3e DIMANCHE DE CARÊME (B) 2024

3 mars 2024

  • père Didier Thirault père Didier Thirault

INTRODUCTION : PÈRE DIDIER THIRAULT

Tout à l’heure Saint Paul nous dira que le Christ est puissance et sagesse de Dieu, et dans le psaume on chantera que le commandement du Seigneur est limpide, et il clarifie le regard.

Au début de cette célébration demandons la clairvoyance pour nos cœurs enténébrés par le péché.

 

HOMÉLIE : PÈRE DIDIER THIRAULT

En cette nouvelle semaine du Carême, nous continuons notre montée vers la grande fête de Pâques. Les textes bibliques de ce jour nous révèlent un Dieu libérateur pour se faire plus proche de nous. Il veut nous rejoindre dans la situation qui est la nôtre pour nous relever, et aller de l’avant sur le chemin qu’Il veut nous révéler, le chemin de la sainteté.

Cette semaine, Il nous enseigne ce qu’Il ne veut pas, cela se passe dans la cour du temple de Jérusalem, haut lieu de prière, qui est devenu un centre commercial, qui n’a rien de liturgique. On y reconnait des vendeurs d’animaux et de produits pour les sacrifices. Les changeurs de monnaie y faisaient également leurs affaires et chacun y trouvait son compte, mais le Christ-Dieu n’est pas d’accord.

A la manière des prophètes, Il pose un acte fort pour contester ce qui est indigne de ce haut lieu de la prière et du culte. Alors, il se passe une scène qui peut nous paraitre étrange, mais nous la connaissons bien. Il fabrique un fouet avec des cordes, et on dirait qu’Il s’en donne à cœur joie de balancer les rayons des vendeurs, des marchands et des commerçants. Dans le temple, l’action de Jésus se veut purificatrice. Il veut purifier le culte qui s’y pratiquait, et aujourd’hui, Il nous rejoint pour purifier notre prière. L’Évangile nous apprend que Jésus ressuscité est le seul chemin vers Dieu, le seul temple où l’on peut rencontrer Dieu. Et c’est pour nous qu’Il a multiplié, et c’est pour nous et la multitude des hommes qu’Il a livré son corps et versé son sang, c’est l’Eucharistie.

Alors, Jésus nous lance un sévère rappel à l’ordre sur le respect du temple, ce haut lieu de pèlerinage pour chacun d’entre nous. Symboliquement, Il a toujours son fouet à la main, non pour nous faire peur, ni pour nous faire mal, mais pour nous dire : « Attention ! Quelle est votre attitude vers Dieu ? Quelle est votre situation avec Lui ? Où est votre temple ? »

Notre temple, c’est le cœur de Dieu où se tient le cœur sacré de Jésus, déchiré par la couronne d’épines et portant sa croix, c’est ce que nous rappelle Saint Paul dans la deuxième lecture, pour vivre sagesse et puissance avec Dieu. Mais sans doute, il veut parler d’un autre cœur, le nôtre, qui doit ressembler à celui de Jésus. Et on retrouve Jésus avec son fouet, celui qu’Il a accepté à la flagellation. Il a reçu ces coups de fouet pour nous nettoyer de l’intérieur. Il nous faut donc, nous aussi, prendre ce fouet, ce grand balai pour faire le ménage dans notre temple. Ne sommes-nous pas le temple de l’Esprit Saint ?

Alors, le sacrement de Réconciliation, qui suppose une bonne préparation, nous est offert pour nous aider dans notre réflexion, pour balayer notre maison. Il nous a donné une règle de vie, nous la connaissons bien, ce sont les dix commandements qui sont une charte d’alliance.

Au début du Carême, nous avons rencontré le beau mot de « l’alliance ». Vivre cette alliance, c’est vivre ses repères de vie, c’est une preuve d’amour. Cette loi que Dieu nous donne n’est pas une contrainte pour l’homme, mais au contraire, elle lui dessine l’espace de liberté où les hommes vont pouvoir vivre heureux, ensemble, selon le projet de Dieu.

D’abord, il faut commencer à mettre Dieu à sa place, et sa place n’est pas après les autres ou après toute autre chose, Dieu doit être le premier.

  • « Dieu toujours premier servi », disait Jeanne d’Arc.

Et, c’est d’ailleurs ce qu’a médité l’école du diocèse les trois jours derniers. Donc, le texte de la première lecture est clair, et je vous invite d’ailleurs à le relire et le méditer chez vous. Il dit ceci en substance :

  • « Je suis le Seigneur ton Dieu, tu n’adoreras que moi, tu n’auras pas d’autre Dieu que Moi. Tous ces dieux, qui sont des idoles et qui t’empêchent d’être fidèle à moi, laisse-les derrière toi, derrière Moi.

Tu ne prononceras pas mon nom irrespectueusement.

Tu ne jureras pas.

Tu sanctifieras le jour du Seigneur et les grandes fêtes ».

Ce sont les trois premiers commandements. Le quatrième nous invite à respecter et honorer nos parents.

Puis vient une série de six commandements qui sont résumés dans la Bible par cette exhortation :

  • « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », confirmé par Jésus Lui-même :
  • « Aimez-vous les uns les autres »

Et Il a ajouté :

  • « Comme Je vous ai aimés ».

Cette charité fraternelle doit être au cœur de nos vies. Elle ne peut se réaliser vraiment que si on commence par aimer Dieu, nos parents qu’Il nous a donnés. Alors, on ne tuera pas, non seulement le corps mais aussi la dignité, l’honorabilité, l’honneur de nos frères. On vivra dans la pureté et la droiture, on ne voudra jamais prendre le bien d’autrui ou le convoiter. La vérité habitera alors nos cœurs. Elle est le signe de l’humilité. Cette charte de vie est belle et juste, saine et sainte, car elle propose le bonheur et la liberté à tous.

Et si nous ne sommes pas en accord avec la charte d’amour que le Seigneur nous a donnée, recourons au sacrement de Réconciliation déjà évoqué dont le curé d’Ars disait :

  • « Le plus grand plaisir du Bon Dieu est de nous pardonner, car sa miséricorde est plus grande que nos péchés ».

C’est en agissant ainsi que le Seigneur habitera nos cœurs, et s’Il est en nous, on y trouvera Marie, car Elle est toujours avec Lui. Elle nous aidera à Le prier et à l’aimer. Ainsi, ensemble, nos cœurs seront tournés vers Dieu dans l’amour, comme le fut le cœur de Saint Joseph, dont je vous recommande la dévotion, particulièrement, en ce mois de mars. Il sera un père pour vous, car il est vraiment un modèle de toutes les vertus. C’était un homme juste, donc saint. Il a bien accompli le chemin de la sainteté que Dieu nous propose. Amen.