8e DIMANCHE du Temps Ordinaire C 2 mars 2025

2 mars 2025

  • Frère Marie-Jean BONNET Frère Marie-Jean BONNET

INTRODUCTION : PÈRE MARIE-JEAN

Nous sommes heureux d’accueillir des jeunes de la paroisse St Jean-Paul II de BETTON à côté de RENNES, avec le Père Hubert RIME, et les accompagnateurs aussi qui sont avec eux, bienvenue à vous depuis hier. Merci d’avoir bien préparé les jeunes au Sacrement du Pardon qu’ils ont reçu hier.

Voilà « Il écoute la voix du Seigneur », nous venons de chanter. Chaque dimanche Jésus nous convoque pour nous nourrir de sa Parole pleine de sagesse, pleine de vérité, de lumière, pour nous nourrir aussi de sa propre vie offerte dans l’Eucharistie. Quelle grâce ! Quel cadeau ! Quel bonheur ! On s’y habitue peut-être trop. Mais d’abord, effectivement, aujourd’hui la Parole de Dieu est exigeante, la Parole de Dieu agit comme un bistouri de chirurgien, oui, pour démasquer tout ce qui est germe de péché et de mort dans nos cœurs, et pour nous offrir la guérison qui convient. Oui, laissons-nous travailler par la Parole de Dieu, mettons-nous vraiment à l’écoute du Seigneur qui est plein de bonté pour nous.

Préparons-nous, frères et sœurs, à célébrer ce mystère de l’Eucharistie en reconnaissant que nous avons péché.

 

HOMÉLIE : PÈRE MARIE-JEAN

Aujourd’hui la Parole de Dieu, en particulier celle de Jésus que nous venons d’entendre, nous convoque à un bilan médical : « Comment vont tes yeux ? Comment va ta langue ? Comment va ton cœur ? »

Comment vont tes yeux ? Jésus de nous dire qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil, à toi, tu ne la remarques pas ? Des images, évidemment outrancières comme c’est le style des paraboles juives en particulier, mais qui sont justement très parlantes. Admirable psychologie de Jésus, heureux sommes-nous si nous nous sentons visés par cette question de Jésus ! Car dans l’Evangile de l’aveugle né, en St Jean, Jésus déclare qu’Il est venu ouvrir les yeux de ceux qui reconnaissent leur cécité. Et c’est cela, un disciple bien formé dont vient de nous parler Jésus, c’est celui qui sait qu’il ne peut être utile aux autres et les guider, à fortiori les guider, que s’il se laisse lui-même, constamment, guérir de ses aveuglements par, le seul véritable Maître, le Christ.

Comment va ta langue ? Est-ce une bonne ou une mauvaise langue ? Est-ce que tu sais tenir ta langue ou est-ce que tu as la langue bien pendue ? C’est le fruit qui manifeste la qualité de l’âme déclare Ben Sira le sage. Ainsi, la Parole fait connaitre les sentiments. Alors, la question que la Parole de Dieu nous pose à travers ces textes est bien celle-ci aussi : Quelle est la qualité habituelle de mes paroles ? Auscultons nos paroles, des paroles qui font du bien, qui encouragent, qui réconfortent, qui pacifient, qui excusent, ou des paroles qui rouspètent souvent, qui démobilisent : « A quoi bon, ce que tu fais ça ne sert à rien ! », qui démobilisent, qui critiquent, ou même tout simplement du commérage. Quel est le fond de mes paroles ? Et finalement la santé de nos paroles, de notre langue, révèle la santé de notre cœur, car :

  • « Ce que dit la bouche, dit Jésus, c’est ce qui déborde du cœur »

Quelle sagesse aussi ! Quelle vérité !

  • « Chaque arbre se reconnait à ses fruits » dit-Il

L’arbre, hé bien, c’est notre cœur, les fruits ce sont nos paroles et nos actes. En conséquence, pour continuer les paroles de Jésus, l’homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon, et l’homme mauvais tire le mal de son cœur qui est mauvais. La difficulté c’est que notre cœur n’est pas noir ou blanc, il est partagé, souvent. Il est compliqué et malade nous dit la Parole de Dieu au Livre de Jérémy, et c’est bien vrai. Notre espérance, Dieu merci, c’est le désir permanent du Seigneur de soigner notre cœur, Jésus médecin de nos cœurs, c’est ce qu’Il a fait pour vous hier. Jésus, oui, chirurgien de nos cœurs ne se décourage pas de reprendre son ouvrage. Pour soigner notre cœur, pour le renouveler sans cesse, c’est la promesse qu’Il nous a faite au Livre d’Ezékiel :

  • « Je vous donnerai un cœur nouveau, Je mettrai en vous un esprit nouveau »

Ce cœur nouveau, c’est d’abord le Cœur du Christ, voilà l’homme parfait, le Christ ! Cet esprit nouveau c’est d’abord l’Esprit-Saint et c’est en nous unissant au Cœur du Christ, au Cœur de Jésus, que nous pouvons recevoir de Lui un esprit nouveau, cet Esprit dont Il est plein, tout rempli, cet Esprit Saint qui est Esprit de Vérité, et donc de sagesse, de charité et de force. Ce cœur du Christ nous le rencontrons d’abord, nous le découvrons, nous le comprenons, nous le connaitrons de plus en plus, hé bien, dans sa Parole puisque « les paroles révèlent le cœur » vient de nous dire Jésus. Et pour connaitre le cœur du Christ, il faut connaitre sa Parole, il faut la fréquenter. Oui, ce cœur du Christ nous le rencontrons dans sa Parole et c’est d’abord dans cette Eucharistie dominicale, dans la liturgie de la Parole qui est faite pour cela, rencontrer le Christ dans sa Parole, écouter, nous laisser enseigner par ce seul Maître :

  • « Vous n’avez qu’un seul Maître », nous dit Jésus

Et pourtant nous passons tant de temps parfois à écouter la cacophonie du monde.

  • « Vous n’avez qu’un seul Maître, le Christ », nous dit Jésus

Et puis ce Cœur du Christ, nous le recevons dans la Communion eucharistique pour qu’il transforme notre cœur, pour qu’il absorbe, je dirais, notre cœur. Puis, ce que dit St Paul de lui-même, puissions-nous peu à peu le vivre :

  • « Ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi »

Il ne mentait pas, il en fait l’expérience lui, Paul, lui ce Paul violent, d’être transformé par le Christ, et de préférer être broyé, souffrir pour le Christ, lui qui avait été si violent, et qui était tenté de mettre cette violence, soit disant au service de sa foi. Quelle conversion chez Paul !

C’est pourquoi, il peut dire « ce n’est plus moi qui vit ». Non, Saul n’existe plus. « C’est le Christ qui vit en moi ». Hé bien, ce Cœur du Christ, ce cœur doux et humble que nous voudrions sans doute tous avoir les uns les autres, ce Cœur du Christ nous le recevons dans la Communion eucharistique pour qu’il nous transforme, notre cœur et toute notre vie.

Alors prions les uns pour les autres, afin que notre regard, notre regard les uns sur les autres, nos paroles les uns aux autres et nos actes, soient le signe du Christ ressuscité vivant en nous. AMEN.