenue le “refuge des pécheurs.”
Notre Dame des Douleurs, le difficile chemin de ton calvaire est achevé. Tu te penches avec amour sur le corps sans vie de ton fils. Et tu sais que sa mort est source de vie pour une multitude de frères. Nous te demandons de regarder avec miséricorde les pauvres pécheurs que nous sommes, maintenant et à l’heure de notre mort. Amen.
14ème Station : JÉSUS EST MIS AU TOMBEAU.
“Le soir venu, il arriva un homme riche d’Arimathie nommé Joseph, qui s’était fait aussi disciple de Jésus. Il alla trouver Pilate et demanda le corps de Jésus. Alors, Pilate ordonna qu’on le lui remit. Joseph prit donc le corps, le roula dans un linceul propre et le plaça dans le tombeau tout neuf qu’il s’était fait tailler dans le roc ; puis il roula une grande pierre à l’entrée du tombeau et s’en alla. Or il y avait là Marie de Magdala et l’autre Marie assises en face du sépulcre
En ces jours encore, on peut penser en certains lieux que Dieu est mort. Car son Eglise y est persécutée, ses fils emprisonnés, sa Parole enchaînée. Que peut-on attendre d’une institution ainsi réduite au silence et à l’inaction. Or l’histoire nous apprend – c’est l’histoire même du Christ – que le “sang des martyrs est une semence de chrétiens” et que la vie fleurit sur la terre des tombes.
Notre-Dame, Secours des Chrétiens, jette les yeux sur les chrétiens persécutés et sur les Eglises réduites au silence. Aide nos frères chrétiens qui souffrent pour la foi à demeurer fermes dans l’espérance de la Résurrection. Amen.
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Texte médité le vendredi 4 avril 2025 : voir https://fr.zenit.org/2025/04/11/chemin-de-croix-avec-saint-claude-la-colombiere/
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Texte médité le vendredi 28 mars 2025 :
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CHEMIN DE CROIX DE GUÉRISON ET DE COMPASSION
Introduction
Contempler la passion de Jésus, c’est répondre avec ferveur à son cri d’amour sur la croix : « j’ai soif », (c’est par amour et uniquement par amour pour moi, pour toi, qu’il a vécu de telles souffrances, qu’il a donné sa vie).
Voilà pourquoi la méditation de ce chemin de croix est aussi un chemin de guérison car il nous montre où Jésus nous rejoint dans nos blessures les plus profondes.
Avant chaque station :
V/ Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons,
R/ car tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.
1ère station : Jésus est condamné à mort
C’était le jour de la Préparation de la Pâque et il était environ midi. Pilate dit aux juifs : « voici votre roi ». Mais eux criaient : « À mort ! À mort ! Crucifie-le ! » Pilate leur dit : » C’est votre roi que je dois mettre en croix ? » Et les chefs des prêtres répondirent : « Nous n’avons pas d’autre roi que César ! » Alors Pilate leur livra Jésus pour être crucifié. ( St Jean 19, 14-16)
« Donne-moi chaque occasion où tu as condamné autrui, et celle où tu as été condamné injustement, et tiens-toi ici en ma présence, tranquillement, sans te plaindre.
Je te donnerai en récompense de voir toutes les fois où tu as supporté, en silence et patiemment, condamnation et injustice. Je te donnerai force et aide pour supporter dorénavant injustice et condamnation dans le silence. Ensemble, nous nous tiendrons côte à côte pour racheter cette situation et pour le salut des âmes. Si tu devais tomber dans ta faiblesse, je serai là pour porter ce que tu ne peux pas porter et ma main te relèvera, par la Confession, et nous recommencerons ».
A la fin de chaque station : Notre Père…
2ème station : Notre Seigneur reçoit sa Croix
On emmena Jésus… et lui-même portait sa croix ; il sortit et gagna l’endroit qu’on appelle le Crâne (en Hébreux cela se dit Golgotha). (St Jean 19, 16-17)
Or ce sont nos maladies dont il était chargé, nos plaies qu’il portait. Nous pensions qu’une plaie de Dieu l’avait frappé, humilié, mais c’est pour nos fautes qu’il était transpercé (Isaïe 53, 4-5)
« Donne-moi ton innocence crucifiée, toutes les blessures, les plaies du passé et du présent. Donne-moi ta solitude et ta douleur. Donne-moi ta pureté perdue, tes espoirs rompus et tes rêves brisés.
