3e DIMANCHE DE PÂQUES (C) 2022

1 mai 2022

  • Père Paul	PAGEAUD Père Paul PAGEAUD

Introduction de Frère Marie-Jean : « Voici les cieux nouveaux et la nouvelle terre. » Oui, la Résurrection du Seigneur, sa victoire est le germe des cieux nouveaux et de la terre nouvelle que nous attendons et qui sont déjà là, quelque part lorsque Amour et Vérité, justice et paix sont parmi nous, sont vécus par nous. Oui, si nous sommes chargés en ce monde douloureux, blessé, pécheur, d’incarner de plus en plus, malgré nos propres faiblesses, d’incarner cet amour et cette vérité, cette justice et cette paix que le Seigneur nous offre par sa vie, sa vie qui nous est transfusée dans les Sacrements.
Eh bien, Reconnaissons d’abord que nous aussi par nos péchés nous entravons, nous retardons ce déploiement de la victoire du Christ, ce déploiement de Pâques ; eh bien, demandons la miséricorde du Seigneur, en reconnaissant que nous avons péché : Je confesse…

 

HOMÉLIE du Père Paul Pageaud : Nous avons chanté au début de cette messe : « Dieu se fait une joie de susciter des êtres libres, de rendre heureux tous les humains. Dieu se fait une joie (à tous) de faire à tous Miséricorde ». Mais, en ce premier jour du mois de mai, une belle intervention de la Vierge pourrait mettre en pratique ce chant, c’est la conversion miraculeuse de Claude Newman :

