19e DIMANCHE Du Temps Ordinaire (B)

8 août 2021

  • Frère Philippe-Marie VAGANAY Frère Philippe-Marie VAGANAY

Introduction : Bienvenue aux jeunes de l’Association « Construire Ensemble Jeunes ». Bienvenue à vous tous, venus célébrer le Seigneur en ce premier jour de la semaine, jour de la Résurrection.
Pour construire un être humain, il faut du temps, il faut de l’énergie et il faut beaucoup d’amour. Et c’est l’amour qui est nourriture nécessaire pour grandir, pour nous construire. Nous recevrons Jésus, Lui-même, en nourriture. Et avec Jésus, nous recevrons son amour et c’est Lui qui est la force de Vie. Alors, ouvrons nos cœurs, libérons nos cœurs de tout ce qui entrave l’amour. Et pour que notre cœur soit pleinement libéré, livrons-nous à la miséricorde du cœur de Jésus. Reconnaissons humblement que nous sommes pécheurs.

Homélie : Être prophète n’est pas une sinécure. Être prophète, c’est-à-dire parler au nom de Dieu, vivre selon Dieu, n’est pas une sinécure. C’est être en butte à l’hostilité de la pensée dominante et du pouvoir en place.
Le prophète Élie, dans notre première lecture, fuyait l’hostilité de la reine Jézabel, qui avait décidé de sa mort. Il se retrouvait minoritaire, plus que ça, totalement seul, isolé. Il n’avait aucun appui. Alors, il fuit au désert, découragé. Il préfère mourir de faim dans le désert, que de tomber sous le glaive de la police de Jézabel. Il s’assoit à l’ombre d’un buisson et demande la mort en disant : « Maintenant, Seigneur, c’en est trop ! Reprends ma vie. »
C’en est trop. N’avons-nous jamais ressenti ce sentiment d’impuissance, de découragement, qui nous donne envie de tout arrêter ?
Mais voici que l’ange du Seigneur le touche et lui donne l’ordre de manger : « Lève-toi et mange ! » Une nourriture qui vient du Ciel, du pain et de l’eau, se trouvent près de lui. Élie se lève, mange et boit, puis se recouche. Le Seigneur le touche à nouveau et lui redonne l’ordre de manger pour qu’il ait la force de marcher. Et de fait, il va marcher 40 jours et 40 nuits et il va arriver à l’Horeb, la montagne de Dieu.
Le contexte sanitaire et social, que nous vivons depuis un an et demi, ne ressemble-t-il pas un peu à ce qu’a vécu le prophète Élie ? Non seulement, les santés sont mises à mal par les virus, mais les droits fondamentaux des personnes sont menacés, pour qui ne veut pas avancer sans réfléchir. Comme Élie, nous pouvons être pris de découragement par un « à quoi bon ? »
Et c’est là que le Seigneur nous donne une nourriture, pour que nous ayons la force d’avancer, de traverser le désert.
Élie a marché 40 jours et 40 nuits. 40, c’est le symbole d’une nouvelle naissance. C’est le symbole du labeur, de la conversion. C’est le symbole du passage à travers le combat spirituel. 40, c’est le caractère onéreux du passage à la liberté et qui nécessite, liberté qui nécessite d’être fortifiée.
Or, nous voyons que c’est Dieu, Lui-même, qui fortifie Élie en lui donnant à manger un pain venu du Ciel. Et Jésus nous dit que c’est Lui, qui nous donne, aujourd’hui, le vrai Pain du Ciel, le pain nécessaire à notre marche vers la liberté.
Le « pass » vers la vraie liberté, c’est Jésus qui le donne et Jésus seul ! Mais voilà, encore faut-il en être persuadé !… Encore faut-il être libéré de nos peurs.
Comme les Juifs qui récriminaient lorsque Jésus a dit : « Moi, je suis le Pain qui est descendu du Ciel. », nous avons du mal à croire en la force et à la puissance salvatrices de Jésus. Nous avons du mal à croire, qu’aujourd’hui, Jésus peut nous libérer de la maladie, du péché et de la mort et de toute forme d’atteinte à la liberté des Enfants de Dieu. Nous mettons davantage notre confiance dans les sciences humaines que dans la puissance de Dieu. En qui mettons-nous notre confiance ? En l’homme ? ou en Jésus, Fils de Dieu Sauveur ?
« Qui est-il celui-là ? N’est-il pas le fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. » Connaissance toute humaine !… D’où est Jésus ? Au plus profond. Le maitre du repas des noces à Cana ne savait pas d’où était le vin nouveau. La Samaritaine ne savait pas d’où était l’eau vive. Seule la Foi révèle l’origine et le vrai sens des signes de Jésus. « Je suis le Pain qui est descendu du Ciel. » Cette affirmation est une provocation à l’attention et à la découverte de la réalité divine qui se cache sous l’humble humanité de Jésus.
Alors, sur quoi voulons-nous mettre notre confiance, en dernière analyse, sur l’humain ou sur le divin ?
Aller à Jésus et croire en Jésus, c’est-à-dire mettre toute notre confiance en Lui, en sa puissance salvatrice, c’est toujours un don de grâce et de salut de la part du Père : « Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé, ne l’attire vers moi… », nous dit Jésus. Si venir à Jésus est une grâce venant du Père, c’est alors une grâce à demander : « Seigneur, je crois en Toi, j’ai confiance en Toi, mais augmente ma foi, rends-la inébranlable. »
Jésus nous donne le Pain de Vie, sa propre chair en nourriture, le Pain des Forts, pour nous donner l’énergie qui nous fera traverser toutes les épreuves, tous les combats, toutes les oppressions, tous les déserts.
Jésus est le Pain de Vie en tant qu’il s’est sacrifié pour nous, qu’Il a donné sa vie pour nous. Et nous ? Qu’est-ce que nous sommes prêts à sacrifier pour Jésus ?
Que l’Eucharistie à laquelle nous participons, nous identifie toujours plus au Christ, dont nous sommes les membres, afin que, vivants de sa Vie, nous soyons des témoins et des prophètes de la liberté qu’Il nous a acquise par sa Passion, sa mort et sa Résurrection. Amen.