2e Dimanche du Temps Ordinaire (B) 2024

14 janvier 2024

  • Père Antoine LE GARO, diocèse de Vannes Père Antoine LE GARO, diocèse de Vannes

INTRODUCTION : PERE JEAN-FRANCOIS CROIZÉ

Aujourd’hui, 2ème dimanche du temps ordinaire, nous avons la joie d’accueillir les jeunes du cycle St Jean-Paul II, cycle de discernement vocation, avec leurs prêtres accompagnateurs, de Vendée, Bayonne, Vannes, les pères Jean-Marie, Louis, Antoine, Yohann, Jean-Yves. Hé bien aujourd’hui le Seigneur nous éveille à sa rencontre et nous interroge. Que cherchez-vous ? Tout découle de la Parole de Dieu.

Aujourd’hui, nous sont données d’abord l’écoute et la disponibilité du jeune Samuel. Il y a aussi le regard de Jean-Baptiste tourné, orienté vers l’Agneau de Dieu, et puis ce regard de Jésus posé sur Simon-Pierre, Simon, celui qui avait entendu parler de Jésus, Pierre celui qui s’est laissé regarder par Jésus, dont le regard de Jésus s’est posé sur lui.

Demandons pour chacun de nous l’Esprit-Saint, pour accueillir le don de Dieu, l’Agneau de Dieu, Celui que nous célébrons dans le mystère de l’Eucharistie, Celui qui enlève les péchés du monde. Pour accueillir le don et le pardon de Dieu, reconnaissons que nous avons péché.

 

HOMELIE : PERE ANTOINE LE GARO

« Parle, ton serviteur écoute »

Ton serviteur écoute et nous sommes là ce matin à écouter la Parole de Dieu, et pour les jeunes de ce week-end, à écouter l’appel que le Seigneur vous fait parce que tous, quel que soit notre état de vie ici, Dieu nous appelle à une mission.

Je vous invite à méditer deux choses dans la Parole de Dieu que nous avons entendue aujourd’hui. D’abord la blessure vocationnelle et également la mission vocationnelle. Si tous nous allons nous engager, ou nous sommes déjà engagés dans une mission, c’est parce que notre cœur a été saisi, notre cœur même a été blessé par l’amour de Dieu qui nous a envoyés. Il y a une blessure que, pour beaucoup ici nous avons déjà reçue si nous sommes engagés, et pour les plus jeunes, que je vous invite à demander à Dieu. Sur ce temps de cycle vocationnel Jean-Paul II, demandez au Seigneur de recevoir la blessure vocationnelle pour pouvoir ensuite vous engager.

  • « Tu es Simon, fils de Jean, tu t’appelleras Képhas »

Voilà une blessure reçue en la personne de Simon, qui est tellement renouvelée qu’il va changer de nom, changer de personne tellement la blessure le renouvelle. Ses disciples, dans l’Evangile sont en recherche, et c’est bien là que Jésus les rejoint :

  • « Que cherchez-vous ? »

Et donc, notre mission est aussi comme une chasse au trésor, nous devons la chercher. C’est notre responsabilité de faire ce qui est en notre pouvoir pour chercher cette perle précieuse qui fait qu’on abandonnera tout pour la mission que Dieu nous donne :

  • « Que cherchez-vous ? »

Il y a comme une partie de cache-cache. Alors il faut être patient le temps de recevoir cette vocation. Ça peut prendre un an, ça peut prendre deux ans, ça peut prendre huit ans de voir ce à quoi Dieu nous appelle, et finalement les disciples font l’expérience de la rencontre vocationnelle avec le Christ. On nous dit qu’il y a le regard de Jésus qui se pose sur le disciple :

  • « Jésus le regarda »

Et on peut s’imaginer en regardant la croix, par exemple ici, que si c’est Jésus qui vous regarde et qui vous appelle, bien entendu son amour sera blessant tellement il est fort et puissant. Seigneur comment se fait-il que moi tout petit Tu m’appelles en me regardant, à une mission qui est si grande ? Et c’est là qu’il y une autre blessure vocationnelle et que l’amour de Dieu, en même temps qu’Il nous envoie, en même temps nous sidère, tellement son appel est grand et miséricordieux. Nous sommes tout petits, et Lui nous appelle à participer à sa mission de Créateur et de Rédempteur. Et c’est pourquoi, quand on a fait cette rencontre, quand on a reçu cette blessure vocationnelle, hé bien, alors on part en mission de façon tout à fait nouvelle.

