7e DIMANCHE DE PÂQUES B 2024

12 mai 2024

  • Frère Yves  FRÉMONT Frère Yves FRÉMONT

L’homélie n’a pu être enregistré, mais vous pouvez retrouver toute la Messe de ce 7e Dimanche 12 mai sur YOUTUBE.

 

Introduction : Notre communauté, ce matin, est en mission : cinq de nos frères sont sur la route de Pontmain, trois sont à Laval pour le rassemblement diocésain des jeunes, autour de l’évêque, et puis notre frère organiste, lui, il est au lit, il n’est pas bien. Voilà.

Nous allons être en communion avec tous ceux qui pélerinent en ce moment, qui sont rassemblés à Laval, ceux de la roulotte eucharistique aussi, qui s’en va sur Notre-Dame du Chêne, qui arrive aujourd’hui. Nous sommes en communion avec toutes ces personnes, qui, comme nous, suivent le Christ, mais là, tout particulièrement, dans la mission.

 

Homélie : Ce matin, je vais orienter l’homélie sur cette grande révélation, dans l’Évangile de saint Jean, qui est très importante : « Dieu est amour. » Dans l’Ancien Testament, Dieu avait dit : « Je suis celui qui est. » Et puis, dans le Nouveau Testament : « Je suis le Dieu de l’Amour. »

Dans la deuxième lecture, saint Jean nous dit : « Nous attestons que le Père a envoyé son Fils comme Sauveur du monde… » Voilà quelque chose de formidable : nous avons un sauveur. On en a besoin. Nous sommes là, parce que nous sommes venus à la rencontre de Celui que notre Père du Ciel nous envoie comme Sauveur. Donc, si nous nous tournons vers Jésus, nous sommes sauvés. Quoi qu’il arrive.

Et saint Jean de rajouter : « Nous avons reconnu que l’amour de Dieu est parmi nous. » Eh oui ! Si Jésus est au milieu de nous, alors, l’amour de Dieu est parmi nous. FORMIDABLE ! Alors, effectivement, ce n’est formidable que si nous avons la foi. Sinon, c’est un discours, ce sont des mots. Ça circule, mais ça n’a pas d’épaisseur, ça n’a pas de contenu. Ça n’a pas de vie, ça ne nous rejoint pas dans notre quotidien. Il faut avoir la foi, pour en voir toute la teneur, toute la profondeur.

À la différence des évangélistes Mathieu et Luc, Jean ne rapporte pas la prière du Notre Père dans son Évangile, mais ce que nous entendons, aujourd’hui, dans l’Évangile est de la même teneur. « Père garde mes disciples dans la fidélité à ton Nom que, tu m’as donné en partage pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes ».

Nous retrouvons là, la première demande du Notre Père : « Notre Père qui est aux cieux, que ton Nom soit sanctifié. » La première demande, invite à reconnaître Notre Père pour ce qu’il est vraiment, la SOURCE ABSOLUE de l’AMOUR. Sanctifier le Nom de notre Père du ciel, n’est-ce pas reconnaître qu’il est le SAINT par excellence, le TOUT AUTRE, la perfection de l’AMOUR DIVIN, un ROC, éternel, sur lequel nous pouvons nous appuyer en totale confiance. « Dieu est Amour » nous dit donc Jean. Amour ou Dieu, c’est synonyme. C’est la même chose.

« Que ton règne vienne. » Il ne suffit pas de reconnaître que Dieu est la source de l’amour, il faut avoir aussi le désir d’aller nous abreuver à cette source jaillissante d’eau vive, qu’est l’ESPRIT-SAINT, c’est-à-dire l’Amour en personne. C’est une invitation à une prière résolue, humble, ardente, confiante, et surtout persévérante. C’est une invitation, oui.

Pour que l’Amour du Seigneur pénètre nos cœurs, nous avons besoin de la prière. Pas juste une petite prière. Il faut prendre du temps pour prier. Si c’est si important que ça, accordons du temps à ce qui est important. Prions et prions, si possible, longuement. Jésus nous en montre l’exemple. A l’heure où il passe de ce monde à son Père, les yeux levés au ciel, lui, Jésus, il prie longuement.

« Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » Au ciel, l’Amour Divin rayonne en maître absolu. Il n’y a plus d’égoïsme, il n’y a plus de mensonge, il n’y a plus de jalousie. Il n’y a que l’Amour. Au ciel, il n’y a que l’Amour. En unissant nos volontés à celle de Dieu, nous laissons le souffle divin circuler dans nos relations humaines. Cette haute mission est belle, mais terriblement exigeante. C’est un véritable challenge que celui d’aimer sur terre, comme on aime au ciel et comme on aimera d’ailleurs pour l’éternité. Jésus, durant sa vie parmi nous, lui, en tant qu’homme, a relevé ce défi, il nous a aimé comme on aime au ciel. Quand on regarde Jésus, on voit comment on aime au ciel.

« Donne-nous notre pain quotidien. » L’amour a besoin de se fortifier, il a besoin d’être nourri, entretenu. Le Pain eucharistique répond à merveille à cette nécessité. Qui, mieux que Dieu peut alimenter la capacité d’aimer comme il convient ? Partager la Table de Dieu, n’est-ce pas le lieu de la communion la plus profonde, avec des effets secondaires les plus positifs pour notre vie quotidienne ? Partager ensemble et souvent « le Pain du ciel » participe assurément et d’une manière optimale à la santé de nos familles, de nos communautés et, je dirais, de notre pays.

« Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. » Renouveler une relation aimante après une blessure, cela tient du dépassement réel de sa souffrance, pour s’ouvrir à nouveau, à l’autre et reprendre la route ensemble. Waaoouh ! Que c’est magnifique lorsque cela est vécu avec élan, avec la volonté de croire que l’amour transcende toutes les difficultés. Dieu chemine avec nous, comme il a cheminé avec les disciples d’Emmaüs. Il vient réchauffer nos cœurs, à la Lumière de son Évangile, de sa victoire sur toutes les situations mortifères. Et Dieu sait s’il y en a aujourd’hui des situations mortifères. Alors, allons à Jésus, il va nous revigorer.

« Ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal. » Le Serpent, dans le Livre de la Genèse, souffle à l’oreille du premier couple, que Dieu ne dit pas toute la vérité. Le Menteur par excellence susurre à l’oreille : mangez du fruit de l’arbre, vous ne mourrez pas, au contraire, vous serez comme lui, comme Dieu ! C’est notre monde occidental d’aujourd’hui : on n’a plus besoin de Dieu. On a la connaissance du bien et du mal. Et c’est nous qui décidons ce qui est bien, ce qui est mal. On est Dieu. Waaoouh ! C’est un monde formidable.

Voilà la réalité du péché originel : douter de la Parole de Dieu, comme si Dieu pouvait mentir ou faire une fausse promesse ou avilir l’Homme, le réduire, le mettre en-dessous de Lui. Tout ça, c’est des pièges du démon. Combien de sirènes, dans notre monde d’aujourd’hui, pour contrecarrer le projet d’amour voulu par Dieu. Aussi, est-il important de reprendre, dans notre prière, les paroles de Jésus dans l’Évangile d’aujourd’hui : « Père, je ne te demande pas de les retirer du monde, mais que tu les gardes du Mauvais. »

Je ne résiste pas en finale de cette méditation, de vous proposer la lecture de ce beau texte du pape Benoît XVI, écrit en 2019 : « Le contrepoids contre le mal, qui nous menace et menace le monde entier, ne peut consister qu’en notre abandon à cet amour. Il est le vrai contrepoids au mal. La puissance du mal naît, de notre refus d’aimer Dieu.[1] »

Dans la dernière partie de notre messe, nous prions le Notre Père, juste après l’offrande sacrificielle de Jésus à son Père. C’est bien dans l’amour total du Fils que les portes du ciel sont ouvertes et que nous pouvons oser dire à notre Dieu « Papa, notre Père du ciel ».

Avec MARIE, rendons-nous disponibles pour entendre la Parole de Dieu, la vivre et la chanter dans le Magnificat, avec dans le cœur cette béatitude : « BIENHEUREUX CEUX, CELLES QUI CROIENT A L’AMOUR DE DIEU ! » (Luc 1,45).

AMEN

[1] Benoît XVI texte sur les abus sexuels, 3ème partie – 2019.