Les évènements miraculeux, cette conversion, se déroulent aux Etats-Unis, dans l’Etat du Mississipi en 1944.
Claude était un homme de couleur et travaillait dans les champs avec un propriétaire terrien. Il s’était marié, à peine âgé de 17 ans, avec une femme du même âge que lui. Deux années après le mariage, Claude, un jour, était aux champs, un ouvrier vient lui dire qu’il entendait sa femme crier, et qu’elle appelait de l’aide. Claude part immédiatement à la maison, et se précipitant chez lui, il trouve un homme en train de violenter son épouse.
Claude, voyant rouge, saisit une hache et porta un coup sur la tête de l’homme qui fut ouverte et il mourut sur le coup. Lorsqu’on découvrit que ce défunt était l’employé favori du propriétaire où Claude travaillait, alors Claude fut arrêté et condamné à la peine de mort par la chaise électrique.
Alors qu’il était encore en prison, attendant son exécution, il partageait sa cellule avec quatre prisonniers. Une nuit, les cinq hommes étaient assis et parlaient entre eux. A un moment, ils ont manqué de sujet de conversation, c’est alors que Claude a remarqué une médaille sur une chaîne autour du cou de l’un des détenus. Intrigué, Claude lui demanda :
« Qu’est-ce donc que cette médaille ? »
Le garçon, bien que Catholique ne put lui expliquer ce qu’était cette médaille, son origine et les Grâces qu’elle obtenait à ceux qui la portaient. C’est alors que le détenu se mit en colère, arracha sa médaille miraculeuse de son cou et la jeta par terre aux pieds de Claude, proférant un juron et toutes sortes de blasphèmes, disant à Claude de la récupérer s’il le souhaitait. Claude ramassa la médaille, avec la permission du gardien, et la plaça sur une chaîne autour de son cou. Lui, il ne savait pas ce que représentait cette médaille miraculeuse. Il croyait que c’était un simple bijou, mais il tint à la porter.
Pendant la nuit, alors qu’il dormait, il a été réveillé par quelqu’un qui lui secouait son poignet. Claude dira plus tard au Père O’Leary : « C’était la plus belle femme que Dieu ait jamais créé ». Au début, il eut très peur. La dame calma Claude et lui dit : « Si vous souhaitez que je sois votre Mère, et que vous puissiez devenir mon enfant, trouvez un prêtre de l’Église Catholique ».
Ayant dit cela, la dame disparut. Claude fut terrifié. Il s’est enfui vers la cellule des autres détenus. C’est alors qu’il demanda un prêtre catholique dès le lendemain matin. Le Père O’Leary, celui qui a fait ce récit, est appelé à la première heure le lendemain matin. Arrivé sur place, il écouta Claude qui lui raconta ce qu’il s’était passé la nuit précédente.
Puis Claude, de même que les quatre autres hommes de sa cellule, demandèrent à se faire catéchiser. Au début, le Père O’Leary a du mal à croire à cette histoire. Les autres assuraient au Père que tout ce que Claude disait était vrai, et que bien sûr, ils n’ont rien vu, ni entendu, la Vierge Marie.
Le père promit de leur enseigner le catéchisme, comme ils le leur avaient demandé. Le père retourna, le lendemain, à la prison pour commencer l’instruction. C’est alors que le père s’aperçut que Claude ne savait ni lire ni écrire. La seule façon qu’il pouvait lire et comprendre était si l’ouvrage était illustré. Claude n’avait jamais été scolarisé. Son ignorance était plus profonde encore et il ne connaissait rien de la religion. Il ne savait même pas qui était Jésus. Il savait tout juste qu’il y avait un Dieu.
Claude a alors commencé à recevoir les quelques cours scolaires et les autres prisonniers l’aidèrent dans ses études. Après plusieurs semaines, le Père O’Leary allait enseigner les prisonniers sur le Sacrement de la Confession, Confession religieuse, et les prisonniers étaient assis dans la salle de classe.
Le père dit alors aux prisonniers : « Bon les gars, aujourd’hui, je vais vous enseigner ce que c’est que le Sacrement de la Confession ».
Claude alors dit : « Oh ! Je sais ce que c’est. La dame m’a expliqué, déclara Claude, que lorsque nous nous allons à la Confession, nous ne nous mettons pas à genoux devant le prêtre, mais nous sommes à genoux devant la Croix de son Fils, et lorsque nous sommes vraiment repentis de nos péchés, et que nous les confessons, le prix du sang de Jésus descend sur nous et nous purifie de tous nos péchés ».
Le Père O’Leary fut complètement abasourdi par les dires de Claude, et de stupeur resta la bouche grande ouverte. Claude pensait qu’il était en colère et dit : « Oh, ne soyez pas en colère, ne soyez pas en colère ! »
