6ème Dimanche de Pâques (A)

17 mai 2020

  • Père Paul	PAGEAUD Père Paul PAGEAUD

Introduction : Participer à la célébration d’une messe de près ou par internet, c’est être présent au sacrifice de la croix de Jésus qui s’offre à son Père et fait rejaillir sur nous un flot de grâces  si nous vivons cette messe avec ferveur.

 

Homélie : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. » nous dit Jésus.

De ces paroles de l’Evangile, nous pouvons alors conclure que si nous ne gardons pas les commandements de Dieu c’est donc que nous ne l’aimons pas. Mais est-ce possible de ne pas aimer Dieu, lui qui nous a créés par amour pour qu’un jour nous soyons avec lui dans le Paradis ?

Est-ce possible de ne pas aimer le Christ Jésus qui s’est fait homme afin de prendre sur lui tous nos péchés et de les expier sur la croix pour qu’un jour il nous emmène auprès de lui en paradis ?

Est ce possible de ne pas aimer Jésus qui sans cesse intercède pour nous auprès de son Père afin que nous nous détournions du Tentateur et ainsi nous permettre d’aller un jour en Paradis auprès de lui pour un bonheur éternel ?

D’où vient donc que parfois nous pouvons devenir infidèles aux commandements de Dieu ? C’est qu’il y a cet ange déchu et pervers, jaloux de notre bonheur, qui veut notre perte éternelle. Mais il ne tient pas à être découvert. Il veut rester caché pour mieux agir dans l’ombre. Avec habileté, il fait miroiter, sur notre imagination et sur nos sens, un faux bonheur. Et si nous prenons conscience que ce qu’il nous propose est mal, il nous susurre : « Ce n’est pas grave, beaucoup d’autres le font. » Et plus nous lui cédons, plus il prend pied sur nous.

Cependant, nous gardons notre liberté. Avec la grâce de Dieu, nous pouvons lui résister. Mais ce sont des combats. Si, un jour, il nous arrive de tomber dans les filets de ce menteur, il nous reste à crier vers le Seigneur, car « quand un pauvre crie, le Seigneur entend » (Psaume 33,7). Le Seigneur est bon, il nous aime TOUS et nous pouvons compter sur sa grande miséricorde car Dieu est riche en Miséricorde. (Ephésiens 2,4) Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus confiait à Mère Agnès : « Si j’avais commis tous les crimes possibles, j’aurais toujours la même confiance, je sentirais que cette multitude d’offenses serait comme une goutte d’eau jetée dans un brasier ardent. »

Jésus, qui nous veut un jour auprès de lui en paradis et prévoyant la déchristianisation de bien de pays chrétiens, a pris soin au siècle dernier de nous rappeler sa grande Miséricorde. Il a confié ses messages à Sainte Faustine. En voici quelques-uns :

– À celui qui prend conscience de ses péchés mais qui n’a plus le courage ni la force de s’approcher de lui, Jésus lui dit : « Mon enfant, je suis le Dieu de Miséricorde ; sache bien que tous tes péchés ne m’ont pas blessé aussi douloureusement le Cœur que ta méfiance actuelle. Je suis ta force, je te donnerai le pouvoir de lutter.

– « Les pécheurs ont droit avant tous les autres à la confiance en l’abîme de ma Miséricorde.

– Les âmes qui s’adressent à ma Miséricorde me réjouissent. À de telles âmes, j’accorde des grâces bien au-delà de leurs mérites. Je ne peux pas punir même le plus grand pécheur, s’il invoque ma pitié, mais je l’excuse en mon insondable miséricorde…

– « Quelle immense joie emplit mon cœur lorsque tu reviens vers moi. Ma Miséricorde est plus grande que ta misère et celle du monde entier… Je ne rejette jamais un cœur humble. »

Jésus confirme ainsi sa parabole de l’enfant prodigue qui retourne vers son père. Quand le Père aperçoit au loin son fils qui revient vers lui, il court pour l’embrasser. Il ne lui fait aucun reproche, mais au contraire, il fait la fête, car dit-il, « Mon fils était mort et il est revenu à la vie, il était perdu, il est retrouvé. »

Il en est ainsi à chaque fois qu’un pécheur vient se confesser et demander la miséricorde de Dieu.

Mais parfois cela est précédé d’un rude combat car le démon qui a en horreur le sacrement du pardon parce que c’est une âme qui lui échappe, alors qu’avant le péché, il avait suggéré au pécheur : « Cela n’est pas grave. » Maintenant que le pécheur veut se confesser, il lui suggère le contraire : « C’est affreux ce que tu as fait. Que va penser de toi le prêtre. Ne lui dis rien. »

Et si la personne se confesse avec humilité, elle triomphe du démon, car le démon, dit-on, est noyé dans une goutte d’humilité. Alors le Seigneur Miséricordieux, par l’intermédiaire du prêtre, pardonne les péchés, et Jésus vient ré-habiter en cette personne, si elle avait perdu sa grâce, et aussi il lui envoie son Esprit-Saint pour le remplir de paix et de sa joie.

Voici un fait : Lorsque j’étais en Côte d’Ivoire, dans la formation des séminaristes, l’un d’eux m’a raconté sa vocation. Un jour, Il était entré dans une église. Il y avait là une foule de gens qui attendaient pour se confesser. Ils paraissaient tristes. Mais au sortir du confessionnal, il les voyait tous rayonnant de joie. Cela l’a tellement marqué qu’il a décidé de devenir prêtre pour rendre les gens heureux dans leur foi par le sacrement du Pardon.

Oui, Jésus nous veut heureux dans notre foi, pour nous accueillir un jour auprès de lui dans son Paradis. Trop de personnes ne savent pas qu’elles sont aimées de Dieu et ignorent sa Miséricorde. Alors, elles n’ont pas cette belle espérance d’aller un jour au Ciel auprès de Jésus.

Mais pour demeurer ferme dans notre foi, malgré les peines et les soucis d’ici bas, tout chrétien a besoin de prier chaque jour, matin et soir, de communier fréquemment, de se confesser régulièrement et de lire souvent la Parole de Dieu dans la Bible. « Car la Parole de Dieu est vivante et efficace, elle est plus incisive qu’un glaive à deux tranchants, elle démêle les intentions et les pensées du cœur. » (Hébreux 4,12). Elle nous permet donc de déceler et de résister aux faux attraits de ce monde qui ignorent Dieu.

Alors notre vie, illuminée par le Saint Esprit, prendra un sens profond. Sur cette terre, nous sommes faits pour nous préparer à parvenir un jour au Ciel, avec tous les anges et tous les saints, auprès de Jésus, notre grand Frère, pour un bonheur éternel. Amen.