14ème Dimanche du Temps Ordinaire C 2022

3 juillet 2022

  • Père Paul	PAGEAUD Père Paul PAGEAUD

INTRODUCTION par le Père de Soos (du diocèse de Carcassonne) : C’est le Dieu des appels qui nous rassemble aujourd’hui, ce Dieu qui voici, quelques jours dans votre diocèse, a appelé les jeunes au presbytérat, au diaconat, ce Dieu qui vous appelle, vous, lors de ce camp au service de plus jeunes.
Et au début de cette célébration nous reconnaissons que souvent nous sommes sourds à ses appels, nous reconnaissons que souvent nous nous laissons prendre par d’autres sirènes. Aussi, frères et sœurs, préparons-nous à célébrer le Mystère de l’Eucharistie en reconnaissant que nous avons péché.

HOMÉLIE par le Père PAGEAUD : Frères et sœurs, Jésus nous dit : « La moisson est abondante, les ouvriers peu nombreux. Priez donc le Maître de la moisson afin qu’Il envoie des ouvriers à sa moisson. » Et Jésus lui-même avait envoyé une première fois ses 12 apôtres pour annoncer la Bonne Nouvelle de l’Évangile, guérir les malades et chasser les démons. Ensuite, Il envoie encore 72 disciples pour la même mission.
L’Église catholique est faite pour évangéliser les peuples, c’est-à-dire annoncer aux peuples la Bonne Nouvelle. C’est quoi la Bonne Nouvelle ? C’est un évènement extraordinaire, époustouflant, dont tout le monde devrait avoir la connaissance. Dieu qui aime tant son Fils unique le sacrifie pour qu’Il expie nos péchés sur la croix à notre place, et Jésus accepte par amour pour son Père, et par amour pour chacun de nous, de subir le supplice de la croix afin d’obtenir le pardon de nos péchés.
Quant à nous, il nous suffit de croire fermement et amoureusement que Dieu nous aime très fort, et de le remercier pour être purifiés de nos péchés. C’est ce qu’on appelle l’acte de Contrition parfait. Et pour répandre cette Bonne Nouvelle, la plus belle qui soit au monde, il faut des messagers, et notre monde en manque terriblement. Alors qu’autrefois il y avait par clocher un prêtre, aujourd’hui il faut parfois dix clochers, parfois vingt clochers, parfois beaucoup plus, pour un seul prêtre. Donc, priez le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson.
Dieu appelle qui Il veut. Il peut même appeler de grands pécheurs pour en faire ses messagers, et c’est ça, à condition qu’ils se convertissent, tel Saint Pierre qui a renié trois fois Jésus, et ensuite a pleuré amèrement son péché. Jésus ne lui a posé de questions méchantes, mais simplement par trois fois : « Pierre, m’aimes-tu ? » « Oui », répond Pierre. Et Jésus en fait le chef de son Église.
Quant à Saint Paul, qui, lui, était persécuteur des chrétiens, Jésus en a fait l’apôtre évangélisateur des païens.
Je peux vous donner, permettez-moi, mon cas personnel : Enfant, j’ai été élevé dans une famille très chrétienne. J’avais cinq tantes religieuses, mais à l’école certains camarades m’ont entrainé à faire les mêmes bêtises qu’eux. Lorsque j’avais douze ans, mon curé m’a demandé si je voulais devenir prêtre. Je lui ai répondu non. Un an après, il est mort subitement une nuit, alors avec les enfants de l’école, nous sommes allés prier sur sa dépouille mortelle, et là, subitement, une parole est montée en moi : « je serai prêtre, mais pas en France ». J’avais alors eu l’impression d’avoir toujours eu ce désir, alors qu’il venait de naitre, mais je n’osais pas en parler, car je ne me sentais pas digne.
Deux mois plus tard, j’ai appris par la gouvernante de ce bon prêtre que ce curé, devant mon refus, avait prié chaque jour le chapelet jusqu’à sa mort pour que je devienne prêtre. J’en remercie le Seigneur, et c’est grâce, deux mois plus tard, à un missionnaire qui est venu dans notre école nous parler de la mission qu’il avait fondée en Côte d’Ivoire, il a parlé de cette mission, et alors là, je me suis senti libre de lui dire que moi aussi je voulais devenir missionnaire. C’est grâce à lui que j’ai pu ainsi entrer au petit séminaire des missions africaines, et puis ensuite devenir missionnaire et partir en Côte d’Ivoire, là où ce missionnaire avait fondé sa mission. Merci Seigneur ! Et ainsi j’ai vécu 38 ans en Côte d’Ivoire. J’en rends Grâce à Dieu.
