32ème Dimanche du Temps Ordinaire (A)

8 novembre 2020

  • Père Paul	PAGEAUD Père Paul PAGEAUD

Introduction : Chers Confrères, chers auditeurs, nous sommes dans le mois de novembre, celui des Défunts. Sur un calvaire, j’ai vu un jour, écrit, ces paroles : « Nous avons été ce que vous êtes, vous serez un jour ce que nous sommes ». C’est l’occasion de penser : pourquoi sommes-nous sur terre ? Quel est le but de notre vie, puisque rien ne se termine à la mort ? Jésus nous invite, chacun de nous, à nous préparer à ce moment, le plus important de notre vie, celui de notre mort, car il décide ce que nous serons dans une éternité de bonheur avec Jésus, ou une éternité de malheur sans Jésus. Heureusement, Jésus est là auprès de chacun de nous pour nous éclairer, nous encourager sur le chemin du ciel, tellement il désire nous accueillir auprès de lui. C’est pourquoi, il a expié tous nos péchés sur la croix afin que nous ayons grande confiance en sa miséricorde.

Au début de cette Messe, demandons-lui pardon de nos péchés car nous avons confiance en sa miséricorde.

 

Homélie : Chers Frères, chers auditeurs, nous sommes dans le mois de novembre, le mois des Défunts. Leur mort a été le moment le plus capital de leur vie, celui qui a décidé d’une éternité de bonheur ou d’une éternité de malheur. Eternité de bonheur avec Jésus dans le ciel, éternité de malheur avec le démon en enfer, mais ne va en enfer que celui qui veut bien y aller au dernier moment car la Miséricorde de Dieu est toujours là.

L’Évangile de ce jour nous parle de vierges prévoyantes et de vierges insouciantes.
Les prévoyantes ont assez d’huile pour éclairer leurs lampes au moment où l’Époux arrive pour les noces éternelles, les imprévoyantes manquent de cette huile pour éclairer leurs lampes et ne peuvent donc pas entrer et être accueillies par l’Époux. En concret, cela veut dire : les prévoyantes sont tous ceux qui ont eu recours à la miséricorde de Dieu et donc sont en état de grâce au moment de la mort ; et les imprévoyantes sont celles qui n’ont pas eu recours à la miséricorde de Dieu et n’étaient pas en état de grâce au moment de leur mort et ne peuvent pour cela arriver au ciel.
La mort est donc d’une importance capitale qu’il importe de préparer puisque c’est là que nous décidons, oui ou non, d’un libre choix, de vivre éternellement avec Dieu dans le bonheur du ciel. Jamais Dieu ne met quelqu’un en enfer. C’est l’âme qui, rejetant la miséricorde de Dieu, s’y plonge.
Je comprends ce que me disait, un jour, une grand-mère très chrétienne qui a eu 11 enfants : Chaque fois, me disait-elle, que je donnais naissance à un enfant, je me disais : Ce n’est pas le tout, il faut qu’un jour il parvienne au bonheur du ciel. Sa prière a été écoutée car tous ses 11 enfants ont fait une mort très chrétienne.
Jésus n’a qu’un désir : sauver tout le monde. Il prend soin de nous avertir : soyez prêts, « car vous ne savez ni le jour ni l’heure » (Mathieu 25,13). Ce qui fait le plus de peine à Jésus, ce ne sont pas nos péchés mais le manque de confiance en sa grande miséricorde. Il est tellement heureux de pardonner. Heureusement, selon les révélations de certains saints, il y en a qui seront sauvés au tout dernier moment de leur mort, même s’ils ont donné l’impression d’avoir refusé la miséricorde de Dieu. Voici un fait : Un médecin franc-maçon qui soignait gratuitement la communauté du vénérable Marcel Van : agonisant, il refusa le prêtre jusqu’au dernier moment ; mais Marcel Van avait beaucoup prié pour lui. Peu de temps après sa mort, il reçut la révélation que ce médecin était sauvé parce que dans sa vie il avait fait des actes de miséricorde, et au tout dernier moment il a pu accueillir dans son cœur la miséricorde de Dieu.
Donc, il est très important, durant notre vie terrestre, de demeurer en état de grâce et si on vient à la perdre de recourir à la miséricorde Dieu spécialement par le sacrement du Pardon. Jésus a dit Sœur Josefa Menendez « qu’il se reposait en pardonnant ».
Jean Paul II nous dit que la « Miséricorde », c’est le vrai nom de Dieu. Dieu n’accuse jamais un pécheur mais il pardonne à celui qui croit en sa bonté. C’est le démon seul, dont le nom en grec « diabolos » veut dire « accusateur », qui nous accuse. Il se plaît à nous dire avant le péché : « Ce n’est pas grave », et puis après le péché : « Ton péché est trop humiliant, n’en parle pas au prêtre », ou bien encore : « Ton péché est trop grave pour être pardonné ». Mais le diable, c’est le menteur par excellence.
Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus qui avait bien compris la miséricorde de Dieu nous dit en s’adressant à sa sœur aînée, «  Dites bien, ma Mère, si j’avais commis tous les crimes possibles, j’aurais toujours la même confiance, je sentirais que cette multitude d’offenses ne serait qu’une goutte d’eau jetée dans un brasier ardent ». Sainte Thérèse avait bien compris l’Évangile.
Dans l’évangile de saint Luc, lorsque le fils prodigue, qui avait dilapidé l’héritage de son père avec les prostituées, revient tout malheureux vers son père, ne se sentant pas digne d’être appelé son fils, ce père, qui est pourtant âgé, dès qu’au loin il aperçoit son fils, il court vers lui pour l’embrasser. Il ne lui fait aucun reproche, il le fait revêtir de la plus belle tunique, lui met un anneau au doigt, des sandales aux pieds et puis fait la fête. « Mon fils était perdu, il est retrouvé, il était mort, il est ressuscité » (Luc 15, 24).
Voilà l’attitude vraie de Dieu quand on se confie à sa miséricorde. Et même les anges dans le ciel sont dans la joie quand un pécheur est pardonné.
Jésus dira à sainte Faustine : « La prière qui m’est la plus agréable, c’est la prière pour la conversion des pécheurs, elle est toujours exaucée ». Mais Il n’a pas dit quand.
Jésus a même donné à sainte Faustine la prière du chapelet de la miséricorde en l’assurant que celui qui dira ce chapelet, auprès d’un mourant non converti, finira par obtenir sa conversion.
Dieu n’a qu’un désir, sauver l’homme, sauver tous les hommes. Quelle chance, pour nous chrétiens, de le savoir. C’est pourquoi, Jésus s’est incarné prenant sur lui tous nos péchés pour les expier sur la croix afin de nous sauver.
L’évangile nous affirme : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il nous a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais possède la vie éternelle ». (Jean 3,16). Nous serions bien coupables de ne pas en profiter. Amen.