5e DIMANCHE DE PÂQUES (C) 2022

15 mai 2022

  • Père Paul	PAGEAUD Père Paul PAGEAUD

INTRODUCTION par le Père David Dugué, curé de Saint-Clément du Craonnais : Frères et sœurs, nous sommes rassemblés ce matin venant de nombreux lieux. Je prête ma voix au Père Philippe-Marie qui devait présider cette messe et qui n’en a plus. Alors, comme je suis avec les jeunes qui préparent leur Profession de Foi de mon doyenné, il m’a gentiment cédé sa place pour présider cet Office.
Bienvenue à chacun de vous, en particulier à Philippe Auphan qui vient rendre grâce pour ce qu’il a vécu avec la Communauté depuis de nombreuses années, à sa famille, à ses proches. Nous célèbrerons la messe à ses intentions, et aux nombreuses intentions confiées à la Communauté.
Nous souvenant de la Grâce que le Seigneur nous a faite au jour de notre Baptême, entrons dans cette Célébration en recevant sur nos fronts l’eau qui nous a lavés de tout péché et qui a fait de nous des enfants de Dieu.
Frères et sœurs bien-aimés demandons à Dieu de bénir cette eau qu’il a créée, et dont nous allons être aspergés en mémoire de notre Baptême. Que Dieu nous vienne en aide, afin que nous demeurions fidèles à l’Esprit Saint que nous avons reçu.
Faisons silence et prions : « Seigneur Dieu tout puissant, soit favorable aux prières de ton peuple tandis que nous célébrons la merveille de notre Création et la merveille plus grande encore de notre Rédemption. Daigne bénir cette eau. Tu l’as créée pour féconder la terre et donner à nos corps fraicheur et pureté. Tu en as fait aussi l’instrument de ta Miséricorde. Par elle, Tu as libéré ton peuple de la servitude. Tu as étanché sa soif dans le désert. Par elle, les prophètes ont annoncé la nouvelle Alliance que Tu allais conclure avec l’humanité. Par elle enfin, eau sanctifiée par le Christ au Jourdain, Tu as renouvelé notre nature pécheresse dans le bain de la nouvelle Naissance. Que cette eau maintenant nous rappelle notre Baptême, et nous fasse participer à la joie de nos frères et sœurs, les baptisés de Pâques. Par Jésus, le Christ, Notre Seigneur. Amen »

 

