6e DIMANCHE du Temps Ordinaire (A) 2023

12 février 2023

  • Monseigneur Michel Cartatéguy, archevêque émérite de Niamey (Niger) Monseigneur Michel Cartatéguy, archevêque émérite de Niamey (Niger)

ACCUEIL : Frère Jean-François

Bonjour à tous ! Nous avons la joie d’avoir parmi nous le Conseil provincial de la Société des Missions Africaines, et notre célébration est présidée par Monseigneur Michel Catatéguy, ancien Archevêque de Niamey au Niger. Voici donc le Père François, Provincial, et le Père Éric, Vice-Provincial.

Et dans notre assemblée, nous avons la formation aux danses d’Israël, quelques personnes qui ont vécu ce week-end, ainsi que les jeunes professionnels du Mans qui animent cette célébration, et les Scouts et Guides de France du Mans. Merci à vous d’être là et merci Monseigneur de présider à cette célébration.

INTRODUCTION : Monseigneur Cartatéguy

Merci pour votre mot d’accueil cher Père. Soyez toutes et tous les bienvenus. L’Eucharistie de ce dimanche nous rassemble, en frères et sœurs d’une même famille, désireuse d’être fidèle au message du Christ, à qui nous avons promis de suivre son chemin des Béatitudes, dans la fidélité de notre engagement du Baptême.

Aujourd’hui, le Christ continue à enseigner ses disciples, sur la montagne, en leur demandant d’accomplir toute loi avec la perspective de l’amour de Dieu et des autres. Et la même demande nous est faite également.

Ce dimanche, c’est le dimanche de la santé, depuis que le Pape Jean-Paul II l’a institué, pour rendre grâce à Dieu pour notre propre santé, pour implorer une meilleure santé pour ceux et celles qui sont dans la souffrance, physique et psychique, et pour faire monter une prière pour tous les professionnels de la santé, les bénévoles visiteurs, les aumôniers, tous ceux et celles qui sont au service des patients.

Frères et sœurs, préparons-nous à célébrer le mystère de l’Eucharistie en reconnaissant que nous avons péché.

 

HOMELIE : Monseigneur Cartatéguy

Chers frères et sœurs, je vous rappelle le contexte de l’Évangile de ce jour. Jésus, pour s’arracher à la foule qui le pressait, monte sur la montagne. Et ses disciples se rapprochent de Jésus. Et là, il commence à les instruire. Après avoir proclamé les Béatitudes, maintenant il va les développer.

Dimanche dernier, il leur disait : « Vous êtes le sel de la terre, la lumière du monde. » Et aujourd’hui il leur dit, et il nous dit : « Vous avez appris… mais moi, je vous dis… »

Sa Parole aujourd’hui se fait plus radicale, une Parole qui va à la racine même de nos comportements, une Parole qui nous secoue pour aboutir dimanche prochain à entendre cette Parole qui résume toute cette exhortation sur la montagne : « Soyez parfaits, comme votre Père est parfait. »

Et la liturgie est bien faite. Si nous sommes sur ce chemin de perfection, on peut suivre Jésus autant au désert qu’au calvaire, et ce sera le temps du Carême.

Comme le dit un pasteur protestant, cet enseignement sur la montagne est un vrai trésor, une véritable clé pour vivre la vie ordinaire d’une manière extraordinaire. Personne ne nous oblige à prendre la route des Béatitudes, personne, et les vivre dans notre vie, personne, nous sommes libres de notre choix. Il n’y a aucune pression de la part de Dieu pour nous obliger à suivre son Fils.

Et cette liberté de choix est bien exprimée dans la première lecture. Ben Sira le Sage, notable de Jérusalem, bien imprégné de l’amour de la Loi, fait une réflexion sur la liberté : « Si tu le veux, tu peux observer les commandements. Il dépend de ton choix de rester fidèle. Le Seigneur a mis devant toi l’eau et le feu. Etends la main vers ce que tu préfères. »

Nous sommes donc responsables de notre choix. La liberté, et spécialement dans le domaine religieux, est un don de Dieu. D’ailleurs, vous l’avez remarqué, l’Église, lorsqu’elle propose un sacrement, elle fait appel à notre liberté. Tout appel de la part de Dieu est un appel à la liberté de celui qui est choisi. Si nous faisons en toute liberté notre choix pour suivre Jésus, pour être chrétien avec toutes les exigences que cela comporte, par contre il nous est demandé d’y être fidèle comme Dieu l’est à notre égard.

Entrons en profondeur dans ce qui nous est demandé aujourd’hui, à travers l’Évangile de ce jour. Jésus fait tout un développement sur la Loi, qui régit les relations avec Dieu et avec les autres, et en introduction, il précise bien : « Je ne suis pas venu abolir la Loi, mais l’accomplir. »

En fait, il fait une lecture nouvelle de la Loi de Moïse, une lecture nouvelle parce qu’elle a été déformée, par les scribes et les pharisiens. L’esprit de la Loi a été travesti par ceux qui étaient chargés de le faire connaître, dans un esprit initial. Ce que propose Jésus dans l’accomplissement de la Loi, c’est un chemin de perfection, un chemin d’amour. Il ne suffit pas de respecter la loi, comme un fondamentaliste peut le faire, mais il nous faut vivre l’esprit de la Loi qui est un esprit d’amour, pour Dieu et pour les autres.

D’ailleurs, cet esprit était là, dès le début, dans la profession de foi d’Israël : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton être, de toute ta force, et les paroles de commandement que je te donne aujourd’hui seront présentes à ton cœur. » (Deutéronome 6 : 4 – 6)

Et un peu plus loin, quelques versets après, il dit : « Si nous pratiquons fidèlement, – c’est-à-dire dans l’esprit de l’amour, en serviteur de Yahvé, pas en serviteur de la Loi, – nous serons justes à ses yeux. »

C’est en fait cela que Jésus rappelle, peut-être avec une force et un style de son époque, pour faire réagir. Avant la stricte observance de la Loi, c’est le cœur qui régit les relations entre les hommes et avec Dieu : « Que votre ‘oui’ soit ‘oui’, et que votre ‘non’ soit ‘non’, ce qui est en plus vient du mauvais. »

Alors, j’ai envie de vous souhaiter cela, comme je le souhaite à moi-même, en toute liberté, disons ‘oui’ au chemin de bonheur que Jésus nous propose, maintenant et pour les siècles des siècles.

AMEN