SAINTS PIERRE ET PAUL

29 juin 2020

  • Frère Philippe-Marie VAGANAY Frère Philippe-Marie VAGANAY

Introduction : « Pierre, tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église », cette phrase que nous allons entendre dans l’évangile. Cette Église qui n’est pas « notre » église, quelquefois nous entendons, des gens qui disent : « J’ai mal à mon église ». Eh bien non, ce n’est pas mon église, c’est l’Église de Jésus, voilà. Et justement c’est sur la foi des apôtres Pierre et Paul que repose l’Église, que se construit cette construction spirituelle.

Aujourd’hui, nous prions tout spécialement pour le successeur de Saint Pierre, le Pape François, pour nos évêques, puis aussi pour notre Frère Pierre et le Père Paul à qui nous souhaitons une bonne Fête.

Au seuil de cette eucharistie, demandons au Seigneur de préparer nos cœurs et reconnaissons que nous sommes pécheurs.

 

Homélie : Les lectures de la messe en l’honneur du martyre des Saints Apôtres Pierre et Paul nous révèlent deux expériences inhérentes, deux expériences spirituelles inhérentes à la vie de tout apôtre ; deux expériences qui s’enracinent dans une même foi. Ces deux expériences sont une expérience de consolation et une expérience de désolation.

La première expérience, relatée par le livre des Actes des Apôtres est une expérience de consolation. L’apôtre Pierre, arrêté et jeté en prison par le roi Hérode Agrippa, fait l’expérience, dans sa faiblesse, de la puissance du Christ ressuscité.

Alors que l’Église, remplie d’inquiétude, prie Dieu pour lui avec insistance, Pierre s’est endormi dans la paix, je dirais, il dormait comme un bienheureux, on pourrait dire. Et voici que l’Ange du Seigneur survient, le réveille vigoureusement, -Saint Luc nous dit : « qu’il le frappa au côté »-, le libère de ses liens et le fait sortir de la prison.

Et Pierre de prendre conscience alors de la sollicitude du Seigneur pour lui, et il rend grâce. « Vraiment, je me rends compte maintenant que le Seigneur a envoyé son Ange, et qu’il m’a arraché aux mains d’Hérode et à tout ce qu’attendait le peuple juif ».

C’est une expérience bien différente que fait Paul et dont il témoigne dans la deuxième lecture. Paul, lui aussi, est en prison, et il sait qu’il n’en a plus pour longtemps à vivre. « Je suis déjà offert en sacrifice », confie-t-il à son disciple Timothée. Paul a été un athlète, il a mené le combat de la foi, annonçant l’évangile de la grâce, à temps et à contre-temps. Et le voilà maintenant seul, lâché par tous. « Tous m’ont abandonné » confie-t-il. Il fait l’expérience de la déréliction, lui qui s’était tant donné.

Consolation et désolation, deux expériences spirituelles opposées et pourtant deux expériences appuyées sur la même foi.

Paul qui a tant été marqué par le mystère de la croix, cette croix qu’il n’a cessé de prêcher, s’identifie maintenant au Christ crucifié : « Me voici offert en sacrifice ». Il sait qu’il ne peut faire de sa vie un sacrifice sans le secours de la grâce du Christ. Dans son épreuve, il s’attache plus encore au Christ qui est venu à sa rencontre autrefois sur le chemin de Damas : « Il me sauvera et me fera entrer dans son Royaume céleste ».

Pierre, lui, mû non par des sentiments humains, mais par une révélation du Père, (et cela sans qu’il ne s’en rende compte,) Pierre confesse l’identité de Jésus de Nazareth : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ».

Pierre a entrevu que Jésus n’est pas seulement « l’un des prophètes », un envoyé de Dieu parmi tous ceux que Dieu a envoyé déjà, mais il a perçu que Jésus est l’Envoyé, le Messie, le Fils… en un sens qui n’appartient qu’à lui, propre et unique.

C’est cette foi de Pierre et des autres apôtres unis à lui, qui maintiendra la solidité de l’Église et son unité.

Quelles que soient les consolations ou les épreuves que nous vivons, appuyons-nous, comme les deux apôtres, les deux colonnes de l’Église, sur le Christ Vivant, celui qui garde notre foi.

Et en ce jour, prions pour notre Pape François et tous les évêques. Demandons pour eux la force et l’audace de la foi. Amen.