Voici un autre exemple d’un confrère. A sept ans, il se préparait à faire sa première Communion. La religieuse qui le préparait lui a dit : « Quand tu auras reçu Jésus, retourne à ta place sans regarder ni à droite ni à gauche, et dit merci à Jésus. Dis-Lui que tu l’aimes, et ensuite, écoute-Le » Ce qu’il a fait, et il a entendu très clairement : « Tu seras mon prêtre ». Cette parole l’a marqué et il n’a jamais oublié. Après le lycée, il est entré au noviciat en même temps que moi, et est devenu un bon prêtre.
Alors aujourd’hui, faites bien attention, vous les jeunes, dans votre Communion fervente de dire merci à Jésus, et ensuite de l’écouter, il peut se produire des évènements importants.
J’ai découvert, en tant que missionnaire, que beaucoup de vocations avaient germées chez les enfants de chœur, et que pour d’autres c’est également en faisant leur Action de Grâce après la Communion, que Jésus les appelait à devenir prêtre. La Communion fervente est très importante pour entendre Jésus nous parler.
Les familles profondément chrétiennes est le bon terreau pour permettre à une vocation d’éclore. Tout ce qu’un enfant ressent, voit ou entend entre zéro et quatre ans le marque pour la vie. Si c’est en bien c’est très précieux, si c’est en mal ça peut être la racine de ses problèmes d’adulte, je l’ai expérimenté en tant qu’exorciste du diocèse de Laval. Il est donc très important que l’enfant se sente avoir été désiré, et ensuite accueilli à la naissance. Il est aussi important que pendant que sa maman le portait, elle n’ait pas eu de gros soucis qui l’auraient accablée, car l’enfant est une éponge absorbante des sentiments de sa mère sans les comprendre. Les expressions humiliantes dévalorisantes marquent terriblement l’enfant.
Par contre, ce qui est épanouissant pour lui c’est de voir son papa et sa maman s’aimer. Les familles chrétiennes doivent avoir le souci de faire baptiser l’enfant le plus vite possible pour en faire un enfant de Dieu, car chez un enfant baptisé, Dieu habite en lui, il est un tabernacle vivant tant qu’il reste innocent puisque que Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu l’Esprit Saint sont en lui. Il devient très sensible aux choses de Dieu.
J’ai connu un prêtre qui, m’a-t-on dit, disait dès l’âge de trois ans : « Je serai prêtre ». Et il est devenu un bon prêtre.
La maman est la flamme du foyer. C’est à elle d’apprendre à son enfant à prier dès deux ans devant un crucifix ou une petite icône de la Vierge. Au début par une courte prière, exemple : « Jésus, Marie, je vous aime, bénissez mon papa et ma maman ». Le curé d’Ars nous dit qu’il a appris à aimer la Sainte Vierge sur les genoux de sa maman.
Il est aussi important que l’enfant voit ses parents prier, car c’est un imitateur. Une petite fille de quatre ans qui s’est levée plus vite que de coutume, qui est descendue à la cuisine, elle a vu là son papa à genoux sur la marche de la cheminée devant un crucifix, qui faisait sa prière. Elle s’est dit que Dieu doit être grand si mon papa s’est mis à genoux pour le prier.
Mais aujourd’hui, il y a de grosses difficultés qui empêchent les vocations de germer : trop de parents n’ont pas reçu le Sacrement de Mariage et n’ont donc pas reçu la Grâce pour vivre en époux et parents chrétiens. Ils ne prient plus, ne vont plus à la messe. C’est très grave.
Une maman m’a dit ceci : « Je suis allée à la messe avec mon enfant de trois ans. Au retour de la messe, mon petit garçon s’est assis sur une marche de l’escalier et s’est mis à pleurer. Étonné, je lui ai demandé, mais pourquoi pleures-tu mon petit Philippe ? Il m’a répondu : « Tu as reçu le petit Jésus, et moi je ne l’ai pas reçu » ».
Aujourd’hui encore, un autre très gros problème empêche les vocations de germer, le problème de la sexualité mal comprise. Il est important qu’une grande confiance existe entre parents et enfants, afin que ceux-ci puissent ouvrir leurs cœurs et poser leurs problèmes avec simplicité. Les parents doivent avoir le souci de donner à leurs enfants une formation chrétienne progressive dans ce domaine de la sexualité, avant que ce ne soit la rue, ou même les copains, ou même l’école avec la théorie du genre, qui donne une formation dévoyée.
Donc être parents chrétiens aujourd’hui est une rude tâche, mais une très belle et sainte mission qui doit s’appuyer sur la prière, la confession régulière, et la réception de l’Eucharistie avec foi et amour chaque dimanche. Car la Communion, nous dit le petit Carlo Acutis, est « l’autoroute du Ciel ». Être parents chrétiens est un chemin de sainteté. AMEN.