30ème Dimanche du Temps Ordinaire C 2022

23 octobre 2022

  • Père Paul	PAGEAUD Père Paul PAGEAUD

INTRODUCTION de Frère Omer : Frères et sœurs, nous sommes réunis en ce trentième Dimanche du Temps Ordinaire pour célébrer le Seigneur, et l’Église nous donne aussi de fêter en cette journée, la journée de la Mission universelle de l’Église qui a été, si je ne me trompe pas, inaugurée par la bienheureuse Pauline Marie JARICOT.
Demandons au Seigneur de nous donner la grâce à nous et à tous les fils et filles de l’Église de pouvoir faire connaître son Nom, ses volontés, ses désirs, son dessein d’amour à tous ceux que nous rencontrons.

HOMÉLIE du Père Paul PAGEAUD : Mes frères et sœurs, aujourd’hui, c’est la Journée de la Mission universelle de l’Église. Jésus a demandé à ses apôtres d’être ses témoins à Jérusalem, mais aussi jusqu’aux extrémités de la terre : Saint Jacques est resté à Jérusalem, Pierre et Paul sont venus jusqu’à ROME. Ensuite, François-Xavier plus tard, Patron des Missions, est allé annoncer l’Évangile en Inde, qu’il ne connaissait pas. Mais plus tard aussi, Sainte Thérèse, également Patronne des Missions, est restée en France et c’est là qu’elle a été missionnaire.
La France, aujourd’hui, a oublié Dieu et est devenue « pays de mission ». Chaque baptisé a pour mission d’être témoin de Jésus, soit en restant là où il est, soit en partant au loin. Ceux qui restent chez eux en France, ont mission d’aider pécuniairement et spirituellement ceux qui partent au loin, sans avoir, sans rien posséder. Ils peuvent offrir leurs prières, leurs souffrances, mais il y a une forte prière qu’on oublie souvent c’est celle des petits enfants, et pourtant, selon Marthe ROBIN, c’est la plus efficace, témoignage par exemple : c’est grâce à la prière des enfants à PONTMAIN, ceux qui ont vu la Vierge que l’armée allemande a été arrêtée aux portes de LAVAL en 1871 ; En 1947, c’est grâce à la prière des petits enfants de l’ILE BOUCHARD que la grève de trois millions de grévistes s’est arrêtée, et pourtant elle avait le risque d’amener le communisme au pouvoir en France.
Voici le témoignage d’un petit enfant mort à neuf ans, comme un vrai saint. Il a vécu en aimant Jésus et sa mère, il a offert ses souffrances pour sauver les pécheurs. Il s’appelle Manuel, c’est un petit Italien, un petit Sicilien. Certes, il doit beaucoup à ses parents qui l’ont fait baptiser, qui lui ont appris tout petit qu’il était aimé de Jésus. Ils lui ont appris ainsi à le prier ainsi que la Vierge Marie.
Un baptisé, tant qu’il est petit, innocent, est très réceptif aux choses de Dieu quand on lui parle de Dieu. Il comprend avec la prière et est heureux de prier si sa maman lui a appris avec affection à prier.
A quatre ans, Manuel se réveille un jour avec une forte douleur dans la jambe et une fièvre qui lui coupe l’appétit. Les analyses révèleront un cancer qui affecte la crête iliaque du bassin. Alors Manuel subira trente-six chimiothérapies, une transplantation, des opérations, des transfusions sanguines. Son petit corps subira des douleurs indescriptibles.
Sœur Prisca, employée à l’hôpital de Palerme, raconte : « Lorsque l’enfant a été soumis à l’ablation de la tumeur au premier cycle de la chimiothérapie, il est toujours venu à la chapelle de l’hôpital pour me dire : « Sœur Prisca, emmène-moi à la sacristie parce que je veux voir Jésus sur la croix. « Puis, tendrement, je l’ai pris dans mes bras et j’ai mis sa tête à côté du tabernacle. Il était heureux, très heureux parce qu’il voulait être l’ami de Jésus. Nous avons récité le rosaire ensemble. Avec émotion, je l’ai écouté répéter les litanies de la Vierge, Manuel dira : les Ave Maria lui font se sentir mieux. Il demande de les réciter surtout au moment des grandes douleurs, parce qu’ils lui font passer ses douleurs, et au moment de peur parce qu’ils lui donnent force et paix ». Par la prière du rosaire, la Vierge Marie conduira le petit Manuel vers Jésus, et l’Eucharistie deviendra le centre de sa vie.
A six ans, avec l’autorisation de l’évêque du lieu, le 13 août 2007, Manuel recevra Jésus Eucharistie, mais ce jour-là, le matin, l’enfant se réveille avec de fortes douleurs à la jambe droite. Il ne peut pas se lever, donc ne peut pas aller à la chapelle, et vers midi, le mal disparait. Manuel l’explique : « Notre Dame m’a dit : Manuel ne peut pas prendre Jésus boiteux », et il a dit un grand merci à la Madone.
