ANNONCIATION DU SEIGNEUR 25 mars 2025

25 mars 2025

  • Frère Philippe-Marie VAGANAY Frère Philippe-Marie VAGANAY

Accueil : C’est parce que Marie a dit ‘oui’ à l’ange. Grâce au ‘oui’ de Marie, la grâce de Jésus peut venir en nous, l’amour de Dieu le Père nous est communiqué et la communion de l’Esprit Saint devient notre héritage. Il nous faut rendre grâce pour ce moment inouï, où une créature dit un ‘oui’ plénier à Dieu et qui ouvre le Salut pour l’humanité entière.

Qui dit Salut, dit besoin d’être sauvé. Et nous savons que, même si nous avons été sauvés par le Baptême que nous avons reçu, le péché reste encore bien présent dans nos vies et que nous avons, sans cesse et sans cesse, à recevoir cette miséricorde qui vient du Christ.

Homélie : « Ecoutez, maison de David ! Il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes : il faut encore que vous fatiguiez mon Dieu ! » Telle est la plainte que le prophète Isaïe adresse au roi Acaz. L’attitude d’Acaz exprime bien toute notre résistance à la grâce. Le prophète, au nom de Dieu, lui propose un signe et il refuse ce signe. Dieu est communion. Dieu, je dirais, ne sait rien faire tout seul. Le Père ne fait rien sans l’assentiment de son Fils. De même, le Fils ne fait rien qu’il n’ait vu auprès du Père. Et tous deux ne font rien sans le Saint Esprit et de même le Saint Esprit ne fait rien sans le Père et le Fils.

Aussi quand Dieu a créé l’homme, il a voulu associer l’homme à son œuvre de création. Il a voulu que l’homme rentre dans cette communion. Il n’a rien voulu faire dans ce monde sans la participation de l’homme, l’établissant gérant de la création, avec Dieu. Et en retour, Dieu attendait que l’homme ne veuille rien faire sans lui. Il voulait que tout se passe dans la communion avec lui, pour que tout ce que ferait l’homme soit œuvre d’amour, de sagesse, de beauté et de bonté et que rejaillisse ainsi sur la création l’amour, la sagesse, la beauté et la bonté de Dieu.

Or, nous savons qu’il n’en fut pas ainsi. L’homme, séduit par l’appât que lui a tendu le démon, a brisé cette communion avec Dieu. Comme le rappelle la 4ème prière eucharistique : Dieu a alors multiplié les alliances avec les hommes. Il a tenté de renouer le contact, de restaurer cette communion. Et cela s’est soldé par un échec, comme nous le voyons encore dans cette première lecture, où Acaz refuse la main tendue par Dieu. L’homme fatigue Dieu par ses refus.

Fatigué, Dieu ne s’est pas lassé. Il n’a cessé de proposer son alliance jusqu’à ce qu’il rencontre le ‘oui’ qui brisera le mur de tous nos ‘non’. Et c’est ce ‘oui’, ou plutôt ces deux ‘oui’, que nous honorons en ce jour de fête : le ‘oui’ de la Vierge, annoncé par le prophète Isaïe, et le ‘oui’ que prononce au même instant celui qui vient prendre chair en elle, par la puissance du Très-Haut qui la prend sous son ombre.

Cette main tendue de Dieu, Marie la saisit, par la foi, et l’alliance nouvelle prend chair dans sa chair, de sa chair. En elle, en son sein, le ciel et la terre sont à nouveau réunis. Celui qui a pris chair de la Vierge Marie, est venu pour enlever le péché de tous nos ‘non’ que les holocaustes anciens n’étaient pas parvenus à détruire. Jésus est venu pour faire la volonté du Père. Et « c’est grâce à cette volonté, nous a dit l’épître aux hébreux, que nous sommes sanctifiés, par cette offrande que Jésus a faite de son Corps, une fois pour toutes. »

Cette fête de l’Annonciation du Seigneur tombe au cœur de ce carême qui nous dirige vers le mystère de la Passion, qui est précisément le mystère du grand ‘oui’ de Jésus et de Marie, au Père. Toute la vie de Jésus et de Marie n’aura été qu’un ‘oui’ continu, jamais repris, et consumé sur la Croix.

Et bien qu’en ce jour de l’Annonciation, Jésus et Marie nous apprennent à dire notre ‘oui’ et à le maintenir fidèlement, avec le secours de la grâce, chaque jour de notre vie. Qu’ils nous apprennent à vivre dans la communion avec eux, afin que nous trouvions la communion avec le Père, dans l’unité de l’Esprit Saint, et que cette communion alors puisse s’étendre autour de nous, de proche en proche, jusqu’à gagner les extrémités de la terre, et qu’ainsi alors, et bien nous puissions faire la joie de Dieu.

AMEN