Donne-moi tes croix et je prendrai avec joie ce fardeau, moi-même. Et moi, je te donnerai en récompense, de voir toutes ces fois où tu as porté la croix avec courage. Oui, malgré ta faiblesse, tu as fait ceci pour les âmes que j’aime. Je te rendrai ton innocence, je guérirai les blessures de ton passé et de ton présent. Je te rendrai ton innocence. et ta pureté. Je mettrai en ton cœur un nouveau rêve d’un âge D’amour, de lumière, de beauté et d’innocence, ressuscitées dans ma résurrection. Voici ton héritage car tu es mon enfant, un enfant de Dieu. Aide-moi, j’ai besoin de ton aide pour m’aider à porter cette croix de l’innocence crucifiée en ceux qui t’entourent, et aussi en toi-même : ensemble, nous remporterons la victoire. Je suis toujours avec toi. »
3ème Station : Notre Seigneur tombe pour la première fois
Ils se rient de ma chute, ils s’attroupent … si je tombe, ils m’encerclent, ils grincent des dents contre moi. (Ps 34,15.)
Comme pour un ami, pour un frère, je compatissais ; comme en deuil d’une mère, Je courbais la tête avec tristesse.
Mais à peine je tombe, ils s’en amusent, les voilà rassemblés tous ensemble contre moi, comme des étrangers, des inconnus.
Ils ne cessent de me déchirer, de vrais hypocrites qui ne cessent de se moquer et de grincer des dents contre moi. (Ps 35, 14-15).
« Donne-moi toutes tes chutes et tes échecs, quand tu t’es détourné de moi et que tu m’as écrasé de tes péchés, que tu as broyé ma vie divine en toi et en d’autres.
Laisse-moi te donner en retour ma gratitude pour chaque fois que tu as réussi à te relever et continuer ton chemin. Permets-moi de te remercier de t’être tourné vers moi humblement en confession ou avec le regret dans ton cœur. Je me réjouis avec toi à chaque nouveau commencement sur ton chemin vers le ciel ! »
4ème station : Notre Seigneur rencontre sa Mère affligée
Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Vois, ton fils qui est là provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de division. Et toi-même, ton cœur sera transpercé par une épée » : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. » (Luc 2, 34-35)
« Mères et pères, donnez-moi votre peine et votre douleur lorsque vous ne pouvez pas secourir vos enfants souffrants, lorsque le péché et le mal vous les ravissent.
Enfants, donnez-moi votre angoisse quand vous devez suivre des chemins que vos parents ne comprennent pas pleinement, et que vous ne pouvez pas leur expliquer. Placez-vous dans le regard constant d’amour entre ma Mère très pure et Moi-même, et tout s’arrangera.
Je vous donne ma Mère pour être votre Mère !
Ma voie pour être votre voie !
Venez, suivez-Moi sur ce chemin d’amour. »
5ème station : Simon de Cyrène aide Notre Seigneur
Pour porter sa croix, les soldats réquisitionnèrent un homme qui passait par là en revenant des champs : c’était Simon de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus. (St Marc 15, 21)
Donne-moi tous ces manques à aider un autre lorsqu’il était en ton pouvoir de le faire. Donne-moi toutes ces occasions où tu as rendu le fardeau de quelqu’un d’autre plus lourd au lieu de l’alléger ; quand tu as résisté ou pris la croix à contrecœur. Donne-moi le fardeau de ton échec. Je me souviendrai en échange de toutes les fois où tu as aidé quelqu’un d’autre, où tu as endossé joyeusement le poids de la douleur d’autrui. Je te guiderai et Je t’aiderai à l’avenir à mieux faire et à être plus généreux, car ce que tu fais à autrui, tu Me le fais à moi-même. »
6ème station : Véronique essuie le visage de Notre Seigneur
Mais moi, je ne suis plus un homme rien qu’un ver ; on a honte de moi, le peuple me méprise.
Tous ceux qui me voient se moquent, ils ricanent et hochent la tête et ils disent :
« Il s’en est remis au Seigneur, qu’il le délivre ! Qu’il le sauve, s’il tient à lui » (Ps 21, 7-9.)
« Donne-Moi tout ce respect humain qui t’a empêché de “sortir du rang”, et de témoigner publiquement par un acte de charité, pensant d’abord à ce que d’autres pourraient penser de toi. Donne-moi tes indifférences aux souffrances physiques ou morales d’autrui qui t’ont fait te tenir en arrière, et regarder.