Le prêtre lui dit : « Je ne suis pas en colère, je suis juste stupéfait. Vous l’avez revue cette dame, demanda-t-il ? »
Claude dit au Père : « Venez dans ma cellule, que nous soyons tous les deux ».
Quand ils se trouvèrent seuls, Claude dit au père : « Elle m’a dit que si l’on doutait ou que si l’on manifestait quelque hésitation, de vous rappeler que vous avez tenu un mensonge quand vous étiez dans un fossé en Hollande en 1940, que si Elle vous sortait de là, vous Lui avez fait un vœu que vous n’avez toujours pas tenu ».
Le Père O’Leary poursuivit : Claude m’a dit exactement ce qu’était le vœu… Aussi le Père O’Leary a été convaincu que Claude disait la vérité au sujet de la vision de la Vierge Marie.
Ils sont ensuite retournés en classe pour poursuivre les cours de catéchisme sur la Confession, et Claude dit aux autres prisonniers : « Vous ne devriez pas avoir peur d’aller en confession. Vous dites réellement vos péchés à Dieu, non pas au prêtre. Nous sommes obligés d’avouer nos péchés à Dieu. Et Claude expliqua : vous savez la Dame m’a dit que la confession est semblable à un téléphone. Par l’intermédiaire du prêtre nous parlons à Dieu, et Dieu nous parle par la bouche du prêtre ».
Environ une semaine plus tard, le Père O’Leary était en train de se préparer à enseigner la classe sur le Saint Sacrement de l’Eucharistie. Claude indiqua que la Dame lui avait également expliqué ce que c’était que la Sainte Communion et demanda au prêtre s’il pouvait raconter ce qu’Elle lui avait dit. Le prêtre accepta immédiatement.
Claude commença : « La Dame m’a dit que la Communion je ne vois que ce qui ressemble à un morceau de pain, mais Elle m’a dit que ce pain est véritablement son Fils, et Lui, Claude, son Fils sera en toi pendant quelques instants comme il était avec sa Mère quand il est né à Bethléem. Et que Claude devait passer son temps, comme Elle, en sa Présence en L’aimant, L’adorant, Le remerciant et Le louant, et en Lui demandant ses Bénédictions, que jamais rien ne puisse troubler ces quelques minutes qu’il doit passer avec Lui ».
Ayant terminé ses instructions, Claude fut reçu dans l’Église catholique par le Baptême, et le moment vint où l’exécution était proche. Il devait être exécuté à minuit cinq.
Le shérif lui demande : « Claude, vous avez le privilège d’une dernière demande, qu’est-ce que vous désirez ? »
« Eh bien, déclara Claude, vous êtes tous secoués, le geôlier est aussi secoué, et vous ne me comprenez pas. Je ne vais pas mourir, je vais juste quitter ce monde et retrouver la Dame. Alors qu’est-ce que je peux faire ? Est-ce que je peux faire une fête ? »
« Voulez-vous ? Demanda le shérif » Le père demanda l’autorisation de mettre quelques gâteaux et de la crème glacée, et Claude sollicita l’autorisation pour permettre aux prisonniers d’aller au deuxième étage pour que nous nous retrouvions dans la grande salle, afin que nous puissions être tous ensemble avant mon départ ?
« Quelqu’un pourrait attaquer le Père », dit aussitôt le gardien.
Claude se tourne vers les hommes qui se tenaient là et dit : « Oh non, ils ne le feront pas, n’est-ce pas vous n’allez pas le faire ? »
Ainsi le prêtre trouva un riche patron de la paroisse qui fournit la crème glacée et les gâteaux. Ensuite, à la demande de Claude, ils firent une Heure Sainte. Le prêtre avait apporté des livres provenant de l’église paroissiale. Ils firent ensemble aussi un Chemin de Croix. Ensuite les hommes furent reconduits à leur cellule.
Le prêtre est allé à la chapelle pour y chercher le Saint Sacrement, afin de pouvoir demander la Communion à Claude, puis le Père O’Leary alla à la cellule de Claude qui était agenouillé d’un côté. Le père s’agenouilla de l’autre. Ils prièrent ensemble après qu’il eut communié, lorsque l’horloge annonce l’heure de l’exécution de Claude.
Un quart d’heure avant le moment fatidique, le shérif arrivait en disant : « C’est repoussé, c’est repoussé. Le gouverneur vous accorde un sursis de deux semaines.
Claude n’avait pas été mis au courant que le shérif et le procureur du district cherchaient à obtenir un sursis à l’exécution de Claude, afin de lui sauver la vie. Quand Claude prit connaissance de cela, il commença à pleurer abondamment. Le prêtre et le shérif pensaient que c’était une réaction de joie parce qu’il n’allait pas être exécuté.
Mais Claude dit : « Oh hommes ! Vous ne me connaissez pas, si vous aviez pu voir le visage de la Dame, et que Ses Yeux se seraient penchés sur les vôtres, vous ne voudriez pas vivre un jour de plus. Et Claude dit « qu’ai-je fait de mal ces derniers jours, ces dernières semaines, pour que Dieu me refuse de rentrer à la Maison ? » Et le Père dit que Claude semblait profondément brisé, il sanglotait.
