ÉPIPHANIE DU SEIGNEUR 7 JANVIER 2024

7 janvier 2024

  • Frère Philippe-Marie VAGANAY Frère Philippe-Marie VAGANAY

Voici la récupération de l’homélie sur Youtube, ci-dessus :

Nous sommes désolés, nous avons été troublés par la panne de sono, et donc seul le début de la Messe, introduction et lectures,  a été enregistré… mais dans l’immédiat, vous pouvez écouter l’homélie sur youtube ou Facebook

 

Introduction : [Nous utilisons un micro HF, parce que nos micros fixes ne fonctionnent plus.]

Nous célébrons cette solennité de l’Épiphanie, Épiphanie qui veut dire « manifestation ». Jésus qui se manifeste comme le Dieu, le Roi, non seulement d’Israël, mais de toutes les nations. Et l’étoile qui apparait aux mages indique cette lumière que Jésus vient répandre sur nous.

Aujourd’hui, nous sommes dans l’action de grâce avec Hubert et Marie-Dominique de Chavagnac, qui fêtent leurs 40 ans de mariage. Et nous prendrons aussi dans notre prière Anselme, qui communiera pour la première fois.

Frères et sœurs, préparons-nous à célébrer le mystère de l’Eucharistie, en reconnaissant que nous avons péché.

 

Homélie : [Je suis un peu plus loin mais vous m’entendrez et ça sera plus pratique pour moi.]

Comme dans la nuit de Noël, la première lecture de cette fête de l’Épiphanie nous parle de ténèbres et de lumière. A Noël, c’était le Peuple de Dieu qui marchait dans les ténèbres, et l’annonce de la venue de la lumière est venue soutenir l’espérance du peuple en marche. Aujourd’hui, c’est la terre entière, ce sont les nations qui sont recouvertes des ténèbres, tandis que Jérusalem brille de la gloire du Seigneur.

Nous savons que nous ne pouvons pas vivre dans les ténèbres. La lumière est indispensable à la vie. Aussi, les nations, avec leurs rois, se mettent-elles en marche avec toutes leurs richesses, avec l’or et l’encens, vers Jérusalem. Ce qui veut dire que, Jérusalem est annoncée comme étant la source de vie des nations. En elle, brille la lumière du Seigneur, qui est la vie. Rappelons-nous que le Temple de Jérusalem était recouvert d’or, et qu’il devait briller, resplendir dès les premières lueurs du jour.

L’Évangile que nous avons entendu, se présente comme étant le début de la réalisation de cette prophétie. Jésus est cette lumière qui attire les mages, venus des nations, pour l’adorer et lui offrir leurs présents : l’or, l’encens et la myrrhe. Réalisant à la lettre la prophétie d’Isaïe que nous venons d’entendre.

Jésus dira un jour : « Je suis la lumière du monde. » Il ne dira pas : je suis la lumière d’Israël. « Je suis la lumière du monde. » C’est lui, la lumière des nations qui vient apporter la vraie vie, la vie éternelle, la vie divine, à tout Homme, tant juif que païen. C’est cela, le mystère dont parle Saint Paul, dans la deuxième lecture, mystère révélé par pure grâce, resté caché, en Dieu, depuis la fondation du monde. Ce mystère, c’est que les nations païennes sont associées au même héritage, à la même promesse qu’Israël, à savoir : former un seul corps, dans le Christ. Et ce corps unique, c’est l’Église, dont le Peuple d’Israël était la préfiguration.

Et cette Église, nous la voyons apparaître en filigrane dans notre Évangile. Saint Matthieu nous dit que, les mages entrèrent – non pas dans l’étable, comme dans l’Évangile selon Saint Luc – mais « qu’ils entrèrent dans la maison et qu’ils virent l’enfant avec Marie sa mère ». Pour Matthieu qui est le seul évangéliste à parler de l’Église, – le mot Église n’apparaît, dans les Évangiles, qu’en Saint Matthieu et une seule fois – il ne fait aucun doute que cette maison, dans laquelle entrent les mages, entrent ces païens, c’est l’Église. Et effectivement, au moment où Saint Matthieu écrit son Évangile, ce sont plus les païens que les Juifs, qui accueillent l’annonce de l’Évangile et qui entrent dans l’Église.

Et voici, que cette annonce d’Isaïe, réalisée en Jésus et dans l’Église, se rejoue pour les temps de la fin. L’Apocalypse, qui est le dernier livre de la Bible, décrit l’histoire de l’Église comme étant un grand combat entre la lumière et les ténèbres, entre les fils de la lumière et les fils du prince des ténèbres. Et une fois ce combat achevé, apparaîtra, nous dit Saint Jean, la Jérusalem céleste, ayant en elle la gloire de Dieu. La gloire de Dieu l’illumine. « Son luminaire, c’est l’Agneau. », dit-il. Et alors, Saint Jean renouvelle la prophétie d’Isaïe que nous avons entendue. « Les nations marcheront à sa lumière et les rois de la terre y porteront leur gloire. Il n’y aura plus de nuit. » Car, ce sera une Épiphanie éternelle, l’éternelle manifestation de Dieu et du Christ, dans l’Église. Dieu, qui brillera justement sur les visages de tous les sauvés.

Ce combat entre, la lumière et les ténèbres, nous y sommes engagés aujourd’hui et nous le voyons s’intensifier depuis la fin du 19ème siècle. Aujourd’hui, les ténèbres semblent recouvrir toute la terre. Mais, la lumière de l’Agneau brille dans l’Église. Et voila pourquoi l’Église est tant combattue, tout comme l’Enfant Jésus a été menacé de mort par Hérode.

C’est l’Agneau de Dieu, présent dans l’Église, que nous venons adorer, en nous prosternant avec les mages. C’est de lui que nous recevons notre lumière et notre vie. Et c’est en lui permettant de briller dans notre vie que ceux qui marchent dans les ténèbres pourront trouver courage, espérance, joie. Ce qui veut dire que, nous avons à être lumière dans le Christ, pour manifester au monde sa présence salvifique et faire reculer les ténèbres.

Aujourd’hui, Anselme va communier pour la première fois. Il va accueillir en lui, justement, cet Agneau de Dieu, présent au cœur de la Jérusalem céleste, comme Jérusalem, la gloire de l’Agneau, va briller en lui et va faire grandir en lui la vie du Christ.

Les mages se sont prosternés devant l’Enfant Jésus. On raconte que le père d’Origène, qui n’était pas encore baptisé, se prosternait sur la poitrine de son fils pour adorer Dieu en lui. Le Fils de Dieu sera réellement présent dans le cœur d’Anselme, lorsqu’il aura communié. Et nous aussi, nous pourrons, au moins en esprit, nous prosterner sur la poitrine d’Anselme, pour adorer Jésus présent en lui.

Comme Jérusalem, la gloire de Dieu l’illuminera. Accompagnons-le de notre prière, pour que toute la vie d’Anselme devienne lumière dans le Seigneur, devienne Épiphanie, manifestation de la présence du Seigneur pour le monde. Amen.