NATIVITÉ DE SAINT JEAN-BAPTISTE 24 juin 2025

24 juin 2025

  • Père Jean-Michel SARTRE, Laval Père Jean-Michel SARTRE, Laval

Homélie

Alors, sur Jean le Baptiste, il y aurait tant et tant à dire ! Je vous propose très modestement de voir trois facettes de ce très grand saint, pour essayer de nourrir notre méditation.

Jean-Baptiste, nous disait la première lecture, est d’abord l’homme consacré à Dieu, dès le sein de sa mère. Je vous propose d’admirer, en Jean-Baptiste, les merveilles de la pédagogie divine. Elle a d’abord créé le monde absolument parfait, dans son ordre. Et puis, quand l’homme s’est séparé de ce plan, Dieu n’a pas, vous le savez, cessé de vouloir, on pourrait dire, rattraper l’affaire. Il y a mis à la fois toute sa puissance et toute sa délicatesse.

Jean le Baptiste est dit le dernier des prophètes, le plus grand des prophètes. Si c’est le dernier, c’est qu’il y en a eu, et vous le savez, de nombreux avant lui. Et voilà, Jean le Baptiste arrive quand les temps sont accomplis, pour être celui qui désignera le Christ. Dieu, en Jean le Baptiste, atteint, on va dire, le dernier sommet, avant le sommet indépassable qu’est le Christ. Donc la première chose à voir en Jean-Baptiste, c’est voilà, la sollicitude de Dieu pour son peuple, et pour son peuple que nous sommes nous dans l’Église.

Jean le Baptiste est aussi l’homme du désert. C’est la dernière phrase de l’Évangile de ce jour : « Il alla vivre au désert jusqu’au jour où il se fit connaitre à Israël. » Il alla vivre au désert dans la solitude. Et Madeleine Delbrêl a ce très beau mot pour définir la solitude « qui n’est pas l’absence des autres, mais la présence à Dieu ».

Donc, dans le désert, ce haut lieu de rencontre avec Dieu, comme il est compris dans les Écritures, dans le silence du désert, dans l’absence de contacts avec d’autres, Jean-Baptiste a laissé murir, mâturer sa vocation. Et on peut dire qu’il a d’abord laissé entrer le Verbe dans son âme, avant de le voir de ses yeux. Donc Jean-Baptiste, l’homme du désert, est, pour nous, admiré comme l’homme de foi, l’homme qui se livre à Dieu.

Si je ne dis pas de bêtise, je crois que c’est dans Saint Matthieu ou dans Saint Marc, qu’on nous dit que Jean-Baptiste, il est habillé de poils de chameau. Vous, Frères, vous le savez, j’espère que je vous l’apprends. C’est-à-dire qu’il est le prophète Élie, le nouveau Élie, Élie, l’homme à qui Dieu a révélé qu’il n’était ni dans le feu, ni dans le tremblement de terre, ni même dans l’ouragan, mais bien dans le fin silence d’une brise légère, au plus profond de notre cœur. Donc voilà, Jean le Baptiste, l’homme donné à Dieu.

Et enfin, Jean le Baptiste, l’homme qui désigne le Sauveur, dit : « Voici l’Agneau de Dieu. » Paroles qu’on dit à la messe, mais verset qui est aussi la devise épiscopale de Monseigneur Dupont, pour lequel je vous invite à prier. Je le lui ai promis ce matin, de vous inviter à prier pour lui. Parce que, comme Jean le Baptiste, l’Évêque a la charge de nous montrer le Christ. Donc Jean-Baptiste nous a désigné le Sauveur, d’abord au Jourdain, avec cette parole : « Voici l’Agneau de Dieu. »

Il a vu l’Esprit-Saint descendre sur lui, il était disposé, suffisamment disposé pour voir cet Esprit-Saint descendre sur le Christ. Il l’a désigné également, du fond de sa prison, dans le dénuement et l’abandon le plus grand, dans l’obscurité de la foi pure. Donc Jean le Baptiste nous désigne encore le Christ, comme confesseur de la foi, devant le martyr et comme précurseur. C’est sous ce titre-là aussi qu’il est célébré, comme précurseur du Christ mort, martyr des martyrs. Jean Baptiste a désigné le Sauveur, il l’a désigné et ensuite il s’est effacé : « Il faut que lui grandisse et que moi je diminue. »

Et donc, quelle incidence dans notre vie ? Comme je le disais au tout début, on peut laisser des tas d’aspects nous marquer. Je vous propose simplement ces deux-là.

Nous mettre à l’école de Jean-Baptiste, le priant. Si nous voulons reconnaitre Dieu et l’action de Dieu dans nos vies, dans celle des autres, dans le monde, pour pouvoir l’annoncer, il nous faut nécessairement écouter Dieu au fond de notre cœur. Vous, chers Frères, vous avez la grâce d’avoir répondu à ce grand appel qui vous permet d’en avoir conscience. Et je vous appelle, vous aussi, à prendre chaque jour ce temps de solitude avec Dieu. Cinq minutes, ce n’est pas grand-chose, mais c’est déjà cinq minutes.

Et enfin, après la solitude avec Dieu, je nous propose de nous mettre à l’école de Jean-Baptiste qui désigne le Sauveur, et donc de le désigner dans la vie de tous ceux qui nous entourent et qui ont tant besoin de l’amour du Sauveur.

AMEN

intégralité de la Messe sur youtube