DIMANCHE DES RAMEAUX 2024
24 mars 2024
- Frère Jean François CROIZÉ
L’homélie n’a pu être enregistrée car elle a été donnée pendant la Procession à l’extérieur de l’église. Par contre, vous pouvez écouter les lectures de la PASSION DU SEIGNEUR (selon saint Marc).
Homélie de Frère Jean-François
Nous venons d’entendre le passage de saint Marc concernant l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem. L’atmosphère est joyeuse et festive, et derrière les chants d’acclamations, qui accompagnent l’entrée du Christ dans la ville sainte, s’annonce déjà son triomphe définitif sur la mort et le péché durant la nuit pascale.
Or, quelques jours auparavant, Jésus avait traversé la ville de Jéricho, là, il avait fait quelques miracles et la foule le suivait en louant Dieu. Mais précisément à ce moment-là, en traversant Jéricho, le Seigneur avait dit à ses disciples proches de lui : Voici que nous montons à Jérusalem où s’accomplira tout ce qui est écrit par les prophètes au sujet du Fils de l’Homme. Ce qui est écrit au sujet du Fils de l’homme c’est qu’il prenait le chemin de sa Passion, sa mort et sa résurrection.
Nous avons d’un côté la gloire, et de l’autre côté la croix. Comme le dit si bien Saint Paul : « lui qui, de condition divine, n’a pas revendiqué d’être traité à l’égal de Dieu mais il s’est dépouillé en prenant la condition de serviteur. » Dieu se fait serviteur. Et nous- mêmes, lorsque nous célébrons l’Eucharistie, nous chantons la gloire de Dieu avec le « Sanctus » : « Hosanna au Fils de Dieu ! », comme le chantaient les gens qui accompagnaient Jésus lorsqu’il montait à Jérusalem, mais aussitôt, dans le même mouvement, nous entrons dans le mémorial de sa Passion. La gloire et la croix sont indissociables.
Et que va faire Jésus à Jérusalem ? Une chose bien précise qui ne nous est pas rapportée dans cet évangile de saint Marc, mais qu’il dira juste après : il va pleurer sur Jérusalem. Et il va entrer dans le Temple souillé par le péché, et il va purifier le sanctuaire, le restaurer dans sa sainteté.
Dans le sanctuaire, nous allons lire la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ. Qu’est-ce que la Passion ? C’est Jésus insulté, Jésus atrocement défiguré, couronné d’épines, le corps déchiré, crucifié. Certains verront en Jésus un condamné, d’autres contempleront sa divinité. Il se présente devant chacun de nous, le rejetterons-nous comme un malfaiteur, ou le confesserons-nous comme notre Sauveur ? Il vient restaurer notre âme, la purifier, la sanctifier, il vient. Accepterons-nous d’ouvrir notre cœur pour accueillir le Seigneur qui vient pour nous sauver.
Les chefs des Juifs comme les soldats, ont voilé le visage du Christ, afin de le maltraiter, le défigurer. Hérode l’a tourné en dérision et Pilate s’en lave les mains. Pierre dans son reniement a accepté le regard défiguré de Jésus et pardonné, il a pleuré. Seule Marie, le cœur transpercé de douleur, est restée unie à Jésus.
Nous-mêmes, ne nous voilons pas le visage et ne voilons pas et ne défigurons pas le visage de Dieu. Le coup de lance a ouvert le cœur de Dieu afin que, les hommes puissent rejoindre Dieu.
Du cœur de Dieu, nous entendons à nouveau la question posée à Adam : Où es-tu ? Où te caches-tu ? Aujourd’hui encore, notre humanité par la voix du grand-prêtre et du sanhédrin, répond par la question : « qui es-tu ? Es-tu le Fils de Dieu ? Alors soit crucifié dans les petits, les faibles et les pauvres de notre humanité !» C’est la sentence de l’homme à Dieu, et Jésus en eux, vendu pour se débarrasser de lui, se livre. Il sera crucifié en chacun d’eux pour nous sauver !
Alors, nous-mêmes, cheminons avec le Seigneur en chantant : « Hosanna au plus haut des cieux ! » Oui, avec les disciples qui ont accompagné Jésus, avec la joie des enfants de Dieu, avançons-nous avec le Seigneur, et à sa suite, pour chanter sa gloire et entrer dans le mémorial de la Passion.