2e DIMANCHE DE PÂQUES (B) 2024

7 avril 2024

  • Frère Marie-Jean BONNET Frère Marie-Jean BONNET

INTRODUCTION : Frère Marie-Jean

Bienvenue aux Louveteaux de Laval que nous repérons facilement. Bienvenue aux membres de « Foi et Lumière » de la Mayenne qui se rassemblent aujourd’hui au prieuré. Bienvenue à la fraternité franciscaine de Cholet qui est là, aussi, pour le week-end.

Tous ensemble comme nous le dira les actes des apôtres, « soyons un seul cœur et une seule âme tendus vers Dieu, tournés vers Dieu pour implorer sa Miséricorde que nous célébrons solennellement en ce jour ». La Miséricorde, c’est la source de toute l’histoire du salut.

Alors, préparons-nous à accueillir à nouveau avec foi, avec espérance, ce flot de Miséricorde que le Seigneur veut déverser d’abord, sur son Église et sur le monde entier par nous.

Frères et sœurs préparons-nous à célébrer ce mystère de l’Eucharistie en reconnaissant que nous avons péché, en nous laissant purifier par cette eau que je vais bénir.

 

HOMÉLIE : Frère Marie-Jean

Miséricorde, une source, un don, une mission.

Une source.

Dimanche dernier, nous fêtions l’évènement central et décisif de toute l’histoire humaine, la victoire du Christ sur toutes les puissances de mort, victoire destinée à tous les hommes, de tous les temps. Quelle merveille ! Un seul homme sauveur de tous les hommes, de milliards d’hommes, et parce qu’Il est Dieu cet homme, il a fallu donner toute sa vie, et de quelle manière !

Aujourd’hui, nous contemplons, nous célébrons l’origine, la source de cet évènement central et décisif dont je parlais, la résurrection du Seigneur, la source, à savoir la Miséricorde divine, l’amour gratuit et compatissant de Dieu pour nous, qui est allé jusqu’à prendre sur Lui toutes les conséquences du péché, des péchés des hommes et en être vainqueur en raison de sa fidélité et de son amour qui, ne s’est pas démenti, qui est allé jusqu’à l’extrême de l’amour, et qui a été plus fort justement que, toutes les puissances de mort. Il est juste et bon, comme dit la liturgie, de contempler et d’adorer cet amour incompréhensible de Dieu pour nous, qui faisait dire à Ste Thérèse de l’Enfant Jésus :

  • « Dieu n’est pas raisonnable »

Dieu n’est pas raisonnable, nous nous habituons si facilement je pense, en tous cas, j’en suis. Nous nous habituons si facilement, nous nous anesthésions, même peut-être, accaparés que nous sommes par nos soucis terrestres, nous nous anesthésions face à cet amour déraisonnable de Dieu pour nous. Si Jésus, a demandé explicitement, à Ste Faustine, l’institution de cette fête de la divine Miséricorde, c’est sans doute, justement, parce qu’Il connait bien notre fragilité, notre propension à la tiédeur. Il veut réveiller notre réponse, notre amour. Nous, je parle pour moi et pour beaucoup d’entre vous je pense, nous, j’allais dire vieux catholiques, catholiques de longue date, parce que les vieux catholiques, c’est autre chose, ça existe aussi, mais ce sont des hérétiques. Nous, catholiques de longue date, voilà, on est gagnés par l’habitude, on risque de s’endormir dans ces dons extraordinaires de Dieu.

La Miséricorde une source, mais une source qui se donne.

Une source qui est un don, un don à accueillir pour en vivre. Sur cette image du Christ miséricordieux, que Jésus a voulu également, et a voulu qu’elle soit honorée spécialement en cette fête bien sûr, pour nous rappeler sa Miséricorde, oui, de cette icône du Christ miséricordieux jaillissent, comme vous le savez bien, du cœur du Christ, des rayons de lumière rouges et blancs, et Jésus de dire à Ste Faustine :

  • « Ces deux rayons indiquent le sang et l’eau qui ont coulé du côté du Christ »

On le sait, comme le rapporte St Jean :

  • « Le rayon pâle signifie l’eau qui purifie les âmes, le rayon rouge signifie le sang qui est la vie des âmes »

Les rayons expriment ce trop plein d’amour miséricordieux du Christ et cette vie divine, cette vie de grâce, qui ne demande qu’à se répandre dans les cœurs par la médiation de l’Église, comme l’a voulu le Christ, et tout spécialement par, la médiation des sacrements du Pardon et de l’Eucharistie qui, nous lavent et nous nourrissent.