Mais c’est précisément avec l’Eucharistie, que la conversation avec Jésus commence. A chaque fois que Manuel reçoit l’Eucharistie, il tombe dans une profonde contemplation. Il s’allonge sur le tapis de l’église au pied de l’autel, où s’il est contraint de rester au lit par des thérapies ou des douleurs, il est recouvert d’un drap jusqu’au visage. Lorsqu’il réapparait, l’enfant rend compte à sa mère et à son père spirituel, -père spirituel hein, il a quelques années c’est tout-, de ses entretiens avec Jésus qui, ces derniers temps, sont devenus de plus en plus assidus et atteignent un niveau impressionnant. Le besoin d’être avec Jésus devient si englobant que Manuel implore l’évêque d’avoir l’Eucharistie dans sa maison, mais sa demande ne sera pas satisfaite.
Quelques temps plus tard, il adresse un nouvel appel à l’évêque : « Evêque, s’il vous plait, pouvez-vous dire à vos prêtres qu’ils habituent tout le monde à au moins cinq minutes de silence après la communion pour qu’ils puissent parler et écouter Jésus dans leur cœur. Pensez à la dernière personne à fairela communion, elle n’a même pas le temps de dire bonjour à Jésus ».
Dans une autre lettre adressée à ses amis, il dira, avec la sagesse d’un théologien et l’autorité d’un homme de Dieu : « Jésus est présent dans l’Eucharistie, il se fait voir et entendre par la sainte Communion. Vous n’y croyez pas assez. Essayez de vous concentrer sans être distrait, fermez les yeux, priez et parlez parce que Jésus vous écoutera et parlera à votre cœur. N’ouvrez pas les yeux immédiatement, car cette communication serait alors interrompue et ne reviendrait jamais. Apprenez à vous taire pour écouter Jésus dans votre cœur, et quelque chose de merveilleux se produira ».
Et moi, j’ajoute, en 1953, lorsque je suis entré en noviciat, un confrère m’a fait cette confidence : une religieuse l’avait préparé à sa première Communion, il avait sept ans et elle a employé des termes identiques à ceux que demande Manuel, et quand il a écouté Jésus, il a bien entendu : « Tu seras mon prêtre ». Et cette pensée ne l’a jamais quitté, et il a été ordonné la même année que moi. J’étais missionnaire : plusieurs séminaristes africains m’ont révélé qu’ils avaient reçu un appel identique lors de leur communion.
La vie de Manuel touchait tellement les cœurs que cardinaux, évêques, prêtres, consacrés et laïcs amoureux de Jésus voulurent entendre parler, voir et écouter Manuel, et passer du temps avec lui. La maison de Manuel, ou l’hôpital devinrent alors une bousculade d’amis. Des couvents ont adressé des louanges au Ciel pour ce petit géant de la foi.
Un des aspects qui bouleversera le plus les convertis c’est la manière dont Manuel vivait la souffrance. C’est une fleur qui s’est épanouie au pied de la Croix pour embrasser Jésus, une croix dans laquelle Manuel voit sa mission avec une clarté inexorable, devant apporter à Jésus autant d’âmes que possible. Pour aimer Jésus, il faut beaucoup prier, dit Manuel, bien travailler, étudier, faire des sacrifices pour les offrir à Jésus. Son père spirituel nous dit que, depuis l’âge de sept ans et jusqu’à sa mort, Manuel a toujours dit que Jésus lui avait donné la souffrance et qu’Il en avait besoin pour sauver le monde. Jésus l’avait proclamé : « guerrier de lumière ».
Plusieurs fois la maman de Manuel a appelé son père spirituel pour convaincre Manuel de prendre le remède, Tachipirine, qui calme les grandes douleurs, et Manuel répondait qu’il voulait attendre un peu parce que Jésus avait besoin de sa souffrance, ce jour-là, pour sauver des âmes. Et à la fin de sa vie, les médecins remarquèrent deux masses tumorales sur la tête de Manuel, qui lui donnaient de graves maux de tête. Après une communion, Manuel éclate en sanglots. Sa maman lui demande pourquoi il pleurait, Manuel lui dit que Jésus lui avait fait un don spécial et qu’il en pleurait de joie. Il lui avait donné deux épines de sa couronne, et il les avait maintenant sur sa tête. La maman en fut choquée, mais les médecins constatèrent le fait.
Quand arrivèrent les derniers moments de Manuel, le taux d’hémoglobine était tombé à un niveau si bas que les médecins ont arrêté la transfusion. Alors surprise, le cœur de Manuel battit encore quatre jours, et la maman comprit aussitôt que Manuel avait fait une alliance avec Jésus. Il lui révéla qu’il offrait ses dernières gouttes de sang pour sauver une âme. Manuel est décédé le 20 juillet 2010. Comme elle l’avait promis, sa maman ne voulut pas pleurer, mais elle a préféré faire une fête pour son enfant arrivé dans le Ciel.
Eh bien, nous aussi, nous pouvons nous-mêmes aider nos enfants à prier. J’invite les mamans chrétiennes qui ont fait baptiser leurs enfants, à leur apprendre tout petit à prier Jésus et la Vierge. L’enfant baptisé comprend très vite et est heureux de prier. AMEN.