3e DIMANCHE DE L’AVENT (C)

12 décembre 2021

  • Frère Omer COULIBALY Frère Omer COULIBALY

Introduction du Père David Dugué : Réjouissons-nous, car le Seigneur s’approche, Il vient à notre rencontre, le Fils de Dieu. En ce troisième dimanche de l’Avent. Nous nous tournons vers le Seigneur en reconnaissant que nous avons péché.

Homélie de Frère Omer : Frères et sœurs, bonjour. Est-ce que vous allez bien ? [Super] Ah, c’est bien, je vois des visages joyeux et rayonnants. Donc cela veut dire que nous répondons à cet appel qui nous est adressé en ce troisième dimanche du temps de l’Avent, dit aussi le dimanche de Gaudete, c’est-à-dire le dimanche de la joie !
Cette joie traverse tous les textes que nous venons d’entendre. Alors, on va essayer de scruter un peu, en entrant un peu plus en profondeur, pour découvrir ce que le Seigneur attend de nous et nous révéler quelque part notre destinée.
Dans la première lecture que nous avons entendue, tirée du prophète Sophonie, nous entendions ceci : « Pousse des cris de joie, Sion ! Réjouis-toi, Jérusalem ! » Nous nous souvenons que le Seigneur a envoyé son prophète, parce que ce peuple a la nuque raide et refusait d’entrer dans l’obéissance du Père. En gros, ils se conduisaient mal, ils faisaient le mal. Même entre êtres humains, les chefs de ce peuple comme des lions qui dévorent. Et Dieu le dit : « Ecoutez, la sentence arrive et vous serez ballotés, » c’est-à-dire « vous serez à la merci de tous les peuples environnants, ils vont se jouer de vous et ils vont vous envoyer en déportation. »
Voilà que le Seigneur envoie son prophète en leur disant : « Mais rassurez-vous, le petit reste de Juda, le Seigneur en prend soin. » A la fois, le Seigneur annonce une espérance, et il demande au peuple d’être dans la joie.
Habituellement, on nous dit : « ayez une espérance joyeuse. » Or, les lectures de ce jour nous invitent à avoir une joie de l’espérance. Une joie de l’espérance, qu’est-ce que cela veut dire pour nous aujourd’hui ? La deuxième lecture et l’Évangile nous révèlent ce que cela peut signifier pour nous aujourd’hui.
Dans la deuxième lecture, nous voyons Paul qui s’adresse aux Philippiens. Il faut savoir qu’à cette époque, il subsistait une difficulté importante et majeure dans l’Église : la question de la circoncision. Je peux dire aujourd’hui pour nous : la question de la vaccination. Pour ou contre ? Et Saint Paul leur dit ceci : « Ecoutez, vous vous trompez de combat. La vraie question est : suis-je attaché à qui ? Non pas ‘à quoi’. » Si je suis attaché à Jésus-Christ, je n’ai rien à craindre.
Finalement, circoncision ou pas circoncision, vaccin ou pas vaccin, qu’est-ce qui me motive ? Quelque part, que ce soit l’un ou l’autre, c’est la peur de la mort. Or si le Christ est la vie, de quoi, de qui aurais-je crainte ?
Alors, il les exhorte. Et à la fois, il y a un tout petit souci aussi dans cette Église de Philippes. Il existe deux dames, Évodie et Syntykhè, qui se disputent. Elles disent : « Nous, Dieu, on est d’accord, mais elle je ne peux pas la sentir. Je ne veux pas la voir. » Et Paul envoie un de ses compagnons, Épaphrodite, en lui disant : « Va les réconcilier ! Je t’envoie avec deux missions. La première, c’est de dire : ‘Soyez dans la joie !’ » La joie est constante. C’est comme la base de la vie spirituelle.
Et nous nous souvenons que dans l’épitre aux Galates (chapitre 5, verset 22), il nous est donné les fruits de l’Esprit. Le deuxième fruit de l’Esprit, tel que Galates nous le dit, c’est la joie.
Si la joie est un fruit de l’Esprit, nous n’avons pas à imaginer à être dans un état de joie. Mais c’est plutôt une grâce à demander. On entend souvent ceci : « Mais sois dans la joie ! Manifeste que tu es dans la joie ! » Si je veux manifester la joie avec mes propres forces, je me trompe. Mais si j’entends la joie comme fruit de l’Esprit, que je demande à Dieu qu’Il me l’accorde, mon être intérieur, toute la structure de ma vie est dans la joie, puisque cette vie est conduite par l’Esprit Saint. Il faut le demander.
Et c’est ce que nous avons entendu dans l’Évangile, où Jean le Baptiste disait : « Criez, suppliez le Seigneur, afin que Lui-même, Il puisse convertir votre cœur. » Si le Seigneur convertit notre cœur, nous pouvons, à la fois demeurer dans la joie et à la fois connaitre notre identité profonde, celle d’Enfant de Dieu, qui n’a rien à craindre et qui a son cœur qui demeure dans la paix.
Mais Jean-Baptiste nous invite à une conversion particulière bien précise : celle de la justice. Les Pharisiens lui posent cette question : « Que devons-nous faire pour avoir le Royaume de Cieux ? Pour attendre le Sauveur ? » Il leur dit : « Mais, dans vos jugements, soyez droits. Ne faites de tort à personne. » Les soldats viennent le rencontrer : « Que devons-nous faire ? » Il leur dit : « Ecoutez, contentez-vous de votre solde et n’opprimez pas les autres. »
Alors la justice, qu’est-ce que c’est pour nous ? Elle se déploie, je dirais, en trois-quatre volets. Le premier volet, c’est la justice stricte. Quand vous allez chez monsieur Untel pour acheter votre je-sais-pas-quoi, vous donnez ce qu’il faut. Voilà.
Celle qui vient après, c’est la justice distributive, c’est-à-dire donner à chacun ce dont il a besoin. Ecoutez, nous ne sommes pas isolés, mais nous formons tous un Corps, un Corps humain, dans notre humanité et dans ce monde. Que je sois ici, que je sois ailleurs, nous sommes tous solidaires. Les actes que je pose ici et maintenant ont des conséquences et des retentissements jusqu’à l’extrémité du monde.
Et il y a la justice dans la gratuité, celle du don, où il y a une forme de gratuité qui est donnée sans rien attendre en retour. Et cette justice s’approche de la Miséricorde du Père. Si nous vivons, nous essayons de vivre cette conversion effectivement, l’horizon de l’espérance s’ouvre pour moi aujourd’hui et maintenant.
Et dans cet horizon de l’espérance, une promesse est liée : celle de la venue de Dieu, que nous attendons. Et nous préparons notre cœur à le recevoir de manière nouvelle, aujourd’hui encore, dans ce monde qui a tant besoin de joie, de paix, d’espérance et de promesse : celle de Dieu fait homme.
Demandons au Seigneur, au cours de notre célébration eucharistique, de Le supplier, de Le prier, tout en rendant grâce, en Lui demandant de nous accorder la joie et la paix, comme fruits qu’Il nous donne pour notre vie humaine et spirituelle. Amen.