Demandons-nous aujourd’hui, quel accueil nous faisons à ces dons de la Miséricorde, à ces dons extraordinaires. Nous sommes richissimes nous, chrétiens catholiques, de connaitre tous ces dons de Dieu qui nous sont offerts. Est-ce que nous avons assez conscience d’être des richissimes qui, parfois négligeons ces dons de la Miséricorde ? Mais, quel accueil faisons-nous à ces dons ? Comment vivons-nous de ces sacrements de la Miséricorde ?

  • « Dis aux âmes, dit Jésus à Sœur Faustine, où elles doivent chercher la consolation, la consolation, la vraie, c’est au tribunal, – mot qui nous heurte mais, c’est le mot de Jésus -, c’est au tribunal de la Miséricorde, c’est là, qu’ont lieu les plus grands miracles qui se renouvellent sans cesse ».

Et c’est vrai, que ceux qui ont l’expérience de la confession, et en particulier dans des lieux particuliers, comme Lourdes évidemment, , c’est le miracle. Et puis, même, quand il n’y a pas de miracle, je dirais qui saute aux yeux, mais, c’est un miracle en lui-même la confession.  Un pécheur qui a plus ou moins de gros ou petit péchés sur la conscience, un péché c’est toujours un manque d’amour, hé bien, que par une parole du prêtre au nom du Christ, que ce péché soit dissous, je dirais, c’est un miracle merveilleux. C’est là, qu’ont lieu les plus grands miracles qui se renouvellent sans cesse, et Jésus d’ajouter un peu plus loin :

  • « Je viens dans la sainte Communion jusqu’au cœur des hommes. J’ai les mains pleines de toutes sortes de grâces et Je désire les donner aux âmes, mais les âmes ne font même pas attention à Moi. Elles Me laissent seules et s’occupent d’autre chose ».

Ca doit nous arriver quand on a communié, de tout de suite reprendre nos soucis ou, que sais-je, nos préoccupations et d’essayer de régler voilà, ce qui va suivre, au lieu de nous occuper de l’Hôte intérieur que nous venons de recevoir et qui ne demande qu’à nous remplir de ses grâces dont, nous avons tant besoin.

  • « Les âmes ne font même pas attention à Moi, elles Me laissent seul et s’occupent d’autre chose. Oh, comme cela m’attriste que les âmes n’aient pas compris l’amour »

Et St François, que j’aime évoquer puisqu’il y a, parmi nous, une communauté franciscaine, vous connaissez bien ce mot :

  • « L’amour n’est pas aimé »

Et lui, ça lui transperçait le cœur François, et ça a transpercé sa chair aussi, d’ailleurs. L’amour n’est pas aimé, et Jésus le répète :

  • « Oh comme cela m’attriste que les âmes n’aient pas compris l’amour »

La Miséricorde, une source, un don à accueillir, une tâche, une mission.

Témoins et bénéficiaires de la Miséricorde divine et de ses fruits de paix et de joie, les apôtres, dès le soir de Pâques, sont chargés de mission par Jésus :

  • « De même que le Père m’a envoyé, Moi aussi, Je vous envoie »

Et à quelle fin les envoie-t-il ? Hé bien, pour témoigner de sa Miséricorde, et la répandre parmi les hommes :

  • « Recevez l’Esprit-Saint. A qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis. A qui vous maintiendrez ses péchés ils seront maintenus. »

Pour reprendre les mots d’un commentaire que je lisais de cet Évangile :

  • « Aujourd’hui, Jésus nous offre l’Esprit-Saint, en même temps que sa paix, pour que, nous puissions répandre dans le monde sa Miséricorde qui pardonne et donne la nouvelle et vraie vie. Aujourd’hui, c’est à nous que le Christ donne mandat de porter aux hommes la rémission des péchés, et faire grandir ainsi, le royaume de l’amour, semer la paix dans les cœurs, afin qu’elle s’affirme également dans nos relations en famille, dans nos relations en famille ».

Nous sommes chargés d’être les messagers, les transmetteurs de la Miséricorde, le cœur de la bonne nouvelle c’est ça. Dieu pardonne toujours comme nous répète le Pape. Dieu pardonne toujours et nous rend capables, si, nous puisons à sa source, à cette source de Miséricorde, et nous rend capables de nous pardonner les uns, les autres, alors simplement aussi, si nous le Lui demandons. Oui, semer la paix dans les cœurs afin, qu’elle s’affirme également dans nos relations en famille et dans la société.

La Miséricorde, une source, un don, une mission, allons boire à la source, nous y laver et y conduire ceux qui ne la connaissent pas.

AMEN