SAINTE MARIE, MÈRE DE DIEU

1 janvier 2021

  • Père Paul	PAGEAUD Père Paul PAGEAUD

Introduction de Frère Marie-Jean : Bienvenue particulièrement aux jeunes chanteurs qui viennent nous aider à prier par le chant.
Aujourd’hui, 1er janvier, oui, je vous ai souhaité de la part de l’Église : « La grâce de Jésus Notre-Seigneur, l’amour de Dieu le Père, la communion de l’Esprit-Saint soient toujours avec vous », « toujours », c’est-à-dire tous les jours. Quel souhait plus utile et meilleur que ce souhait-là : vivre dans la grâce de Dieu, de la grâce de Dieu chaque jour de cette année nouvelle.
Cette grâce de Dieu qui est participation à sa vie d’amour qui jaillit du cœur du Père et qui est source de communion, de communion justement avec notre Père du ciel et de communion les uns avec les autres, ses enfants. Et cette grâce et cette paix de Dieu qui nous est offerte sans cesse nous vient, nous viennent par Marie, mère de Notre Dieu et Seigneur Jésus-Christ, c’est elle que la liturgie honore aujourd’hui dans ce mystère.
Eh bien, elle qui est oui, Mère de la grâce et Reine de la paix, eh bien, nous lui demandons la grâce de nous aider à tourner le dos à toutes les voies de péché que nous avons pu prendre l’année passée et de savoir comme elle accueillir sans réserve cette grâce de Dieu chaque jour offerte, chaque jour offerte pour notre bonheur, pour notre sainteté. Oui, demandons-lui la grâce de nous aider à suivre son Fils qui nous appelle sur le chemin de la foi et de l’amour, tout au long de cette année et nous nous reconnaissons d’abord pécheurs.

 

