5e DIMANCHE DE CARÊME (A) 2023

26 mars 2023

  • Frère Omer COULIBALY Frère Omer COULIBALY

INTRODUCTION : Frère Omer

Frères et sœurs, en ce cinquième dimanche de Carême, nous sommes réunis pour célébrer le Seigneur. Et dans notre assemblée, nous sommes heureux d’accueillir les Louveteaux qui ont reçu une petite tempête cette nuit. Et nous sommes aussi heureux d’accueillir ces familles qui se retrouvent au Prieuré, pour vivre un temps de retraite, un temps de récollection, un temps de repos.

Préparons-nous à célébrer le mystère de l’Eucharistie, en reconnaissant que nous avons péché.

 

HOMELIE : Frère Omer

Frères et sœurs, est-ce que vous allez bien ce matin ? Oui ! Ah, c’est une bonne nouvelle. Les Louveteaux, il a plu hier, vous étiez sous la tente. Ça a été ? Oui ? C’était un peu difficile ? Oh oui, mais ce n’est pas grave. La bonne nouvelle, c’est que nous sommes réunis là, pour dire à Jésus que nous sommes heureux d’être avec lui, et les uns avec les autres. Et c’est la plus belle nouvelle, pour nous ce matin.

Dimanche dernier, nous avons entendu l’Évangile de l’aveugle né, où on nous présentait Jésus comme le Créateur. Cet aveugle, ce n’est pas quelqu’un qui voyait et puis après, il est tombé aveugle et puis Jésus l’a guéri. Non, on dit qu’il est né aveugle, c’est-à-dire à partir de rien, Jésus crée. Il est créateur avec le Père. Ça va ?

Aujourd’hui, on nous présente Jésus comme celui qui recrée. Un terme un peu plus compliqué comme le rédempteur, celui qui a en lui à la fois le principe de la vie, et aussi le principe de redonner la vie. Qu’est-ce qu’il y a de plus terrible pour un être humain que la mort ? Et c’est face à cette réalité que nous sommes confrontés dans l’Évangile et les lectures de ce jour.

Bon, j’ai fait un petit résumé, ceux qui veulent continuer une petite sieste, parce qu’on a perdu une heure, vous pouvez ! Ceux qui veulent s’évader un peu dans la tête, pour aller un peu ailleurs, vous avez le droit ! Et pour les autres, si vous voulez, on va continuer notre méditation. Vous savez, dans la messe, la partie la plus difficile, la plus ennuyeuse, c’est l’homélie. On est tous d’accord là-dessus, donc vous avez le droit de vous échapper. Allez, bon, pour ceux qui sont avec nous, on va essayer d’entrer un peu plus en profondeur dans les lectures de ce jour.

Dans la première lecture que nous avons entendue, du prophète Ezéquiel, il nous présente ce Dieu qui va venir restaurer une restauration nationale, de ce peuple juif qui était dispersé, qui était en proie avec la souffrance, avec la mort, et qui avait perdu son identité. Et Dieu lui dit : « Ezéquiel, à travers cette vision que tu viens d’avoir, va dire à mon peuple que je veux le sortir de leur tombeau. », c’est-à-dire du lieu où ils n’existaient pas. Ils n’avaient aucune consistance, ils étaient morts. « Dis-leur que moi, le Seigneur, non seulement je vais leur donner la vie. Je vais les unir entre eux, je vais faire d’eux mon peuple. Et je vais leur donner une identité, une existence. » Ça va ? Bien !

L’Évangile d’aujourd’hui, qu’est-ce que ça nous enseigne ? C’est passionnant. C’était un peu long, on est tous d’accord là-dessus. Mais, on ne pouvait pas prendre la moitié de cet Évangile, ça allait être dommage pour nous. Dans cet Évangile que nous venons d’entendre, à la fois on nous présente, comme en préfiguration, la passion, la mort et la résurrection de Jésus ; et à la fois on nous présente ce qu’il y a de plus terrible, pour un être humain et pour les êtres que nous aimons, la mort, et comment Dieu se situe par rapport à la mort.

Donc, on va prendre au point de départ. On nous dit : Lazare était malade, et Jésus se trouvait dans un lieu. Il s’était un peu retiré parce que les Juifs de l’époque cherchaient à le lapider.

Jésus avec ses douze disciples, le Jeudi Saint, c’est quatre jours avant la Résurrection, Jésus avec ses disciples, il donne le dernier testament. Il leur parle de ce qui va arriver et il institue l’Eucharistie. Comme il va unifier ses disciples, comme il va les préparer à passer la grande épreuve, comme il va les aider à être un seul peuple, une identité : disciple du Christ, qui se continue jusqu’à aujourd’hui à travers chacun d’entre nous.

Et de là-bas, on lui annonce la maladie de Lazare, lui qui sait tout, qui est Dieu, saisit que Lazare est mort. Il dit à ses disciples comme pour le cheminement de Jésus, les disciples ne comprennent rien du tout. A chaque fois, ils se font avoir, parce que Jésus leur parle tout droit, mais eux commencent par penser à gauche, à droite, devant, derrière. Ils ne suivent pas Jésus.