Le shérif ayant quitté la salle, Claude demanda au Père : « Pourquoi, pourquoi, pourquoi dois-je encore rester sur cette terre pendant deux semaines ? »
Le prêtre eut l’idée soudaine de rappeler à Claude qu’il y avait un détenu de la prison qui le détestait intensément. Le prisonnier qui avait mené une vie immorale était lui aussi emprisonné pour y être exécuté.
Le prêtre dit : « Peut-être que notre Sainte Mère veut que vous offriez ce sacrifice du délai d’être avec Elle pour la conversion de ce détenu ? » Après il continua : « Pourquoi ne pas offrir à Dieu chaque instant où vous êtes séparé de Lui pour ce prisonnier, afin qu’il ne soit pas séparé de Dieu pour l’éternité ? »
Claude acquiesça, et demanda au prêtre de lui apprendre la manière de bien faire ce sacrifice. Le prêtre la lui enseigna. Le lendemain, Claude dit au prêtre : « Ce prisonnier me détestait avant, mais, oh comme il me hait maintenant ! » Et le prêtre lui répondit : « Eh bien c’est plutôt bon signe ».
Deux semaines plus tard, Claude a été exécuté, et a rejoint sa belle Dame.
Le Père O’Leary fit remarquer : « Je n’ai jamais vu quelqu’un aller vers la mort avec autant de joie et de bonheur. Les officiels comme les journalistes en furent très surpris. Ils se demandèrent, mais, comment peut-on aller s’asseoir dans la chaise électrique tout en rayonnant de tant de bonheur ? »
Les derniers mots de Claude ont été pour le Père O’Leary : « Je me souviendrai de vous quand vous aurez quelque chose à demander, je demanderai pour vous ».
Deux mois plus tard, le détenu qui avait tant haï Claude devait à son tour être exécuté. Le Père O’Leary raconta : « Cet homme était la plus immorale personne que j’aie pu rencontrer. Sa haine pour Dieu, pour tout ce qui est spirituel, déclara le prêtre, défie toute explication ».
Juste avant son exécution, le médecin a invité cet homme à au moins s’agenouiller et dire le Notre Père avant que le shérif ne vienne. Le prisonnier cracha à la figure du médecin. Quand il fut attaché sur la chaise électrique, le shérif lui dit : « Si vous avez quelque chose à dire, dites-le maintenant ».
Le condamné commença à blasphémer, quand tout à coup il s’arrêta. Ses yeux fixaient un coin de la pièce, et son visage figé comme par horreur, il a crié appelant le shérif, lui disant : « Shérif, obtiens-moi un prêtre ! »
Conformément à la loi en vigueur, stipulant qu’un prêtre assiste aux exécutions, le Père O’Leary était présent, mais il se cachait derrière certains journalistes parce que le condamné avait menacé de la malédiction de Dieu s’il voyait un prêtre présent. Le Père O’Leary se rendit aussitôt auprès du condamné. Les gens sortirent de la pièce et le prêtre entendit la confession de l’homme, lequel déclara qu’il avait été catholique, mais qu’il s’était détourné de la religion à dix-huit ans, à cause de sa vie immorale.
Après la confession, quand tout le monde entra dans la pièce, le shérif demanda au prêtre :
« Qu’est-ce qui a pu le faire changer d’avis ? »
« Je ne sais pas dit le Père O’Leary. Je n’ai pas demandé. »
Le shérif se tourna vers le condamné et lui demanda : « Fils, qu’est-ce qui t’a fait changer d’opinion ? »
Le prisonnier répondit : « L’homme noir, Claude Newman, que je détestais tellement. Eh bien, il est là dans le coin, et derrière lui, avec une main sur chaque épaule se trouve notre Sainte Mère. Et Claude m’a dit : « J’ai offert ma mort en union avec Jésus Christ crucifié, pour que vous ayez le Salut. Marie a obtenu ce don pour vous et votre place est en enfer si vous ne vous repentez pas de vos péchés. » J’ai vu ma place en enfer, et c’est pour cela que j’ai crié ».
Tel est le pouvoir de la Bienheureuse Vierge Marie. Nous pouvons voir des parallèles entre l’histoire de Claude Newman et le mystère de Fatima en 1917 qui met l’accent sur la Confession, la Sainte Communion, l’offrande des sacrifices pour la Conversion des pécheurs, et enfin la vision de l’enfer. « De nombreuses âmes vont en enfer, avait enseigné Notre Dame de Fatima, parce qu’il n’y a personne qui prie, et qui se sacrifie pour elles. » AMEN.

Et nous pouvons chanter : « Au Ciel, au Ciel, au Ciel, j’irai la voir un jour… »

Note : Vous pouvez retrouver ce récit, en suivant ce lien : http://aux2tables-elisabeth.blogspot.com/2016/07/conversion-miraculeuse-de-claude-newman.html