5e DIMANCHE DE PÂQUES C 18 mai 2025

18 mai 2025

  • Frère Marie-Jean BONNET Frère Marie-Jean BONNET

Accueil

Bienvenue au Père Bertrand BERHAULT, du diocèse de Belley-Ars, diocèse du St Curé d’Ars, dont l’Église fête le 100ème anniversaire, cette année, de la canonisation. Confions son ministère à ce saint curé. Et nous sommes en communion bien sûr avec notre Pape Léon XIV qui reçoit de manière officielle sa charge de Pasteur universel, pour ouvrir la porte de la foi aussi à toutes les nations, Pasteur de l’Église universelle. Hé bien, prions pour lui bien sûr au cœur de cette célébration pour qu’il reçoive les cataractes d’Esprit-Saint, pour être ce Pasteur dont l’Église et le monde ont besoin.

Et en souvenir de notre Baptême, préparons-nous à être aspergés de l’eau vive du Saint-Esprit.

 

Homélie

Alors que se décide à l’Assemblée Nationale une loi à caractère eugénique et que la guerre continue à semer ses horreurs dans nombre de pays, comment être pèlerin d’espérance en cette année jubilaire ?

Dans un contexte différend du nôtre, bien sûr, et pourtant qui a des points communs, la première lecture de ce jour nous offre deux pèlerins d’espérance, pèlerins et semeurs de foi et d’espérance, Paul et Barnabé, pèlerins, puisqu’envoyés en mission par le Saint-Esprit et l’Église d’Antioche pour semer la bonne nouvelle de Jésus ressuscité, en Asie mineure. Tout avait bien commencé à Antioche de Pisidie, puisque St Luc nous dit que, nombre de Juifs, et de prosélytes qui adoraient Dieu, suivirent Paul et Barnabé. Les choses se gâtent, et devant ce succès, certains Juifs influents, gagnés par la jalousie, expulsèrent finalement Paul et Barnabé qui se rendirent dans une ville voisine à Iconium, et là, même scénario, une grande foule de Juifs et de Grecs embrassèrent la foi. « Une grande foule embrassa la foi ! », écrit St Luc. Mais, poursuit les Juifs restés incrédules, excitèrent les païens et les indisposèrent contre les frères. Paul et Barnabé repartent à nouveau, s’en vont plus loin, et poursuivent l’évangélisation selon les consignes de Jésus :

  • « Si l’on ne vous accueille pas dans une ville, partez dans une autre. »

Et les voilà repartis semer la bonne nouvelle. Même scénario encore une fois et cette fois Paul est lapidé et tenu pour mort à Lystres. Mais à la prière des frères qui l’accompagnent, Paul se relève, et dès le lendemain il repart avec Barnabé pour la mission. Incroyable ! Incroyable ce Paul ! Il sait que le disciple n’est pas au-dessus du maître comme l’avait annoncé Jésus à ses apôtres :

  • « Il nous faut passer par bien des épreuves, dit-Il, pour entrer dans le Royaume de Dieu. »

Rien n’arrête Paul et Barnabé parce qu’ils sont habités par la foi et l’espérance. Voilà, l’espérance, cette petite fille, comme disait Péguy, qui entraine ses grandes sœurs, la foi et la charité. Le cœur de Paul est habité par l’espérance. Ils voient les fruits de leur labeur puisqu’une grande foule s’attache à leurs paroles, au point que Paul et Barnabé hé bien, sentent que la situation est mûre pour fonder des églises, et ils vont instituer des anciens pour veiller sur ces nouveaux convertis. Ils savent que, ce que Dieu a commencé dans le cœur des nouveaux convertis, Il le poursuivra, Il l’affermira.

Au retour de leur mission ils témoignent, non de leurs épreuves, en tous cas St Luc ne le rapporte pas, donc, ça n’a sans doute pas occupé beaucoup les propos de Paul et Barnabé, non, ils témoignent non, de leurs épreuves, pourtant grandes, mais de l’œuvre de Dieu qui appelle à la foi tous les hommes. Ayant réuni l’Église, ils rapportèrent, nous dit St Luc, tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment Il avait ouvert aux nations la porte de la foi, joie de l’évangélisation au-delà des épreuves. Témoin et semeur d’espérance, St Paul exprimera aussi dans cette parole bien connue de la lettre aux Romains :

  • « J’estime qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent, et pourtant il en fait le catalogue dans la 2ème lettre aux Corinthiens et ce n’est pas rien, j’estime qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire que Dieu va bientôt révéler en nous. »

Voilà l’espérance de Paul. Elle est chevillée dans son cœur, et c’est ça, qui lui donne la force de continuer à être témoin du Christ. St Jean, lui aussi, est semeur d’espérance dans un  contexte de persécution lui aussi, en témoignant du ciel nouveau et de la terre nouvelle que le Seigneur prépare, cette nouveauté radicale inaugurée dans le Christ ressuscité. Encore récemment, j’entends une personne, pourtant, non seulement chrétienne mais bien engagée qui rapporte ce qu’on entend partout, mais personne n’en est revenu. Mais si ! Le Christ en est revenu Lui, le Christ ressuscité qui inaugure cette nouveauté radicale qu’annonce St Jean ! C’est terrible que les chrétiens ne soient pas capables de dire que quelqu’un en est revenu de l’au-delà. Ben oui, le Christ ! Quant à l’Évangile de ce jour, il nous rappelle que cette espérance que nous avons à vivre et à semer au milieu des persécutions et des tribulations de ce monde c’est avant tout, avant tout, avant tout, par une vie de charité que nous en portons témoignage. C’est bien ce que nous dit Jésus :

  • « A ceci, c’est bref quand même son testament, à ceci, tous reconnaitrons que vous êtes mes disciples si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »

C’est la charité mutuelle qui est le commandement testamentaire de Jésus, et Dieu sait que dans un testament, dans les dernières paroles, on dit l’essentiel et on dit ce qui nous tient le plus à cœur. Si la charité mutuelle est le commandement testamentaire de Jésus, c’est parce qu’au milieu d’un monde défiguré par les divisions et la haine, la charité mutuelle est le signe authentique que le Christ ressuscité vit en nous et nous communique la force d’aimer. Elle est le signe prophétique la charité, que le règne de Dieu advient envers et contre tout.

C’est dans l’Eucharistie, par excellence, que nous recevons de Jésus le désir déjà, déjà le désir, ce n’est pas évident toujours, le désir et la force d’aimer coûte que coûte. Alors, demandons la grâce, pour les uns pour les autres aujourd’hui d’être toujours, en communiant, des mendiants de cette charité pour aimer toujours davantage par Jésus, avec Lui et en Lui.

AMEN

Intégralité de la messe sur youtube