2e Dimanche de Pâques et de la Divine Miséricorde (A)

19 avril 2020

  • Père Paul	PAGEAUD Père Paul PAGEAUD

19 avril 2020, Père Paul Pageaud, sma

 

Introduction : Aujourd’hui, c’est la Fête solennelle de la Divine Miséricorde demandée par Jésus à Sainte Faustine et instituée par le Pape Jean-Paul II en l’an 2000.

Jésus nous fait de merveilleuses promesses : « En ce jour, nous dit-il, les entrailles de ma miséricorde sont ouvertes et je déverse un océan de grâces sur les âmes qui s’approchent de la source de ma miséricorde. Toute âme qui se confessera et communiera recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur punition ». C’est très consolant, cela veut dire que même le plus grand pécheur, s’il venait à mourir, à ce moment là, irait tout droit au ciel, comme le bon larron.

Mais aujourd’hui, matériellement se confesser et participer corporellement à une messe paraît difficile, mais le Seigneur qui est très bon saura nous accorder les mêmes grâces si, en nous, il y a un vrai repentir de nos fautes et une décision ferme que, dès que possible, nous allions nous confesser et communier.

Homélie : L’évangile de ce jour nous parle de ce qui s’est passé le premier jour de la semaine, celui de la Résurrection du Seigneur. Chaque fois qu’il est apparu, ce fut l’occasion pour Jésus de communiquer sa joie de ressuscité, une joie profonde faite de Paix et de Lumière.

Ce fut le cas avec Marie-Madeleine toute en larmes de ne pas trouver le corps de son Seigneur. Dès qu’elle reconnut Jésus ressuscité, elle fut remplie de joie.

Ce fut le cas des disciples d’Emmaüs qui rentraient chez eux tout tristes depuis la mort de Jésus, dès qui le reconnurent à la fraction du pain, ils furent remplis de joie et s’empressèrent de retourner à Jérusalem pour communiquer cette bonne nouvelle aux apôtres.

Les apôtres étaient enfermés dans une maison et les portes verrouillées par crainte des Juifs, mais voici que Jésus vint, il était là au milieu d’eux et il leur dit : « La paix soit avec vous ». Après ces paroles il leur montra ses mains et son côté, alors ils furent remplis de joie, joie surnaturelle qui cohabite avec la paix du cœur, et peut même cohabiter avec les souffrances.

Thomas était absent mais dès son retour les apôtres s’empressent de lui faire part de cette bonne nouvelle. Thomas, incrédule, refuse de croire, il veut voir lui-même, mettre son doigt dans la marque des clous et sa main dans le côté de Jésus.

Huit jours plus tard les disciples se trouveront dans la maison, les portes toujours verrouillées, et Thomas est là avec eux, alors Jésus vint au milieu d’eux, et il dit : « La paix soit avec vous ». Jésus dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains, avance ta main et met-la dans mon côté, cesse d’être incrédule, sois croyant ». Thomas bouleversé s’écrie : « Mon Seigneur et mon Dieu ». Jésus lui dit : « C’est parce que tu as vu que tu crois, heureux ceux qui croient sans avoir vu ».

Cette dernière phrase est pour chacun de nous. Jésus veut nous réjouir nous aussi par sa résurrection. Tous ces événements se sont passés le premier jour de la semaine et ce premier jour de la semaine s’appelle aujourd’hui, Dimanche, Jour de Fête et de Joie. On quitte le travail de la semaine pour s’occuper plus spécialement de louer le Seigneur. Ensemble les chrétiens se réunissent pour participer à une messe, c’est très efficace pour nous fortifier dans l’amour de Dieu et du prochain. Ensemble on prie, on chante, on écoute la Parole de Dieu, on se nourrit de l’Eucharistie, à condition d’être en état de grâce, et c’est là qu’on puise force et courage pour vivre en chrétien.

C’est aussi le jour où l’on se retrouve en famille, on rend visite à des amis, à des pauvres, à des malades, à des personnes seules pour leur donner un peu de joie.

Mais ce jour de la Résurrection, il s’est passé un autre événement, capital pour nous pécheurs, car le péché offense la bonté de Dieu, nous fait perdre la paix et la joie du cœur mais aussi intoxique le monde, car tout est solidaire ici-bas. Alors, Jésus dans sa grande miséricorde a inventé ce merveilleux sacrement du Pardon si méconnu de beaucoup de baptisés.

Le soir de Pâques, il est apparu à ses apôtres, comme je vous l’ai dit, mais il leur a dit aussi : « Recevez l’Esprit-Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ». Ainsi Dieu a institué ce précieux sacrement du pardon. Jésus qui savait la faiblesse de l’homme ne voulait pas le laisser sans paix, sans joie intérieure, à la merci des ténèbres, lorsqu’il commet le péché. Jésus désire tant nous voir heureux avec lui et entre nous les hommes.

Le pouvoir de pardonner a été confié aux apôtres qui l’ont transmis aux évêques et ceux-ci aux prêtres. Jésus aime pardonner, il a dit à Soeur Joséfa Menendez : « Je me repose en pardonnant ». Et à Sainte Faustine, il a dit : « En chaque âme, j’accomplis l’œuvre de ma miséricorde et plus le pécheur est grand, plus il a droit à ma miséricorde. C’est pourquoi, il lui a demandé que soit institué la Fête de la Divine Miséricorde, le premier dimanche après Pâques. « Je désire, dit-il, que la fête de la Miséricorde soit le recours et le refuge pour toutes les âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs. En ce jour-là, les entrailles de ma Miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan de grâces sur les âmes qui s’approchent de la source de ma Miséricorde ; toute âme qui se confessera et communiera, recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur punition ; qu’aucune âme n’ait peur de s’approcher de moi, même si ses fautes sont comme l’écarlate, ma Miséricorde est si grande que, pendant toute l’éternité, aucun esprit humain ni angélique ne saurait l’approfondir. La Fête de la Miséricorde est issue de mes entrailles, je désire qu’elle soit fêtée solennellement le premier dimanche après Pâques. Le genre humain ne trouvera pas la paix tant qu’il ne se tournera pas vers la source de ma Miséricorde. » (Petit Journal $ 699). Et cette source, c’est le sacrement du pardon.

Jésus souligne l’importance du sacrement du pardon pour apporter la paix dans le monde, car ce sacrement non seulement il purifie l’âme mais il la sanctifie et détruit les effets néfastes du péché qui se répercutent mystérieusement sur les hommes et sur la nature. Si bien qu’un prêtre a pu dire : « C’est le sacrement du pardon qui est l’instrument le plus fort des désintoxications du monde car c’est le péché qui donne les guerres et les épidémies. Il importe donc de prendre au sérieux cette phrase de Jésus que le Pape François a relevé : « Le monde ne trouvera pas la paix tant qu’il ne se tournera pas vers la source de ma Miséricorde ».

C’est donc un appel à la conversion. C’est un devoir pour nous chrétiens pratiquants de nous convertir mais aussi de prier pour la conversion des pécheurs.

Jésus a fait savoir à Soeur Faustine : « La prière qui m’est le plus agréable c’est la prière pour la conversion des âmes pécheresses. Cette prière est toujours exaucée », mais il n’a pas dit quand ! C’est pour nous faire persévérer dans la prière.

Libérer le pécheur de sa plus grande misère qui est le péché, selon Benoît XVI, c’est aussi un grand avantage pour nous car c’est un acte de charité. Et Saint Pierre nous dit dans sa première lettre : « La charité efface beaucoup de péchés » (1 P 4,8) Donc, en priant pour les pécheurs, nous pourrons effacer aussi nos péchés. Amen.