3e DIMANCHE DE PÂQUES (B) 2024

14 avril 2024

  • Frère Philippe-Marie VAGANAY Frère Philippe-Marie VAGANAY

INTRODUCTION : Frère Philippe-Marie

Nous souhaitons la bienvenue aux enfants du collège des Muriers du Mans, à leurs familles. Ils sont venus ce week-end se préparer, les uns à la Profession de Foi, d’autres à la première des Communions, et puis d’autres encore à leur Baptême. Donc, nous les prenons dans notre prière. Et puis, nous accueillons aussi les accompagnateurs nationaux de l’association « Chemins d’Espoir ». Nous souhaitons la bienvenue au père Bertrand qui nous vient du diocèse du Curé d’Ars « Belley Ars ».

Nous venons de chanter « Jésus premier-né », et nous, nous sommes les derniers-nés. Nous sommes les tout petits frères de Jésus. Il est le premier-né parce que justement, Il est le premier des ressuscités, et nous, nous sommes ressuscités déjà en espérance, parce que nous venons, nous vivons de sa vie depuis le jour de notre Baptême. Et c’est en souvenir de notre Baptême que, nous allons bénir cette eau dont nous allons, justement, en être aspergés pour nous signer, nous rappeler à cette grâce de cette vie divine, qui nous a été donnée au jour de notre Baptême.

 

HOMELIE : Frère Philippe-Marie

Au lendemain de Noël, nous avons fêté l’Épiphanie du Seigneur, c’est-à-dire la manifestation, le mot Épiphanie veut dire manifestation, donc, nous avons fêté la manifestation de la divinité cachée sous le voile de l’humanité du Christ. La Résurrection est maintenant l’Épiphanie, la manifestation définitive de la divinité du Christ, à travers son corps glorifié. Mais la résurrection est encore une fois une manifestation, je dirais, à la mode de Dieu, c’est-à-dire qui se réalise toujours dans la discrétion. Dieu n’aime pas l’esbroufe, n’aime pas le tape-à-l’œil. Ses plus grandes actions, Il aime les faire dans la discrétion, et c’est ce qui s’est passé à Pâques, comme à Noël. Jésus est né la nuit, personne n’en a été le témoin, et Il est ressuscité aussi la nuit. Personne n’a rien vu.

La résurrection de Jésus s’est jouée dans la discrétion, et pourtant, elle est l’accomplissement de toutes les Écritures, toutes les Écritures convergent vers la résurrection du Christ, et la résurrection du Christ est le point de départ de toute la mission de l’Église à toutes les nations, en commençant par Jérusalem, comme nous venons de l’entendre dans l’Évangile.

Toute la révélation a pour but, d’ouvrir l’homme à l’espérance de la vie et du bonheur. Cette vie qui vient de Dieu, qui est un don gratuit de Dieu, avait été perdue par le péché qui nous a donné la mort. Mais, Dieu ne s’est pas résolu à cette issue funeste pour sa créature, Il s’est investi lui-même, pour redonner à l’homme la possibilité de retrouver le chemin de la vie et du bonheur. La résurrection de Jésus manifeste précisément, que la mort est vaincue et que la vie est à nouveau possible pour l’homme. Paradoxalement, il a fallu la mort du Christ pour que nous ayons accès à la vie.

Dans notre première lecture, Pierre, montre combien les hommes d’Israël ont été les protagonistes de la mort du Christ.

  • « Vous, vous l’aviez livré, vous l’aviez renié en présence de Pilate qui était décidé à le relâcher. Vous aviez renié le Saint et le Juste »

Ce qu’il ne dit pas, c’est que lui aussi l’a renié, et avant eux, par peur. Eux, c’est par ignorance de ce qui était vraiment Jésus. Qui était vraiment Jésus ? Ils l’ignoraient. C’est pour ça qu’ils ont agi ainsi. Il y a aussi une ignorance de la part des païens, ignorance tout aussi coupable, comme le déclarera St Paul aux Athéniens, un petit peu plus loin, dans le livre des actes des apôtres.

Si donc, la résurrection du Christ est l’Épiphanie définitive de sa nature divine, son mystère pascal est, je dirais, par jeu de miroir l’Épiphanie, la manifestation de notre péché. Tous nous sommes responsables de la Passion et de la mort du Christ, tous nous l’avons livré et renié, d’où cet appel de Pierre qui s’adresse non seulement aux Juifs, mais à tous et à nous aussi :

  • « Convertissez-vous donc et retournez vers Dieu pour que vos péchés soient effacés »

Ce qui veut dire, qu’il nous faut maintenant rompre avec le péché, rompre avec la mort et choisir la vie, cette vie qu’on ne peut trouver que dans le Christ ressuscité.

L’annonce de la résurrection est donc inséparable d’un appel à la conversion, et c’est bien ce qui se passe au Baptême où l’on renonce à Satan, où l’on renonce au péché et à la mort, et où l’on choisit de se laisser saisir par le Christ ressuscité, notre vie et notre résurrection.

St Jean dans la deuxième lecture nous a dit que, ce salut était devenu possible en raison de Jésus le juste, qui, par son sacrifice obtient le pardon des péchés, non seulement des nôtres, mais de ceux du monde entier. Jésus, dit-il encore, se tient comme notre défenseur, comme notre avocat devant le Père. Après les efforts et les austérités du temps du Carême, le temps pascal court le risque du relâchement. La joie du Ressuscité doit nous habiter, sans oublier de garder au cœur la joie de Le servir, de L’aimer, de Lui faire plaisir. C’est bien pour ça que nous avons vécu le Carême. St Jean vient de nous dire :

  • « Voici que nous savons, que nous Le connaissons, que nous connaissons le Christ »

C’est-à-dire, voici comment nous savons que nous L’aimons. Chez St Jean, connaitre le Christ équivaut à L’aimer, si nous gardons ses commandements. Hé oui, c’est cela vivre du Ressuscité, garder ses commandements, garder sa Parole, et c’est ainsi que l’amour de Dieu, dit-il, atteint vraiment la perfection. C’est ainsi que notre vie sera vraiment pleine, vivante, et heureuse. Alors oui, vivons de la vie du Ressuscité, vivons de la Parole du Ressuscité et donc, mettons-nous à son écoute, lisons l’Évangile, vivons en communion de cœur avec le Ressuscité, afin de rayonner son bonheur, sa joie et son amour et devenir nous aussi des épiphanies, des manifestations de sa résurrection.

AMEN