27ème Dimanche du Temps Ordinaire (A)

4 octobre 2020

  • Père Paul	PAGEAUD Père Paul PAGEAUD

Introduction : Saint Paul, dans l’épître aux Philippiens, nous invite à prier sans cesse et à rendre grâce au Seigneur.

Aujourd’hui, c’est la fête de notre Pape François. C’est aussi la fête de notre Prieur, Jean-François, et la fête d’un autre confrère, Marie-François. C’est l’occasion aujourd’hui de prier pour eux.

Et cette semaine, à Assise, pays de Saint François, aura lieu un événement marquant, la béatification d’un adolescent de 15 ans1/2, Carlo Acutis, qui aimait passer ses vacances à Assise pour s’imprégner de l’humilité de Saint François.

C’était un jeune comme les autres mais il trouvait sa force pour être chrétien dans l’Eucharistie quotidienne, et la prière comme Saint François, celle du chapelet. Les gens étaient émerveillés lorsqu’il avait reçu le sacrement de l’Eucharistie dans son cœur. Ils étaient émerveillés par la façon dont il faisait son action de grâce. Et à son enterrement, il est mort en 2006, il y avait une grande foule, et déjà les miracles s’opéraient. Une dame qui avait un cancer a demandé sa guérison, et elle a été guérie. Une maman qui voulait avoir des enfants, eh bien, 9 mois après, elle avait un bébé. C’est l’occasion pour nous, cette semaine, de lui demander des grâces puisqu’il les donne en abondance.

Et commençons par nous reconnaître pécheurs et d’avoir recours à la miséricorde de Dieu.

 

Homélie : Mes Frères, un jour j’ai vu inscrit sur une porte de mairie : le virus circule, protégeons nous. Vous devinez bien de quel virus il s’agit : du coronavirus. Pour celui-là, on fait des efforts pour se protéger, on prend un masque. Mais il y a un autre virus bien plus dangereux, avec des conséquences très graves, qu’on oublie et contre lequel souvent on ne se protège pas, c’est Satan. Saint Pierre nous dit : « qu’il rôde sans cesse autour de nous, cherchant qui dévorer » (1 Pierre 5,8). Il s’attaque en priorité à la famille, en lui faisant oublier Dieu, donc la prière, la messe le dimanche, ses commandements, avec ses conséquences d’élever leurs enfants sans la religion ; ceux-ci parfois ignorent même que Dieu existe et qu’il les aime et qu’il a donné son sang pour les sauver. Le démon s’attaque encore plus particulièrement aux adolescents pour les arracher de la main de Dieu.

Résultats : de moins en moins d’enfants baptisés, encore moins qui viennent au catéchisme, et encore moins qui continuent à prier, à venir à la messe après leur première communion. Serait-il donc impossible pour des jeunes aujourd’hui de devenir chrétiens ?

Eh bien non, c’est encore possible, et nous avons le témoignage d’un jeune, un adolescent, car Jésus intercède toujours pour nous. La Vierge Marie, l’Esprit-Saint et notre protecteur, la Vierge Marie est notre Mère et nous avons un Ange Gardien auprès de chacun de nous.

Et voici le témoignage d’un jeune, un adolescent, mort à 15 ans1/2 et qui va être déclaré « Bienheureux » samedi prochain à Assise, il s’agit de Carlo Acutis.

Carlo Acutis, italien, est né le 3 mai 1991 de parents croyants mais non pratiquants. Sa maman, sa dernière présence à la messe c’était à sa première communion puis à son mariage, c’est tout. Mais ils ont tenu à faire baptiser leur fils 2 jours après la naissance, et surtout, ils ont voulu que leur fils Carlo ait une formation religieuse. Ça a commencé péniblement, l’enfant très intelligent posait des questions à sa maman qui ne savait pas y répondre, et elle s’est formée pour pouvoir lui répondre, et puis elle a demandé ensuite à des prêtres de former ce jeune. La formation religieuse des tout-petits est capitale.

Carlo qui, je vous ai dit, était intelligent, observateur, qui allait au bout de ses réflexions, a appris à connaître, et surtout à aimer Jésus. C’est avec une grande joie et ferveur qu’il a fait sa première communion à 7 ans. Cela l’a tellement marqué de recevoir Jésus dans son cœur qu’il a décidé de venir communier tous les jours. Chaque matin, il trouvait une grande personne pour l’emmener à la messe. Son recueillement frappait d’émerveillement les témoins lorsqu’il avait reçu la communion. Il dira plus tard que sa communion était « son autoroute pour le ciel ».

Une fois, sa nourrice Polonaise lui reprocha de ne pas être assez pugnace avec les enfants agressifs ; il lui répondit : « Le Seigneur ne serait pas content si je réagissais avec violence ».

Bien que né dans une famille bourgeoise, il témoigna d’un grand respect pour les personnes pauvres, faibles, abandonnées. A un mendiant, à la porte de l’église, Carlo donnait chaque fois une pièce de monnaie. Pieux comme Saint François, il a récité son chapelet tous les jours, lui, un jeune, tous les jours.

