ASSOMPTION DE LA SAINTE VIERGE MARIE 15 août 2022

15 août 2022

  • Frère Jean François	CROIZÉ Frère Jean François CROIZÉ

(Ap 11,19 ; 12,1-6. 10 ; Ps 44 ; 1 Co 15, 20-27 ; Luc 1, 39-56.)

 

INTRODUCTION à la Célébration : Chers frères et sœurs, aujourd’hui, nous fêtons notre Mère dans son Mystère de l’Assomption. C’est aussi la fête de chacun d’entre nous d’ailleurs, puisque nous sommes les fils d’une telle Mère, l’Assomption de Marie au Ciel, et nous communions à l’immense joie du Ciel. Marie entre dans la gloire de Dieu.

Le pape Pie XII en la fête de tous les Saints le 1er novembre 1950 déclarait :

  • « Nous affirmons, nous déclarons et nous définissons comme un dogme divinement révélé que l’Immaculée Mère de Dieu, Marie toujours vierge, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la gloire céleste ».

Louis XIII a remis son royaume à la protection de Marie, et le pape Pie XI, il y a 100 ans aujourd’hui, le 15 août 1922 déclarait Notre Dame de l’Assomption Patronne principale de la France. Eh bien aujourd’hui, c’est la plus belle, la plus grande, la plus merveilleuse fête des mères en Marie, et offrons le plus beau bouquet de fleurs de notre affection filiale par notre chant, notre prière. Il ne faut pas se retenir, il faut chanter, et comme des enfants bienaimés de Marie et du Père, eh bien ensemble confessons notre amour en confessant aussi notre péché au Seigneur de Miséricorde.

 

HOMÉLIE : Chers frères et sœurs, aujourd’hui il n’est permis à personne d’être triste. C’est quand même une extraordinaire fête que nous fêtons aujourd’hui en Marie notre Mère. Alors, ayez une tête de ressuscité, comme Marie montée au Ciel. Oui, aujourd’hui, toute la création, l’Eglise visible et invisible, les Saints, les Anges, toutes les créatures vénèrent dans une même louange, Marie, notre Maman du Ciel.

Son Assomption au Ciel c’est son entrée dans la gloire de Dieu. Elle est accueillie par le Père, par son Fils Jésus, par l’Esprit Saint, et c’est un jour de très grande joie et de victoire.

Dans cette partie du Livre de l’Apocalypse que nous avons entendu, il est dévoilé tout le mystère de Marie en sa maternité divine qu’il soit glorieux, douloureux, joyeux, et en même temps, la caricature, oui, la caricature du dragon empruntant les signes de puissance divine dans la précarité et la faiblesse de son pouvoir éphémère. St Paul annonce qu’il sera détruit.

Le Magnificat de Marie qui fait suite à cette visitation à sa cousine Elisabeth, qui est extraordinaire de rencontre, si merveilleux, se dévoile aujourd’hui lorsque le Ciel s’ouvre pour accueillir triomphalement l’humble servante du Seigneur, la Mère de Dieu. La gloire de notre Mère Marie appartient à ses enfants qu’elle a enfantés dans la douleur de la Croix, et nous sommes nés de sa compassion, de son cœur transpercé et immaculé. Mon âme magnifie le Seigneur chante Marie. C’est ce que nous chantons tous les jours dans le Magnificat, particulièrement aux Vêpres. Est-ce possible de magnifier le Seigneur ? Magnifier ça veut dire faire grandir. Est-ce possible de faire grandir le Seigneur ? Car enfin, magnifier, faire grandir, et pourtant il en est ainsi. Dans sa bonté, sa tendresse, le Seigneur accepte de faire dépendre de Marie sa croissance dans le monde, en chacun de nous. Magnificat n’est pas un passé, ni un futur, mais un éternel présent. Voilà pourquoi la première qui ait pu chanter ce cantique en pleine conscience ne pouvait être que Marie, la Mère de Jésus. Oui c’est tout son être qui, par une intention maternelle de tous ses instants, de toutes ses forces, de toute sa volonté, de tout son cœur, facilite l’extension de Jésus dans les cœurs.

