DIMANCHE DES RAMEAUX (A) 2023

2 avril 2023

  • Frère Jean François	CROIZÉ Frère Jean François CROIZÉ

Lectures de la Messe avec le récit de la Passion selon saint Matthieu :

 

Introduction : Frères bien-aimés, pendant quarante jours, nous avons préparé nos cœurs par la prière, la pénitence et le partage. Et nous voici rassemblés, au début de la Semaine Sainte, pour commencer, avec toute l’Église, la célébration du mystère pascal.

Aujourd’hui, le Christ entre à Jérusalem, la ville sainte. Il va mourir et ressusciter. Mettons toute notre foi à rappeler maintenant le souvenir de cette entrée triomphale de notre Sauveur. Suivons-le dans sa Passion, jusqu’à la Croix, pour avoir part à sa résurrection et à sa vie.

PRIONS LE SEIGNEUR :

Dieu tout-puissant, daigne bénir les rameaux que nous portons pour fêter le Christ notre Roi. Accorde-nous d’entrer avec Lui dans la Jérusalem éternelle, Lui qui règne avec toi dans l’unité du Saint Esprit, Dieu pour les siècles des siècles.

AMEN

 

Homélie :  Chers Frères et Sœurs, cet évènement se situe après la résurrection de Lazare. Et lorsque Jésus a traversé la ville de Jéricho, après avoir guéri un aveugle-né et il remonte vers Bethphagé, tout en sachant que sa condamnation à mort a été prononcée officiellement par le grand prêtre.

Et il vient pour un dernier signe, devant Jérusalem. Pour accomplir ce que les Écritures ont annoncé, en Zacharie notamment : « Il viendra vers toi monté sur un âne, celui qui doit rassembler Israël. »

Lorsque que Jésus monte à Jérusalem pour être proclamé Messie, il organise justement cette procession, lui-même. Il ne va pas dans un palais royal, s’il monte à Jérusalem, c’est pour monter au Temple, pour être élevé sur l’autel de la paix.

Lorsqu’il monte à Jérusalem, il est acclamé par une foule, mais ce n’est pas cette foule-là qui va le condamner à mort. C’est précisément cette foule qui reconnait en Jésus le Messie, et le Seigneur prendra soin de dire à ses disciples : « Vous direz au propriétaire de l’âne : ‘Le Seigneur en a besoin.’ » C’est la première fois que le Seigneur se déclare officiellement comme le Messie, le Fils de Dieu.

Lorsqu’il arrive à Jérusalem, la foule qui est à Jérusalem ne comprend pas : « Qui est celui-ci ? » Ça peut nous rappeler cette visite des mages, à la Nativité de Jésus : « Où est le roi d’Israël qui vient de naitre ? » Ça avait mis en émoi toute la ville de Jérusalem. Ça a déclenché une répression par la voix d’Hérode.

Cette montée à Jérusalem va déclencher justement sa mise à mort. Il va aller jusque dans le Temple pour réinvestir le Temple, en chasser les vendeurs. Mais en arrivant d’abord à Béthanie, plutôt au Mont des Oliviers, Saint Luc nous dira : « Il pleura sur Jérusalem, car ils n’ont pas su reconnaitre celui qui venait les visiter. »

Les sentiments du Seigneur sont des sentiments à la fois de détresse devant le refus de le reconnaitre. Nous-mêmes, il nous faut avoir les sentiments du Christ pour que nous essayons d’accompagner le Seigneur jusqu’à son élévation sur la croix. Il nous faut témoigner devant le monde que c’est lui le Messie, le Seigneur qui vient sauver son peuple.

Entrons dans cette célébration, avec ces différents sentiments, pour accompagner le Seigneur qui va comparaitre devant les grands de ce monde. Jusqu’à présent, il n’avait jamais réussi à les approcher. Il faut qu’il soit condamné pour rencontrer le Sanhédrin en personne, Pilate, qui lui voileront le visage, le défigureront ; rencontrer Pilate, le représentant de l’empereur de Rome, qui le lâchera et rencontrer Hérode qui va le ridiculiser. Mais à chaque fois, Jésus posera son regard sans juger, un regard qui en dit long sur sa Miséricorde et sa volonté de Salut.

Il nous faut accueillir comme Pierre qui a, peu de temps avant, pendant l’agonie, il l’avait lâché, renié et qui a accepté de rencontrer le regard de Jésus défiguré pour confesser, justement, sa Miséricorde.

Entrons avec ces sentiments et marchons dans l’action de grâce et la louange pour chanter, avec les anges, le sanctus : « Hosanna au plus haut des cieux ! »

Amen