HOMÉLIE du Père PAUL PAGEAUD : Nous voici au 5ème dimanche du Temps Pascal. Le Temps Pascal, avec la Semaine Sainte, c’est là que s’exprime le cœur de notre foi.
Jésus, le Jeudi Saint, nous invite à nous aimer les uns les autres comme Il nous a aimés. C’est à ceci qu’on reconnaîtra que nous sommes ses disciples. Aimer, c’est aussi savoir se pardonner mutuellement. Le Jeudi Saint, c’est aussi le jour où Jésus a institué le Sacrement de l’Eucharistie, où le pain est changé en son Corps, et le vin est changé en son Sang pour la rémission des péchés de la multitude.
La Sainte Eucharistie, c’est le don de tout ce que Jésus a et de tout ce qu’Il est. C’est le don du plus grand Amour qui puisse exister au monde. Jésus se donne à nous pour fortifier notre foi, pour nous donner la force de résister aux tentations. Il se donne à nous pour nous unir à son Père et à l’Esprit Saint. L’Eucharistie, c’est le sommet et la source de toutes les Grâces, mais il importe d’être en état de grâce pour le recevoir, car Jésus a dit à une âme privilégiée : « Toute Communion indigne Me répugne bien davantage que tous les rejets et refus que J’ai endurés durant ma vie terrestre ». Il ne convient donc pas non plus de le recevoir par simple routine, pour faire comme tout le monde, car c’est manquer profondément de respect à Jésus, qui est le Dieu d’Amour, qui n’est qu’Amour.
Communier avec foi et amour, et s’entretenir ensuite intimement avec Jésus pendant le temps qu’Il est présent corporellement en nous, comme Il l’était dans le sein de la Vierge Marie. Il convient donc de Le remercier, de Le bénir, de Lui dire que nous croyons en son Amour, que nous voulons L’aimer davantage, de Lui exposer tous nos besoins et aussi ceux de nos frères, en particulier les pécheurs. Ne pas remercier, ni s’entretenir avec Jésus quand on l’a reçu dans son cœur, c’est comme si l’on accueillait quelqu’un dans son salon et qu’on le laissait là tout seul, et que nous partions nous détendre dans la nature.
Jésus a dit à Sainte Faustine : « à chaque Communion, Je viens les bras chargés de Grâces, mais si l’on n’a rien à me dire, rien à me demander, Je repars tout triste, les bras chargés de Grâces ». Oui, Dieu aime qu’on Lui demande beaucoup, car il est donné beaucoup puisqu’Il est riche en Grâces.
Le Vendredi Saint, c’est le jour où le Christ, après avoir pris la nature humaine dans le sein de la Vierge Marie, s’est montré solidaire de tous les hommes : Il a pris sur Lui tous les péchés de tous les hommes pour les expier sur la Croix, afin d’en obtenir le Pardon de son Père. Et c’est par Amour pour nous sauver de l’Enfer, tellement Il nous aime, et ce Pardon nous l’accueillons par le Sacrement du Baptême, et ensuite par la Confession de nos péchés.
Le Dimanche de Pâques, c’est le jour de la Résurrection de Jésus. Il a vaincu la mort afin de nous ressusciter à la Vie Eternelle, et aussi de ressusciter nos corps à la fin du monde, afin que nous puissions Lui devenir semblables dans le bonheur éternel du Ciel. Mais les pécheurs qui auront jusqu’au tout dernier moment de leur vie refusé cette Miséricorde de Dieu connaitront une éternité de souffrance en leur âme et dans leur corps en compagnie des démons.
Puisque c’est que par bien des épreuves qu’il faut entrer dans le Royaume de Dieu, Jésus nous a promis un Défenseur, c’est son Esprit Saint. C’est un Eprit de force, nous le recevons déjà au Baptême. Il vient en nous pour nous protéger des attaques du démon. Nous Le recevons encore à la Confirmation pour nous donner la force de proclamer les merveilles de Jésus. Nous avons encore la chance de pouvoir Le recevoir à chaque messe si nous participons à cette messe avec dévotion. Nous le recevons à chaque Communion fervente, car Jésus est inséparable de Dieu son Père et du Saint Esprit. Vivre chaque dimanche sa messe est une chance, une grande chance, car l’Eucharistie est la source et le sommet de toutes les Grâces, et chaque dimanche, (vivre) la Sainte Messe avec dévotion, voilà ce qui fait de nous des chrétiens.
Dans la primitive Église, les chrétiens d’Afrique du Nord furent arrêtés pour avoir participé à une messe. Ils ont répondu à leurs accusateurs : « Nous ne pouvons pas nous priver de la messe, parce que c’est elle qui fait de nous des chrétiens ». Tous alors furent martyrisés pour être restés fidèles à la messe.
Le dimanche, qui est le jour du Seigneur, convient comme tous les autres d’ailleurs, de commencer la journée par la prière du matin, au moins un « Notre Père » et un « Je Vous Salue Marie ». Heureux ceux qui auront déjà préparé leur messe en lisant les lectures du dimanche. Puis, lorsque nous entrons dans l’église, il est important de confier tous nos soucis au Seigneur afin qu’ils ne nous troublent pas pendant la messe.
Lorsque nous entrons dans l’église, c’est également la joie pour la Ste Vierge Marie de nous y accueillir. Jésus a dit au Père Montfort Okaa un prêtre nigérian qui ne vit que de l’Eucharistie depuis trois ans : « La plus grande joie de ma Mère est d’amener les gens à l’Eucharistie ». C’est aussi une grande joie pour les Anges et tous les Saints de nous accompagner pour louer le Seigneur dans la Sainte Eucharistie, car ils sont toujours présents là où Dieu se trouve ».
Quand nous entrons dans l’église pour participer à la Sainte Messe, ce sont encore les âmes du Purgatoire qui se réjouissent, car c’est la célébration de la Sainte Messe qui est la plus efficace pour nous délivrer du Purgatoire, et permettre ainsi d’entrer dans le bonheur du Ciel.
Donc, pour un chrétien, la Sainte Messe c’est notre richesse, notre trésor, notre chance et notre espérance, car la messe est la réactualisation non sanglante du Sacrifice de la Croix, donc la source de toutes les Grâces. Amen.