Ce n’est pas une personne de vitrail, il aime les animaux, le chat, les chiens, ses parents en ont plusieurs. Il joue volontiers au football. Il apprend en autodidacte le saxophone et surtout se passionne pour l’informatique. Il fait fructifier ses talents, non pas pour en tirer gloire, mais pour se mettre au service de son prochain. La tyrannie de la mode le laisse indifférent. Adolescent, il demande à une communauté de religieuses de prier pour lui afin qu’il reste fidèle au Seigneur.

A l’école, il noue de fortes amitiés masculines et féminines, mais l’adolescent se maintient dans une chasteté sans compromission. Il n’admet pas la familiarité entre jeunes de sexe différent.

A 14 ans, il est inscrit au lycée Léon XIII de Milan tenu par des Jésuites. Il propose ses services pour mettre au point le site internet de l’établissement. Il y travaillera pendant toutes ses vacances en 2006. Il laisse ses camarades à utiliser leur ordinateur pour préparer leurs examens, et il les met en garde contre les dérives.

Alors qu’il n’a que 15 ans, un spécialiste de l’informatique, qui a écrit des livres sur ce sujet, déclare que Carlo, au sujet de la programmation, en savait autant que lui-même. En classe, il est particulièrement attentif aux camarades qui rencontrent des difficultés pour suivre le rythme des études. Il donne à l’un ou l’autre des leçons particulières de mathématique.

Carlo garde toujours à l’esprit les fins dernières ! la mort, le jugement, le ciel, l’enfer. Ce qui le fait parfois traiter d’excessif et de bigot, même parmi ses amis, et il s’étonne qu’aujourd’hui on parle si peu de l’enfer où malheureusement tombent trop d’âmes, selon la Vierge à Fatima.

Il priait pour les âmes du purgatoire, c’est pour leur délivrance qu’il assiste à la messe et communie.

Carlo s’est lié d’amitié avec Rajesh, un employé de maison de sa famille, de religion hindoue et de caste brahmane. Il s’efforce de l’évangéliser, il l’éblouit par sa connaissance du Catéchisme de l’Eglise Catholique qu’il connaît presque par cœur et qu’il explique d’une façon lumineuse. Il n’a que 15 ans. Rajesh finira par se convertir avec un grand désir de recevoir le Corps du Christ. « Les vertus, lui dit Carlo, s’acquièrent principalement par une intense vie sacramentelle et tout particulièrement par l’Eucharistie. »

Carlo aime passer ses vacances à Assise où ses parents ont une demeure secondaire. Les exemples de Saint François lui deviennent familiers, surtout son humilité.

Sa vie est centrée sur sa messe quotidienne, l’Eucharistie ça voulait dire « son autoroute pour le ciel ». Et les rares fois où il ne peut pas y assister, il se recueille et fait ce qu’on appelle une communion spirituelle. Il est très sensible devant l’attitude d’un prêtre qui célèbre la messe d’une façon très recueillie. Avant ou après la messe, il fait un temps d’adoration d’une ½ heure. Il se passionne pour les miracles eucharistiques et une grande dévotion au Sacré-Cœur de Jésus. Il obtiendra de ses parents, revenus à la pratique religieuse, que la famille soit consacrée au Sacré-Cœur.

Il a recours au sacrement de la réconciliation chaque semaine « pour s’envoler, dit-il, vers les hauteurs, comme la montgolfière qui a besoin de lest pour s’envoler vers le ciel, et enlever les plus petits poids que sont les péchés véniels, gourmandise, paresse, propension au bavardage et les distractions dans le chapelet » ; « Faites comme moi dit-il et vous verrez le résultat ». Il nous dit ça à nous, chacun, aujourd’hui : « Faites comme moi et vous verrez le résultat ».

C’est à l’intercession des religieuses d’un monastère qu’il attribuera la force de vaincre ses tentations contre la chasteté.

Selon son dire, Carlo mène une vie normale, selon les dires de son père plutôt, Carlo menait une vie normale mais avait toujours à l’esprit le fait que nous devons mourir un jour.

Au début d’octobre 2006, il tombe malade. Les symptômes font penser à une simple angine, mais Carlo, dans une intuition, dit à ses parents : « J’offre mes souffrances pour le Pape, pour l’Église, et pour aller tout droit au ciel sans passer par le purgatoire », et les examens révèlent une leucémie foudroyante. Le 12 octobre au matin, Carlo décède après avoir beaucoup souffert.

A son enterrement, l’église est beaucoup trop petite pour contenir la grande foule et déjà se réalisent des guérisons miraculeuses, je vous l’ai dit : une femme qui avait le cancer qui va se trouver guérie, une maman qui n’avait pas d’enfant qui au bout de 9 mois aura un bébé.

Et c’est à la suite d’une guérison miraculeuse d’un enfant brésilien qui présentait une malformation grave et fatale du pancréas et qui fut obtenue par son intercession, qu’il sera déclaré Bienheureux samedi prochain 10 octobre, à Assise, en présence de ses parents.

Voilà un jeune, modèle pour chacun de nous, surtout pour les jeunes d’aujourd’hui, et c’est l’occasion pour chacun de nous de lui demander des grâces puisqu’il sait déjà en donner. Amen.