On peut être marié, et peut-être recevoir sa vocation de marié après son mariage. Ça veut dire qu’on comprend d’une façon nouvelle que le sacrement qu’on a reçu c’est pour participer au Ciel à construire dès ici le Ciel, et c’est tout à fait nouveau. On peut tout à fait vivre marié et à côté de la vocation du mariage. Et de même, on peut recevoir cette blessure au point de tout donner, et notre corps aussi, pour participer à la mission de Dieu. Et cette blessure est grande, et elle nous fait beaucoup de bien, parce qu’il n’y a pas de plus grand honneur que de participer à la mission de Dieu, à partager ses croix et aussi à partager ses joies.

Dans l’Ancien Testament, on parlait de la circoncision dans notre chair pour recevoir la promesse d’alliance. Petit à petit on s’est mis à parler, par les prophètes, de la circoncision du cœur. Hé bien, aujourd’hui considérons cette blessure comme la circoncision du cœur, « Seigneur, j’ai reçu ton amour, j’ai reçu ton regard, et il m’envoie, et pour moi c’est un grand honneur de participer à ta mission », et c’est de cette sorte que Simon est envoyé, et va devenir une colonne de l’Eglise. Donc la blessure vocationnelle, c’est la grâce que je vous invite à recevoir, tout spécialement les jeunes, sur ces huit mois de discernement. J’aurais presque envie de dire, ne quittez pas les cycles si vous n’avez pas encore reçu la blessure vocationnelle.

Un deuxième point que nous pouvons méditer est celui de la mission vocationnelle. On a aussi chacun une mission, c’est de faire participer nos frères et sœurs à la mission que Dieu lui donne. Alors si les deux premiers disciples se sont engagés, c’est parce que Jean a dit une parole :

  • « Voici l’Agneau de Dieu »

C’est-à-dire, voici le Sauveur, voici la victime qui s’est offerte pour vous. Et sur cette parole deux disciples s’engagent. L’un des deux, tellement saisi, va chercher son frère, et cette parole est magnifique :

  • « André amena son frère à Jésus »

Et pour le coup, on est tous concernés ici. Qui pouvons-nous amener à Jésus pour que lui aussi discerne sa vocation ? Vraiment c’est notre responsabilité d’amener les uns, les autres à Jésus pour qu’ils discernent leur vocation.

Hier, nous avons pu entendre le témoignage d’un frère et je crois que beaucoup de son histoire a commencé avec cette invitation : « Va te confesser ». Et si on entend les témoignages des uns et des autres, pour presque tous, notre mission a commencé par une invitation de l’un ou de l’autre. C’est pourquoi vraiment, invitez-vous les uns, les autres à discerner vos vocations. On ne peut pas faire beaucoup plus de bien à l’humanité qu’en aidant les uns et les autres à discerner sa vocation. Un homme à sa place, une femme à sa place, c’est un homme et une femme heureux, et qui vont faire des heureux. Alors vraiment pensez peut-être pour vous les parents, pour les grands parents à inviter ceux qui vous ont été confiés à discerner leur vocation, vous allez leur faire du bien, vous allez faire du bien à l’Eglise, vous allez faire du bien à toute l’humanité.

En ce dimanche où nous sommes donc invités à méditer sur la vocation, Seigneur nous Te rendons grâce, parce que tous, tu nous appelles. Nous Te demandons de tenir en grande estime la vocation qu’à chacun Tu as donnée, aux mariés, aux religieux, aux prêtres et à tous ceux qui discernent, Seigneur que pour nous cette vocation soit notre perle précieuse que nous soyons capable de tout vendre pour la protéger, pour la conserver. AMEN.