Il leur dit : « Allons parce que notre ami Lazare est mort. » Thomas dit : « Mais Seigneur, oui, écoute, on va aller mourir avec toi. » Comme Pierre qui dit à Jésus : « Tout le monde peut te renier, moi, Pierre, non mais jamais je vais te renier. » On retrouve encore la Passion du Christ.

Et ils arrivent à un autre endroit. Cet endroit on peut l’identifier au Jardin des Oliviers, où Jésus avec ses disciples, où toute la dimension humaine du Christ va prendre une ampleur extraordinaire. Jésus, au Jardin de Gethsémani, pleure. Ici, en rencontrant Marthe et Marie, il pleure. Toute l’humanité du Christ nous est présentée. Ce qui va être intéressant, c’est que, dans ce lieu, Jésus va dévoiler toutes les qualités de chacune des personnes qui sont autour de lui.

Marthe, nous connaissons bien Marthe, c’est celle qui était tout le temps affairée, tout le temps en mouvement. Et là, Jésus va entreprendre un dialogue avec elle, où la profondeur de la vie spirituelle de la vie spirituelle, où la régénérescence de Marthe va éclater. Elle va reconnaitre en Jésus Christ le Christ, celui qui est l’auteur de la vie et de la résurrection.

Sa sœur Marie, on nous la présente comme la contemplative ; elle était assise dans la maison. On lui dit : « Le maitre est là, il t’appelle. » Elle court, elle se jette à ses pieds comme en acte d’adoration. Là aussi va éclater toute la profondeur de la dimension contemplative de Marie.

Marthe et Marie, c’est chacun d’entre nous, notre relation à Dieu. Comment est-ce que nous nous situons vis-à-vis de Dieu ? Comment est-ce que nous entrons en relation avec Dieu ? Par l’activité, l’action, ou par la contemplation, ou les deux ? Mais toujours à la lumière du Christ, jamais sans le Christ. Et Jésus va comme faire comprendre, à tous ceux qui sont avec lui, sa mission définitive ultime qui sera la résurrection.

Regardons bien dans le texte. Jésus, toujours, sollicite la coopération de ceux qui sont avec lui, même face à la mort. La mort, comme je le disais, c’est ce qu’il y a de plus terrible pour l’être humain. Pour celui qui doit mourir, il a peur de perdre ceux qu’il aime. Pour ceux qui sont en vie, ils ont peur de perdre celui qui va mourir, qui va être soustrait à leurs yeux.

Et Dieu n’est pas ce Dieu qui est indifférent à la souffrance, au quotidien, même à la mort de l’homme. Il assume tout de notre humanité, à l’exception, bien sûr, du péché. En assumant même la mort, de l’intérieur de la mort, il détruit la mort et fait exploser la vie. C’est ça le sens de la résurrection pour nous.

Et c’est ce qui va se passer avec Lazare. Il demande : « Roulez la pierre. » D’une parole. Il aurait pu dire : « Pierre, roule-toi de côté. » Non ! Il demande la coopération de l’homme.

Ce matin nous entendions dans l’Office des Lectures, St Augustin qui disait : « La mort de l’âme, c’est l’absence de foi. » Tous ceux qui étaient venus pleurer, les disciples, peut-être Marthe et Marie, devant la mort physique de Lazare, tous, dans leurs âmes, étaient comme un peu morts avec Lazare. Et St Augustin nous dit : « La mort du corps est l’absence de l’âme. »

C’est-à-dire, si nous considérons que la dimension matérielle de notre corps, notre vie de chrétien n’a aucun sens. Puisque nous nous croyons que, au-delà de la mort, il y a la vie, puisque le principe de la vie nous est donné le jour de notre Baptême, et que nous continuons à recevoir à travers les sacrements que nous vivons en Église.

J’aime me rappeler aussi de cette parole de St Augustin qui dit : « Dieu a créé l’homme sans l’homme, c’est-à-dire sans sa volonté, mais il ne peut pas le sauver sans lui. Il a besoin de la coopération de l’homme. »

Peut-être, pour nous, c’est l’occasion de nous poser la question : comment est-ce que nous coopérons à cet acte de rédemption, à cet acte de résurrection, à cet acte de vie que Dieu nous donne ? Peut-être que c’est ce que St Paul nous dit à travers ce que nous avons entendu dans la lettre aux Romains.

De par notre Baptême, nous sommes de l’Esprit, non plus de la chair. Et tout ce que nous accomplissons, avec Jésus Christ, tient son origine du Père qui a ressuscité Jésus Christ. Est-ce que nous croyons en cela ? C’est une question. Est-ce que nous croyons en cela, que tout ce que nous faisons, tout ce que nous vivons avec Jésus Christ, Dieu est avec nous, et assume tout avec nous ?

Ce silence, c’est oui, c’est non, c’est quoi ? C’est plutôt oui, c’est ça ? Oui, très bien. J’aime penser à cette chanson, je ne sais pas si vous la connaissez, de Jean-Noël Laprise, je crois qu’il s’appelle : « Je te dis que si tu crois tu verras la gloire de Dieu. »

Vous connaissez ce chant ou pas ? Eh bien, on va chanter ça ensemble.

« Je te dis que si tu crois tu verras la gloire de Dieu.

Je te dis que si tu crois tu verras la gloire de Dieu.

Tu verras la gloire de Dieu, tu verras la gloire de Dieu.

Je te dis que si tu crois tu verras la gloire de Dieu. »

AMEN