Donne-Moi ton indifférence, ta crainte, ton manque de compassion, et je te donnerai courage, tendresse, gestes d’amour dans la douceur et discrétion. Il y a tant de personnes à consoler. Toi et Moi ensemble, nous consolerons mes chers enfants. »
7ème station : Notre Seigneur tombe pour la deuxième fois
Je suis comme un vase qui perd l’eau, tous mes os se disloquent, mon cœur est comme la cire, qui fond , il se défait dans mes entrailles.( Ps 21,15.)
C’est à cause de nos péchés qu’il était écrasé ; le châtiment qui nous donnait la paix pesait sur lui et par ses blessures, nous vient la guérison. (Isaïe 53,5)
« Mon enfant, donne-moi le poids de tes péchés. Ils t’écrasent tant ! Tu as l’impression que tu n’as pas la force de te lever, et même quand tu y parviens, tu es trop faible pour ne pas retomber immédiatement ; alors, tu y stagnes dans la peine, et la souffrance. Je suis venu te relever, pour prendre ce terrible fardeau qui t’écrase au point de désespérer ; donne-moi simplement tes péchés, peu importe leur horreur. Je viens, non pas te condamner mais pour tout oublier.
Viens à moi dans la confession !
Ne t’inquiète pas si tu l’as délaissée, peut-être depuis des années, ni même si tu ne sais pas par où commencer. Viens au prêtre et explique tes difficultés et demande-lui de t’aider. Viens à moi souvent. »
8ème station : Notre Seigneur console les femmes de Jérusalem
Les femmes se lamentaient et pleuraient sur lui.
Jésus se retourna vers elles et leur dit : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants, car les jours viennent où l’on dira : “Heureuses les femmes stériles, heureuses celles qui n’ont pas mis au monde et n’ont pas allaité ! » ( St Luc 23, 27-29)
« Donne-moi toutes les fois où tu as négligé les prières à ton intention et à l’intention de tes enfants, ou tu as cessé de prier, te disant : “Personne n’écoute, ni n’entend mes prières, Dieu ne répond pas à mes prières, Dieu ne se soucie ni de moi ni de mes enfants”.
Donne-moi toutes les prières auxquelles je n’ai pas répondu à ta manière, et toutes les prières exaucées auxquelles j’ai répondu de ma manière, mais que tu as rejetées.
Je te donnerai en retour chaque prière exaucée de manière à te mener à la Sainteté ; parfois ce don sera déguisé sous l’aspect de la souffrance, d’une perte ou d’une peine pour que ton âme grandisse en courage, en amour, en abnégation ; parfois elle sera enveloppée de joie, de paix et d’amour. Il n’y a aucune prière de mes enfants qui ne soit exaucée par moi, parce que je vous aime ! Toute la création vous dit, tous les jours : « Je t’aime ! » Souviens-toi de moi car je ne t’oublie jamais, – même un seul instant ».
9ème station : Notre Seigneur tombe une troisième fois
En vérité, en vérité, je vous le dis : si le grain de blé ne tombe pas en terre pour y mourir, il reste seul. C’est quand il meurt, qu’il porte beaucoup de fruit. (Jean 12, 24)
Il a été offert parce que Lui-même l’a voulu et il n’a pas ouvert sa bouche : comme un agneau il sera conduit à l’abattoir. (Isaïe 53, 6b-7)
« Donne-moi toutes les fois où tu ne peux plus avancer, car je comprends bien ce que tu ressens ! Je gisais ici par amour pour toi. Donne-moi ta détresse et crois au pouvoir de mon Nom. Fais appel à mon Nom : “Jésus”. Je vous aime tant et je connais chacun par son nom.
Je vous donne ma Mère, dont le cœur si tendre me donna le courage de me relever et continuer. »
10ème station : Notre Seigneur est dépouillé de ses vêtements
Quand les soldats mirent Jésus en croix, ils prirent ses vêtements et en firent quatre parts, une pour chaque soldat. Il y avait aussi la tunique ; elle était sans couture, tissée d’une pièce de haut en bas. Ils se dirent donc entre eux : « Ne la déchirons pas, tirons la au sort. » Ainsi devait s’accomplir l’Écriture ; il y est dit en effet : Ils se sont partagé mes vêtements ; ils ont tiré au sort ma tunique. C’est bien ce que firent les soldats. (Jean 19, 23-24).
