4ème Dimanche de l’AVENT (B)

20 décembre 2020

  • Frère Omer COULIBALY Frère Omer COULIBALY

Introduction : Frères et Sœurs bien-aimés, depuis le 17 Décembre, c’est-à-dire depuis le jeudi dernier, nous sommes entrés dans cette grande semaine où, à la prière du soir, aux Vêpres, (sitôt) au cantique à Marie, nous entonnons les Antiennes qui commencent par « Ô », c’est-à-dire pour manifester toute l’attente du peuple chrétien à la venue nouvelle du Seigneur. Marie fut le modèle, elle est le modèle de l’attente pour nous.
Au début de notre célébration eucharistique, présentons-nous devant ce Dieu de miséricorde et de bonté avec toutes nos attentes, et nos manquements aux attentes de la venue du Seigneur, et implorons son Pardon.

 

Homélie : Frères et Sœurs bien-aimés, est-ce que vous allez bien ? Est-ce que vous êtes un peu en forme, ce matin ? Ah ! c’est timide, hein !  Est-ce que vous vous préparez bien à la venue de Notre-Seigneur Jésus ? Ah ! C’est facile de se préparer à la venue du Seigneur ? Est-ce que c’est facile ? Non, c’est pas aussi facile que ça parce qu’il y a beaucoup de choses qui se passent dans notre tête et dans notre vie. Heureusement que au moins une fois par semaine nous avons un jour où nous pouvons dire stop à tous nos soucis, stop aux pensées qui nous accablent, qui nous empêchent de nous retrouver avec nous-mêmes et avec Dieu, et de nous retrouver dans une église avec d’autres Frères et Sœurs pour célébrer le Seigneur, célébrer la vie.
Les lectures de ce jour nous permettent de contempler la réalité des deux origines de Notre-Seigneur Jésus. Dans la première lecture que nous avons entendue, il y a une espèce de dialogue entre le Seigneur et son roi bien-aimé, David. Nous connaissons bien tout ce que David a fait de pas beau, mais le Seigneur l’a choisi.
David dit au Seigneur : « Je vais te construire « bayit », je vais te construire « oikia », je vais te construire une « maison ». Le Seigneur envoie son prophète Nathan pour lui dire : est-ce à toi de me construire « bayit », est-ce à toi de me construire « oikia » ? Est-ce à toi de me construire une descendance ?
Nous voyons là, à la fois la pertinence de l’amour que Dieu a pour nous. Il aurait pu dans sa grande autorité décider de descendre comme superman sur notre terre et puis sauver tout le monde, un coup et c’est bon, on n’en parle plus, il n’a pas choisi cette voie, il a décidé de s’incarner, il a décidé de cheminer avec l’homme, aux pas de l’homme, avec l’homme, il décide de prendre chair, la chair humaine, pour accomplir son œuvre de Rédemption et de Salut. Non seulement il prend la chair humaine mais il ne nie pas ce qu’il est, et c’est ce que nous découvrons dans l’évangile, à travers ce beau récit de l’Annonciation, que nous entendons plusieurs fois dans l’année et particulièrement aujourd’hui et le 25 mars.
Dans ce récit, il y a quelque chose aussi d’assez étonnant : l’ange vient, il descend dans la maison, il descend, on va dire, dans « l’oikia » de Marie, il respecte Marie et il lui annonce tout le projet que Dieu a pour elle. Qu’est-ce à dire pour nous aujourd’hui ? Bien avant David, avec David et avec Marie, Dieu décide de conclure une Alliance qui a valeur d’éternité. Et cette Alliance va prendre chair en la personne de Jésus-Christ.
J’aime me mettre en mémoire ce passage du traité de Saint Irénée contre les hérésies, je trouve ça beau et je trouve ça parlant pour nous aujourd’hui, il dit ceci du Verbe de Dieu, il dit : « Oui, c’est le Verbe de Dieu qui a habité en l’homme, qui s’est fait Fils de l’homme -pour que Dieu habite, pour que l’homme puisse recevoir Dieu,- pour habituer l’homme à recevoir Dieu et pour habituer Dieu à habiter en l’homme », il nous situe dans les deux dimensions de l’origine de Jésus. Et quelque part, il nous dit aussi que nous avons une double origine, notre origine humaine à travers notre arbre généalogique et notre origine divine à travers notre baptême et à travers cette grande famille des enfants de Dieu que nous formons tous.
J’aime à penser avec Saint Augustin que « l’homme devienne capable de Dieu » en ce moment précis où il prend conscience de sa double origine, de sa double filiation. Si nous vivons de cette double filiation, notre cœur demeure dans la paix. Vous savez : nous fêtons Noël en décembre, décembre c’est un peu la période où à l’extérieur la nuit se fait de plus en plus agressive, de plus en plus pressante, de plus en plus oppressante pour nous, mais cela aussi est le révélateur aussi de ces ténèbres qui habitent aussi notre cœur et qui nous oppressent et qui nous pressent de partout. Fort heureusement que notre origine divine est là pour apporter la lumière qui vient de notre Père des cieux.
Jésus-Christ, Lumière des Nations, Lumière des cœurs, vient illuminer notre cœur. Il est comme cette aurore qui va aller en grandissant et qui va éclater au moment de sa Passion, de sa mort et de sa Résurrection pour, à la fois, nous dire que notre destinée finale n’est pas simplement et seulement de ce monde, elle est en Dieu. Comme des étoiles, pour certaines filantes, d’autres plus lentes, nous sommes tous appelés à mener, à nous laisser illuminer par le Christ et à recevoir cette vie que Dieu nous donne au quotidien.
Avec Marie et tous les Saints qui nous ont précédés, demandons au Seigneur au cours de notre célébration eucharistique de nous laisser illuminer par sa présence, par la lumière de Bethléem. Amen.