St Louis Marie Grignon de Montfort disait en son temps que « le royaume de Dieu ressemble à la vie humaine ». En ce sens, nous avons un père et une mère sur la terre. Nous avons aussi un Père et une Mère dans le Ciel. Si dans la vie humaine nous avons un père et une mère, comment serait-il possible que dans la vie divine nous n’ayons seulement qu’un Père ? Il nous faut donc nous remettre à l’école des évidences des enfants.

Comme l’écrivait un homme de Dieu, si Marie est notre Mère, si l’Esprit Saint n’a rien voulu faire sans Marie, à la pauvreté de son humanité, la simplicité de sa virginité, c’est aussi sans doute une question de participation. Dieu nous aime trop pour faire tout, tout seul. Il faut être deux pour faire un enfant, il faut être deux pour faire un enfant de Dieu, l’Esprit Saint et Marie, l’Esprit Saint et l’Eglise, l’Esprit Saint et l’humanité. Dieu veut avoir besoin de Marie au Ciel pour que nous soyons accueillis par notre Mère au Ciel, et qu’Il en soit glorifié. La participation de Marie ne fait qu’un avec celle de l’Eglise constituée de l’humanité de chacun de nous. C’est ce que nous enseigne le Concile dans la constitution sur le Mystère de l’Eglise, où il est écrit :

  • « En contemplant la sainteté mystérieuse de la Vierge, et en imitant sa charité, en accomplissant fidèlement la volonté du Père, l’Eglise devient, à son tour, une mère grâce à la Parole de Dieu qu’elle reçoit dans la foi ».

Dans la prédication en effet, par le Baptême, elle engendre à une vie nouvelle et immortelle des fils conçus du Saint Esprit, nés de Dieu.

Marie Mère de l’Eglise : Aujourd’hui l’Eglise honore et vénère sa Mère en Marie. Le Père n’a donné son Fils que par Marie. Son Fils Jésus n’a été formé que par Marie. L’Esprit Saint n’a formé Jésus Christ que par Marie. Si Marie est un chemin pour aller vers Dieu, c’est parce qu’elle ne fait qu’un avec son Fils et qu’Elle reçoit tout de Lui. Au fond, n’est-ce pas Jésus lui-même qui a voulu prendre le chemin de Marie pour venir jusqu’à nous, pour devenir Fils de Marie ? Marie, le chemin de Dieu vers l’homme avant d’être le chemin de l’homme vers Dieu.

Oui, avec la simplicité des enfants, nous nous tournons en même temps vers Toi notre Père qui es Dieu, et vers Toi notre Mère qui es au Ciel et si proche de tes enfants. C’est d’un même amour que nous voulons vous aimer comme des enfants qui, dans leur affection, ne peuvent séparer leur Papa de leur Maman. Aujourd’hui nous continuons d’entendre Jésus qui, du haut de la Croix, ne cesse de nous montrer sa Mère en nous disant à chacun, au fond de notre cœur :

  • « Voici ta Mère »

Marie, Toi seule peux nous dire en vérité, beaucoup mieux que St Paul et toute l’Eglise :

  • « Mes petits enfants, vous que j’enfante à nouveau dans la douleur, jusqu’à ce que le Christ soit formé en vous à la gloire du Père ».

Notre Père et Toi Marie notre Mère ayez pitié de tous les orphelins humains et spirituels, de tous ceux qui ne savent pas qu’ils ont un Père dans le Ciel, et de tous ceux qui ont oublié qu’ils ont une Mère, celle de Jésus qui leur a donné Marie.

Sainte Marie Mère de Dieu, Reine du Ciel de la terre, prie Dieu pour nous maintenant et à l’heure de notre mort, et accueille nous dans la gloire de Dieu. Amen.