7e DIMANCHE DE PÂQUES C 1er juin 2025
1 juin 2025
-
Frère Yves FRÉMONT
Accueil
En ce dimanche, j’ai retenu de la Parole de Dieu que nous allons entendre, le dialogue intérieur, l’importance de prendre du temps pour ce dialogue intérieur avec le Seigneur. Dans la première lecture, Étienne, au moment de son martyre, voit le Ciel ouvert et contemple Jésus assis à la droite du Père. Et dans l’Évangile, Jésus, lui aussi, au moment où il va quitter ce monde, est dans une longue prière avec son Père.
Que l’Esprit-Saint, puisque nous sommes dans la neuvaine de préparation à la Pentecôte, que l’Esprit-Saint nous introduise, nous aussi, dans ce dialogue intérieur avec Dieu.
Homélie
La force d’Étienne, dans la première lecture, s’origine dans une relation d’échange continu avec le Ciel. « Rempli de l’Esprit-Saint, Étienne vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu. » Le courage de ce diacre qui va plonger dans sa passion, il la puise dans ce dialogue intérieur qui, visiblement, le soutient et lui donne la force de tout supporter.
Dans l’Évangile de Jean, Jésus, dans cette attitude totale d’ouverture à son Père, avec qui il vit profondément uni, d’où ces longs passages où Jésus parle à son Père, il lève les yeux vers son Père et lui dit avec confiance sa joie, son désir, son attente : « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. »
Supprimez ce dialogue intérieur et Jésus s’effondre, incapable de rien faire par lui-même. Il ne serait qu’un homme, coupé de son Père. Jésus est celui qui incarne au plus haut point cette relation vivante à Dieu. A son exemple, parlons à notre Père du Ciel en marchant, en travaillant, en faisant du jogging, en se prélassant dans un fauteuil. Il est partout, on peut toujours être avec lui.
Dans l’Évangile, c’est à un moment particulièrement angoissant que ce dialogue se fait intense. Jésus va passer de ce monde à son Père. Il parle longuement à celui qui est la source et le terme de sa trajectoire humaine. Jésus s’appuie sur ce dialogue intérieur avec son Père, pour confier ceux qu’il aime : « Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu. Ils ont reconnu eux aussi que tu m’as envoyé. Je leur ai fait connaitre ton nom, et je le ferai connaitre encore, pour qu’ils aient en eux l’amour dont tu m’as aimé, et que moi aussi, je sois en eux. »
Ce dialogue intérieur, nous y participons intensément, profondément, et de façon optimale pendant ce moment solennel de la prière eucharistique. « Toi qui es vraiment saint, Père, toi qui la source de toute sainteté, nous voici rassemblés devant toi, et dans la communion de toute l’Église, en ce premier jour de la semaine, nous célébrons le jour où le Christ, ton Fils, est ressuscité d’entre les morts. Par lui que tu as élevé à ta droite, Dieu notre Père, nous te prions, sanctifie ces offrandes, en répandant sur elles ton Esprit, qu’elles deviennent pour nous le Corps et le Sang de Jésus, le Christ, Notre Seigneur. »
Ce dialogue intérieur de la prière eucharistique nous divinise. C’est tout simplement inouï ! A nous d’y participer de manière active, par une attention toute surnaturelle, c’est-à-dire une foi vivante, simple, amoureuse.
Jésus est habitué à cet échange continu avec son Père, que ce soit devant le tombeau de Lazare, pour le remercier à l’avance, à Gethsémani pour transpirer son angoisse, ou ici dans ce chapitre 17 de Saint Jean, pour confier ceux qu’il aime, alors qu’il va quitter ce monde. Ce dialogue intérieur constitue l’identité la plus vraie de Jésus. Jésus est continuellement avec son Père, continuellement avec lui, tout le temps.
Dans le Notre Père, Jésus nous entraine avec lui et en lui, vers cette source divine. Jésus ne conduit pas à lui-même. Jésus ne conduit pas à lui-même. Il n’est qu’un homme dans son humanité. Il nous conduit à Dieu et à son Père. Nous maintenir le plus souvent possible en l’état d’accueillir les richesses surnaturelles que Dieu nous offre, instant après instant, par la médiation des réalités du quotidien le plus basique. On salue son voisin. On goute une musique qui convient à notre âme. On rend un petit service. On savoure un beau paysage. On apprécie un moment d’amitié. Dans tous ces moments, nous avons le contact aussi avec notre Dieu.
Oui, sachons, au milieu de toutes nos occupations, soigner notre dialogue intérieur, pour y trouver calme, paix, joie et ce sens ultime de ce que nous sommes vraiment devant Dieu. Il nous chérit, il nous aime, à la folie.
Dans le passage du Livre de l’Apocalypse que nous venons d’entendre, il nous est dit, dans les derniers mots de ce Livre, qui sont aussi les derniers mots de la Bible : « Amen ! Viens, Seigneur Jésus ! » C’est cette expression que nous reprenons chaque fois que nous célébrons la messe, dans cette acclamation après la consécration du pain et du vin au Corps et au Sang du Christ : « Gloire à toi qui était mort, gloire à toi qui es vivant, notre Sauveur et notre Dieu : viens Seigneur Jésus ! »
Avec Marie, la grande silencieuse, demeurons dans ce dialogue intérieur, source de grandes bénédictions, absolument imperceptibles pour les gens du monde qui n’ont pas la foi, ou qui ne sont pas intéressés par ces questions. Ils ne voient rien. Ceux qui ont la foi, avec Étienne, voient le Ciel ouvert, dans la foi. Cela exige un peu de nous un certain entrainement, mais c’est beau ! Oui, viens Seigneur Jésus. Donne-nous part à ton Esprit d’Amour, à cet Esprit-Saint qui anime continuellement ta vie d’intimité avec ton Père et notre Père.
AMEN
intégralité de la Messe sur YOUTUBE