« Donne-moi tous les biens que je t’ai donnés au départ, mais dont tu as tant de mal à te départir, donne-moi tes biens les plus précieux et je te donnerai la liberté, la lumière, la joie et l’amour. Rends-moi tout ce que je t’ai donné, et en retour, je t’inonderai avec encore plus d’abondance.
Pourquoi as-tu peur, mon enfant ? Je suis ton Dieu et bien capable de prendre soin de toi ! Donne-moi ton manque de générosité et je te donnerai toute ma générosité. »
11ème station : Notre Seigneur est cloué à la Croix
On le mit en croix ainsi que les malfaiteurs, l’un à sa droite, et l’autre à sa gauche. (cf Luc 23, 32)
Dieu a voulu l’écraser par la souffrance, mais s’il offre sa vie en sacrifice de pardon, il verra une descendance, ses jours seront prolongés et le dessein du Seigneur réussira entre ses mains. Après ses épreuves il verra la lumière, il jouira de la pleine connaissance. (Isaïe 53, 10-11)
« Donne-moi toutes les fois où tu ne voulais pas être cloué à la Croix par amour des autres. Donne-Moi ta crainte de la Croix, la crainte pour toi et la crainte pour les autres. Et moi, Je te donnerai le courage de devenir une victime volontaire de réparation et d’amour.
Ne crains rien, je suis avec toi, et regarde : ta Mère céleste nous accompagne ! »
12ème station : Jésus meurt sur la croix
Il était environ midi; mais le soleil disparut et ce fut l’obscurité dans tout le pays jusqu’à trois heures ; au même moment le rideau du Sanctuaire se déchirait par le milieu. Alors, Jésus cria d’une voix forte : « Père, entre tes mains je remets mon esprit. »
Ayant dit cela, il rendit le dernier soupir. (St Luc 23, 44-46)
« Donne-moi ta crainte de souffrance et de mort et je vaincrai la mort et je te libérerai de la souffrance. Tu n’es jamais seul, même un seul instant.
Donne-moi ton cri d’angoisse et je te donnerai le cri de la Victoire ! « Que ta volonté soit faite ». Crois en mon Nom et fais appel à ce « Jésus ». Tu n’as qu’à me demander de me souvenir de toi et la vie en ma compagnie t’appartiendra ! »
13ème station : Jésus repose dans les bras de sa Mère
Arrivés auprès de Jésus, ils virent qu’il était déjà mort et ils ne lui brisèrent pas les jambes. Mais l’un des soldats lui enfonça sa lance dans le côté ; et il en sortit du sang et de l’eau.
Celui qui l’a vu donne ici son témoignage pour que vous croyiez : son témoignage est vrai ; et Lui sait qu’il dit vrai. Ainsi s’accomplissait une parole de l’Ecriture : Pas un de ses os ne sera brisé. Et l’Écriture dit encore : Ils verront celui qu’ils ont transpercé. (Jean 19, 33-37)
« Donne-Moi ton innocence crucifiée. Repose dans les bras de l’Amour Maternel que j’ai pour toi. Fais appel à ta Mère céleste. Ses bras reçoivent vos esprits, vos corps et âmes blessés.
Tu es autant Son enfant que Moi-même. Ses larmes intercèdent pour toi. Aime-la ! Combien Elle t’aime ! »
14ème station : Notre Seigneur est mis au tombeau
Il alla donc trouver Pilate pour lui réclamer le corps de Jésus. Il le descendit de la croix, l’enveloppa dans un drap et le déposa dans une tombe taillée en plein roc, où personne encore n’avait été déposé. (Luc 23, 52-53)
À côté de l’endroit où l’on avait mis Jésus en croix, il y avait un jardin et, dans ce jardin, un tombeau neuf où personne encore n’avait été mis. Comme la fête juive de la Préparation était sur le point de commencer, et que ce tombeau était juste à côté, Jésus y fut déposé. (Jean 19, 41-42)
« Repose ici dans le silence et le calme.
Donne-moi ton chagrin et je te donnerai ma Paix et une résurrection glorieuse. »
Sources
* Chemin de croix de guérison et de compassion (Ephèse diffusion)
* Chemin de croix diocèse de Martinique 2025