Commémoration DÉFUNTS

2 novembre 2021

  • Père Paul	PAGEAUD Père Paul PAGEAUD

L’Église, aujourd’hui, célèbre la mémoire de tous les défunts qui sont encore au Purgatoire. Ils sont morts en se confiant à la miséricorde de Dieu. L’Église, c’est-à-dire, nous les baptisés, nous prions pour nos défunts afin que purifiés des peines dues aux péchés, ils puissent vite parvenir au bonheur du Ciel auprès de Jésus pour voir sa Gloire. Jésus a dit un jour à son Père : « Père, ceux que tu m’as donnés, je veux qu’ils soient à côté de moi en paradis ». Mais pour voir Jésus et être à ses côtés en paradis, il faut être pur comme du cristal.
L’important sur cette terre, c’est d’avoir une grande confiance en la bonté miséricordieuse de Jésus. Le bon larron était un vrai bandit. Lorsqu’il fut crucifié à côté de Jésus en Croix, il trouvait normal d’expier ainsi son péché, il mit sa confiance en Jésus. Et Jésus lui répondit : « Ce soir même, tu seras avec moi en paradis. »
Jésus a montré à Sainte Mechtilde une des façons d’éviter le purgatoire. Il lui a dit : « Celui qui pleure son péché parce qu’il a blessé mon cœur ne fera pas de purgatoire ».
Sainte Marie-Madeleine a reçu du Seigneur la grâce de nous faire pleurer, comme elle, nos péchés et de grandir dans l’amour de Dieu, et ainsi de ne pas faire également de purgatoire, si nous le lui demandons en la remerciant d’avoir lavé de ses larmes les pieds de Jésus et de les avoir essuyés de ses cheveux.
Peu nombreux, semble-t-il, ceux qui vont directement au Ciel sitôt leur mort, selon les révélations d’une âme du purgatoire, une religieuse, qui a fait 17 ans de purgatoire et en a été délivrée par les souffrances de celle qui fut sa supérieure.
La durée du purgatoire dépend plus ou moins de l’amour qui nous habite, qui habite l’âme au moment de la mort. Le purgatoire peut durer, par exemple, une heure, un jour, un mois, une année, des dizaines d’années, un siècle, des siècles, et même jusqu’à la fin du monde.
Au purgatoire, on aime Jésus, on reconnaît sa miséricorde et on estime nécessaire cette purification. On ne voudrait pas paraître avec un habit souillé devant Jésus, c’est-à-dire avec une âme non purifiée car pour paraître devant Jésus il faut être pur comme du cristal ; mais on sait aussi que le purgatoire aura une fin et ce sera ensuite l’entrée au Ciel pour un bonheur éternel.
Heureux ceux qui sur terre ont offert leurs souffrances à Dieu ! Plus heureux encore ceux qui les ont offertes à Dieu en union avec les souffrances de Jésus sur la Croix ! Elles prennent alors une valeur infinie car c’est Jésus lui-même qui les offre à son Père comme si elles étaient siennes.
Ce qui est puissant pour délivrer une âme du purgatoire, c’est d’offrir le saint sacrifice de la messe à son intention, car la messe c’est la réactualisation du sacrifice de la Croix de Jésus, la source de toutes les grâces.
Voici un fait que j’ai vécu personnellement : Missionnaire en congé, je fus invité un jour à diner chez des amis. Pendant le repas, j’entendais continuellement un petit bruit venant d’un mur. C’était comme des petits KO KOKO. Surpris, j’ai demandé à mes amis ce que c’était. Ils ont éclaté de rire : « Cela fait 20 ans, m’ont-ils dit, que nous habitons dans cette maison et que nous entendons ce bruit ». Puis ils ont ajouté : « Autrefois, c’était une prison qui, ensuite, a été aménagée en logement ». Instruit par ma grand mère qui dans sa paroisse avait vécu un tel fait, j’ai pensé à un prisonnier mort en prison et pour qui on n’avait pas célébré de messe. J’ai alors demandé à ces amis de faire célébrer deux ou trois messes. C’est moi-même qui les ai célébrées pour le repos de l’âme de ce défunt. Dès que ces trois messes ont été célébrées, mes amis n’ont plus entendu aucun bruit. C’était donc bien un prisonnier qui était en purgatoire depuis au moins 20 ans qui attendait sa délivrance.
Il y a d’autres moyens d’aider les âmes du purgatoire. Pour libérer les âmes du purgatoire, l’Église nous offre les indulgences soit plénières qui libèrent totalement une âme de ses peines, ou bien partielles qui libèrent une partie de ses peines.
L’indulgence plénière peut être obtenue mais à plusieurs conditions :
– 1°) Il faut d’abord se confesser,
– 2°) Communier le jour même,
– 3°) Prier aux intentions du Saint Père, (un « notre Père » et un « je crois en Dieu »), mais surtout avoir la pleine contrition de ses péchés, ce qui n’est pas facile,
– et 4°) accomplir l’œuvre demandée.
Pour ce jour du 2 novembre, cela se réalise par la visite d’une église ou d’un cimetière.
On peut encore obtenir une indulgence plénière en faisant une demi-heure d’adoration, ou lire pendant une demi-heure un passage d’Évangile, ou réciter le chapelet en famille ou dans une église ou un oratoire.
Mais si dans notre cœur il n‘ya pas une contrition parfaite de nos péchés, cela alors ne donne qu’une indulgence partielle.
Il est plus facile d’acquérir des indulgences partielles qui ne remettent qu’une partie des peines du purgatoire, mais on peut en gagner beaucoup : bien réciter l’Angélus, le Salve Regina, le Regina Caeli, faire le Chemin de Croix, réciter la prière : « O bon et très doux Jésus », faire un signe de croix avec de l’eau bénite, et beaucoup d’autres.
Il y a une invocation enseignée par Jésus à sœur Marie Marthe Chambon, qui fait des merveilles : « Mon Jésus, pardon et miséricorde par les mérites de vos saintes plaies ». Sœur Marie Marthe Chambon faisait cette prière souvent et avec foi et amour, et les âmes du purgatoire venaient la remercier comme une volée de moineaux. Et Jésus lui a dit : « Vous seriez bien négligente si vous ne profitiez pas de cette invocation. C’est une prière qui me désarme et qui donne des grâces de feu. » Amen.