2e DIMANCHE DE PÂQUES (B)

11 avril 2021

  • Frère Philippe-Marie VAGANAY Frère Philippe-Marie VAGANAY

Introduction : « Jubilez, criez de joie ». Qu’est ce qui amène notre cœur à jubiler, à entrer en jubilation, à pousser des cris de joie sinon la certitude d’être aimé, faire l’expérience d’être aimé. C’est lorsque je fais l’expérience d’être aimé que mon cœur s’emplit de joie, qu’il peut jubiler, qu’il se met à parler, à crier même.
Eh bien, c’est cette expérience qui nous est offerte aujourd’hui en ce jour de la Divine Miséricorde où nous avons la certitude d’être aimés infiniment et inconditionnellement. C’est quelque chose d’extraordinaire. Alors oui, accueillons à plein cœur cet amour miséricordieux du Père qui nous est révélé en Jésus.

Homélie : Comme vous le savez, le 2e Dimanche de Pâques a été instauré « Fête de la Divine Miséricorde » par Saint Jean-Paul II en l’an 2000. Mais on peut dire que Pâques est déjà la Fête de la Divine Miséricorde. Les lectures de la Vigile Pascale nous ont, en effet, permis de faire mémoire de tout le déploiement de la Miséricorde Divine tout au long de l’histoire, depuis la Création, puis en se manifestant d’une manière spectaculaire lors de la libération du peuple Hébreu de la servitude d’Égypte ; ensuite, par l’appel incessant des prophètes à revenir à la fidélité à l’Alliance, pour culminer dans le mystère de l’Incarnation, de la Passion, de la mort et de la Résurrection de Jésus.
Mais nous avons besoin d’un jour spécial pour vraiment prendre conscience et accueillir cette Miséricorde Divine.
Avant même que cette Fête de la Divine Miséricorde ait été instituée, la prière d’ouverture de cette messe, qui remonte à plusieurs siècles et peut-être même à plus d’un millénaire, cette prière d’ouverture confesse déjà la miséricorde infinie de notre Dieu et Père. Je vous la rappelle : « Dieu de miséricorde infinie, tu ranimes la foi de ton peuple par les célébrations Pascales ».
La miséricorde de Dieu est infinie, tout comme est infinie sa charité. Autrement dit, aucun péché n’est trop grand pour être englouti dans la miséricorde de Dieu. Et c’est avec une grande confiance que nous devons nous approcher de Dieu qui fait miséricorde.
Cette Miséricorde Divine nous est manifestée à travers les baptêmes qui ont été célébrés pendant la Vigile Pascale. Le baptême purifie les catéchumènes de tous leurs péchés passés ; il les fait naître à la Vie Divine et les arrache aux ténèbres pour les transférer dans le Royaume de la lumière.
Le baptême nous montre donc trois effets de la miséricorde qui sont là encore énoncés dans la prière d’ouverture : la miséricorde purifie ; la miséricorde nous donne ou nous redonne la Vie Divine, la vie d’enfants de Dieu, en nous rendant participants de sa nature Divine ; et puis la miséricorde nous rachète de l’esclavage du mal.
La miséricorde purifie : l’eau du baptême signifie cette purification. Les souillures qui nous collent à la peau, qui nous collent à l’âme sont enlevées, éliminées. Déjà, le baptême de Jean-Baptiste, qui était un baptême de conversion opérait cette purification. Et désormais cette purification s’opère chaque fois que nous levons les yeux vers Celui que nous avons transpercé. Après le baptême, le sacrement du Pardon est le lieu privilégié pour être lavés, purifiés, par l’eau qui jaillit du cœur ouvert de Jésus.
La miséricorde purifie, la miséricorde fait renaître. Cela ne suffit pas à Dieu de nous purifier. Ce n’est pas assez pour lui. Un mort dont on fait la toilette mortuaire, reste un mort. On peut être pur et encore mort. Dieu nous veut vivants et pas de n’importe quelle vie : Il nous veut vivant de sa propre vie. Comment cela peut-il se faire ? Par l’Esprit-Saint. L’eau nous purifie, l’Esprit-Saint nous fait renaître et nous vivifie. Il nous faut renaître de l’eau et de l’Esprit, avait dit Jésus à Nicodème.
Mais quelle est la brèche qui va permettre à l’Esprit de Dieu d’entrer en nous pour nous faire vivre de sa vie ? La foi. C’est notre acte de foi qui ouvre la porte à l’Esprit-Saint.
« Celui qui croit que Jésus est le Christ, celui-là est de Dieu » vient de nous dire Saint Jean.
C’est l’Esprit-Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie, qui nous fait naître de Dieu, qui nous fait naître d’en-haut.
La miséricorde purifie, la miséricorde fait renaître, la miséricorde rachète.
La miséricorde rachète, c’est-à-dire qu’elle paie le prix de cette vie-là. Et le prix de la vie de Dieu en nous, c’est le sang de Jésus. C’est en versant tout son sang pour nous qu’il nous a rachetés, c’est-à-dire qu’il a retiré à Satan tous les droits qu’il avait sur nous. Autrement dit, Jésus nous a libérés de l’emprise et de l’esclavage de Satan en versant tout son sang pour nous, pour vous, pour moi. Quelle générosité de l’amour de Jésus pour chacun d’entre nous.
Par là-même, le sang précieux de Jésus nous rend vainqueurs non seulement de Satan, mais aussi du monde, qui est sous le contrôle de Satan. Et nous le voyons de manière tout à fait claire aujourd’hui.
Mais là encore, notre foi est requise : mettre toute notre confiance dans le pouvoir du sang de Jésus. « Qui donc est vainqueur du monde ? » – demandait encore Saint Jean, – « N’est-ce pas celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? C’est lui, Jésus-Christ, qui est venu par l’eau, (l’eau qui purifie), et par le sang, (le sang qui rachète) … Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit, (l’Esprit qui donne la vie), car l’Esprit est la vérité. »
Oui, les trésors de la Divine Miséricorde nous sont largement ouverts, et tout spécialement en ce jour. Mais il faut de notre part la foi, c’est-à-dire la confiance en l’amour miséricordieux de Dieu manifesté dans les plaies glorieuses de Jésus. Et les célébrations Pascales ont pour but de ranimer notre foi, de ranimer notre confiance, comme nous l’a dit la prière d’ouverture.
C’est acte de foi n’a rien de compliqué, c’est tout simplement le mouvement de notre cœur qui se tourne vers Jésus miséricordieux et qui lui dit : « Jésus, j’ai confiance en toi. »
Alors, tous ensemble, tournons-nous vers lui et disons-lui : « Jésus, j’ai confiance en toi. » « Jésus, j’ai confiance en toi. » Elle est un petit peu molle cette confiance, non, alors ayons une ferme confiance : « Jésus, j’ai confiance en toi. » Amen.

Je vous rappelle aussi qu’aujourd’hui en cette Fête de la Divine Miséricorde vous pouvez obtenir une indulgence plénière aux conditions ordinaires, c’est-à-dire la confession, la communion, confesser votre foi par le Credo et prier aux intentions du Saint Père et de dire justement avec toute la confiance de votre cœur : « Jésus, j’ai confiance en toi. » Je vous laisse ce trésor.

On peut retrouver les paroles de Jésus à propos de la confession en cette Fête de la Miséricorde sur cette page : https://www.soeurfaustine.fr/fete-de-la-misericorde/