SAINT AUGUSTIN, solennité 28 août 2022

28 août 2022

  • Frère Omer COULIBALY Frère Omer COULIBALY

Lectures propres à la Solennité: Ac 4/32-35; Ps 132/1-3; 1 Jn 4/7-16; Jn 17/11b,14-21  ou  Mt 23/8-12.

INTRODUCTION : Frères et sœurs, aujourd’hui notre célébration prend une connotation particulière puisque, comme vous le savez, la communauté fait partie de l’Ordre canonial, fondé par Saint Augustin. Aujourd’hui c’est la Fête d’Augustin, notre père Augustin. L’Église nous propose, demande, de faire ce de dimanche une solennité. Les lectures que vous allez entendre ne sont pas forcément les lectures qui sont dans le « Prions en l’Eglise » de ce dimanche, mais c’est les lectures de la solennité de Saint Augustin.
Augustin a beaucoup reçu de la part de Dieu, et en retour il s’est dépensé, corps, âme et dans l’esprit, pour faire connaitre la Grâce de Dieu, l’Amour de Dieu.
Préparons-nous à célébrer le mystère de l’Eucharistie, en reconnaissant que nous avons péché.

HOMÉLIE : Frères et sœurs, est-ce que vous allez bien ? Vous êtes bien réveillés ce matin ? Oui, bon.
Si le Seigneur nous convoque en ce dimanche et, particulièrement pour nous, en cette solennité de la fête de Saint Augustin, c’est que le Seigneur a quelque chose à nous dire pour nous aider à avancer sur notre chemin, ce pèlerinage que nous accomplissons sur cette terre. Alors, je dirai peut-être pour ceux qui ne sont pas encore bien réveillés, ou qui ont encore besoin de faire une petite sieste, je vais donner trois éléments que vous allez peut-être retenir ?…, et après, vous pouvez vous échapper dans votre tête. Ça va ? Est-ce que ça va ? Bon.
Dans la première lecture, retenons une chose. On nous parle de l’unité, l’unité interne, intérieure, qui nous relie à Dieu, et l’unité dans la communauté chrétienne. Ça va ?
Dans la deuxième lecture que nous avons entendue, on nous parle de l’amour, charité. Voyez, quand on représente saint Augustin, on le représente toujours avec son bâton de pasteur, et dans l’autre main, ça dépend, quelquefois on le représente avec comme un petit livre, c’est sa règle, et par moments, on le représente avec un cœur tout enflammé, et on aime à dire que c’est le docteur de la charité aussi.
Donc l’amour est fondamental pour la vie du chrétien. S’il n’y avait pas cet amour de Dieu, nous ne serions pas assis dans cette église. La finale de la deuxième lecture que nous avons entendue nous dit : « Dieu est amour, et celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui ». On nous dit que notre lieu naturel de repos c’est l’amour, l’amour considéré comme une demeure. Ça va ?
Et dans l’Évangile, on nous parle de la Consécration, nous avons été consacrés, consacrés depuis notre naissance mais particulièrement consacrés depuis notre Baptême.
Voilà, si vous retenez ces trois éléments, vous pouvez vous échapper. Maintenant, je vais d’amplifier un tout petit peu.
Alors, dans l’Évangile que nous avons entendu, on nous dit que Jésus commence à prier commence par : « Père saint ». A la fois, il parle du Dieu saint qui est hautement, infiniment élevé au-dessus de l’homme, et à la fois, il dit : « Père », ce Dieu qui est profondément, infiniment proche de l’homme. Nous imaginons ce Dieu qui est à la fois hautement élevé de l’homme et à la fois proche de l’homme. Et ce Dieu, qu’est-ce qu’il fait avec l’homme ? Il aurait pu créer l’homme et puis se dire, eh bien, j’ai fini de créer l’homme, débrouillez-vous. Non, Dieu ne nous abandonne pas, et pourquoi ? Eh bien, saint Augustin nous donne quelques éléments de compréhension par son expérience personnelle qu’il a vécue dans sa chair et dans sa condition humaine.
Quand on lit la vie de saint Augustin, lui-même le dit, ce n’était pas très glorieux au départ, et il se connaît comme un être pécheur. Donc la condition d’être pécheur est quelque part liée à notre nature humaine, non pas que cela soit de notre faute, mais tout simplement parce que nous sommes dans une condition déterminée, dans une condition qui est appelée à disparaitre un jour pour laisser place à une nouvelle condition, que nous accueillons par anticipation au jour de notre Baptême, et c’est de ce que saint Augustin nous parle, à la fois de l’être pécheur, et à la fois de l’être de la Grâce, et cette Grâce, nous la recevons au jour de notre Baptême.
Et on aime bien imaginer, lorsqu’on baptise les enfants, à un moment donné, le prêtre ou le diacre qui baptise fait une prière de délivrance. J’aime à rappeler aux parents en leur disant : Écoutez, ça ne veut pas dire que petit bout de chou qui vient de naître est possédé. Ce n’est pas ça. Mais qu’est-ce qu’on nous dit ? On nous dit, nous, êtres humains, avec notre nature pécheresse, de pécheur, il y a en nous des tendances, la tendance à faire le bien à merveille, et la tendance à faire le mal à merveille. A travers cette prière de délivrance, on demande au Seigneur de couper à la racine les tendances au mal, afin que cela pousse le moins possible, et de mettre du bon fumier mayennais qui sent bon, pas cette odeur que nous avons sentie ce matin en arrivant à la Cotellerie, mais qui sent bon, et qui pourra donner à cette petite pousse le pouvoir de grandir et de devenir un bel arbre qui va porter du fruit, ce fruit c’est le fruit de vertu que Dieu nous accorde par la Grâce qu’Il nous a donnée. Ça va ? Je ne vous ai pas encore perdus ? Bon.
Si Dieu nous donne cette Grâce, en fait, tout notre agir humain sera habité par la Grâce de Dieu, sera conduit par l’Amour qui vient de Dieu. Cet Amour de Dieu, on ne l’a pas fabriqué nous-mêmes. On n’a pas vu une usine où on fabrique cet Amour, mais cet Amour qu’on reçoit, c’est un don qui nous est fait. Voilà pourquoi il est important de demeurer attaché à la Parole de Dieu qui est la Vérité, qui n’est pas une vérité parmi tant d’autres, mais qui est la Vérité, celle-là même qui est capable d’opérer en nous, comme un chirurgien, des transformations de vie nouvelle, qui sont habitées par la Grâce et le Saint Esprit. Ça va ?
Et si nous agissons ainsi, effectivement, nous reconnaîtrons en nos frères et sœurs que nous venons d’un même père, et que nous sommes faits à la ressemblance de Dieu, et que nous devons vivre une certaine unité. Ce n’est pas acquis l’unité, parce que nous en faisons l’expérience dans notre vie quotidienne, à travers les membres de nos familles, à travers les membres de la communauté chrétienne, à travers nos frères et sœurs, à travers nos frères en communauté. L’unité, la fraternité, n’est pas gagnée. Elle est toujours à construire, si, et si seulement nous sommes ancrés, je dirais, dans l’unité du Père, du Fils et de l’Esprit Saint.
Voilà en quelque sorte, ce que, en quelques mots, vraiment c’est du succinct, ce que saint Augustin a tenté de nous faire comprendre de son expérience de la présence de Dieu dans sa vie, l’unité, l’amour, et une vie consacrée. Il dit au début de la règle : « Frères, de la même manière que vous vivez ensemble, que vous soyez unis, d’un même cœur et d’une même âme tournés vers le Seigneur, et que l’on distribue à chacun selon ses besoins, » c’est-à-dire, à la fois la Grâce qui vient de Dieu, à la fois les qualités, à la fois les dons que nous nous transmettons les uns et les autres, doivent correspondre aux besoins de chacun, selon l’ordre de la Grâce de Dieu. AMEN.