Homélie du Père Paul Pageaud : Mes Frères et Sœurs dans le Christ, en ce premier jour de l’année du Seigneur 2021 qui s’ouvre sous le signe de Marie, Mère de Dieu, je renouvelle, au nom de la communauté, nos meilleurs vœux que je formule selon ce que j’ai appris dans mon enfance : je vous souhaite une bonne année, une bonne santé et le paradis à la fin de vos jours ; tel est le but fondamental de toute vraie vie humaine sur terre : rejoindre un jour notre Père du ciel.
Dieu Notre Père du ciel nous aime tous, il nous aime tellement qu’il nous a donné son Fils unique pour nous délivrer de nos péchés. Et le Verbe de Dieu s’est incarné dans le sein de la Bienheureuse Vierge Marie. Il s’est fait humble, pauvre, couché dans une mangeoire d’animaux ; et ce sont les pauvres qui, les premiers, sont venus l’adorer.
Pour se faire l’un de nous, pour devenir homme, le Verbe de Dieu a donc choisi sa maman, la Vierge Marie. Et il l’a faite immaculée dès sa conception. Marie devenant la maman de Jésus selon sa nature humaine, puisque Jésus est Dieu, donc Marie peut être appelée Mère de Dieu, mais il ne peut pas y avoir sur terre de plus grand honneur. C’est pourquoi, en ce premier jour de l’année, l’Église tient, cette année qui est la fête de la famille, qui est l’année de la famille selon le Pape François, l’Église tient à honorer Marie, Mère de Dieu, afin de nous mettre sous sa protection durant toute cette nouvelle année. Marie est la fine fleur de l’humanité, l’étoile brillante sur la terre, le chef-d’œuvre de Dieu.
Toute sa vie, Marie restera Immaculée, elle ne commettra pas le moindre péché, le démon la craint car elle l’écrase de son talon quand nous l’invoquons. Elle nous protège de cet ennemi infernal. Marie a été créée Immaculée afin que son Fils Jésus soit lui aussi immaculé dans sa nature humaine, car l’enfant, plus spécialement dans le sein de sa mère, est une éponge absorbante des sentiments de sa mère. Rien de peccamineux devait donc habiter le cœur de Marie et le cœur de Jésus, ni aucune tâche d’un héritage peccamineux de ses ancêtres.
Et voici comment le Verbe s’est incarné selon la révélation faite à Sainte Mechtilde : L’Esprit-Saint a pris le Verbe dans le cœur du Père et l’a déposé dans le sein de la Vierge Marie ; et c’est au même moment où Dieu a créé l’âme de Jésus, l’âme humaine, car dans toute conception humaine Dieu est là présent pour créer une âme immortelle.
Le sein immaculé de Marie est ainsi devenu le premier tabernacle du monde. Désormais, tout sein de femme est devenu un lieu sacré pour donner la vie.
Dès les premiers instants de sa conception, Jésus, dans sa nature humaine, alors qu’il était comme tout nouveau conçu, que zygote, puis fœtus, puis embryon, et donc il n’était que réceptivité, passivité, il n’avait qu’un besoin, être désiré, accueilli, aimé. Aucun être humain n’a été autant désiré par Marie que Jésus, car elle attendait avec ferveur le Messie annoncé par les prophètes sans savoir qu’elle en serait la Mère.
Dans le sein de la mère, l’enfant vit une relation privilégiée avec sa maman, c’est pourquoi Dieu a créé la femme comme un nid d’amour. Dès le premier instant de sa vie, Jésus vécut, comme tout être humain, une relation particulière avec sa mère, il a engrangé en lui tous ses sentiments, de la maman, et ses sentiments étaient entièrement purs.
Le moment le plus important dans la formation humaine s’étale de zéro à six ans. Jusqu’à 3 ans, la maman par son amour, sa tendresse, sa délicatesse a pour mission de donner un équilibre affectif à son enfant. L’action du père sur l’enfant est indirecte, il donne à son épouse amour, confiance, protection, ce qui permet à la maman de vivre en sécurité sa relation à l’enfant. Il en fut ainsi pour Joseph vis-à-vis de Marie.
Et à partir de trois ans, à l’éducation de la maman s’ajoute l’éducation du papa qui a pour mission de dire la loi avec amour, douceur, mais aussi fermeté, afin de donner une colonne vertébrale à l’enfant pour qu’il puisse affronter le monde, et le sort ainsi du cocon maternel.
C’est au père de faire de l’enfant un homme. Et Joseph fut ainsi le merveilleux collaborateur de Marie dans l’éducation de Jésus. Il fut l’icône du Père, c’est pourquoi Jésus lui a donné le doux nom de Papa.
Les cinq premières années de l’enfant sont donc d’une importance capitale, les plus importantes de sa formation ; ce qui malheureusement est ignoré de beaucoup de familles. C’est l’époque où l’enfant reçoit le concept de soi, qui lui dit que la vie est belle : allons, avançons vers elle avec confiance. Si l’enfant a manqué d’amour, s’il n’a pas été valorisé, mais au contraire n’a reçu que des jugements négatifs, alors la vie lui paraîtra triste, il manquera de joie avec tendance à s’isoler. Et cette attitude peut le marquer durant sa vie d’adulte.
Qu’il sache alors que la Vierge Marie se penchera sur lui avec affection toute particulière pour l’aider à prendre des moyens pour guérir.
La famille est la base fondamentale de la société, les parents ont donc une grande responsabilité. Le papa et la maman, chacun dans la famille a une responsabilité bien précise, différente mais complémentaire.
Le rôle de la maman dans la famille a une « dimension sacerdotale », selon un auteur. Elle est la flamme du foyer, celle qui a un profond sens d’accueil du divin, du surnaturel, de la prière. Elle est le cœur battant de la famille qui prend soin au quotidien du matériel comme du spirituel. C’est elle qui incarne la miséricorde, elle donne la sécurité affective, fondamentale dont l’enfant a besoin. Elle est celle qui protège, rassure, qui console. Puisque l’enfant est un imitateur, c’est elle qui acquiert par son sourire le premier sourire de son bébé.
Le père, lui, a une « dimension royale », complémentaire à celle de la maman. Par la délégation du Père céleste, c’est lui qui dit la loi, fait la justice avec douceur, amour mais aussi fermeté, donne les règles et les exceptions, assure à chacun sa place, il est le premier à confirmer son fils dans son identité. Si le papa ne s’est pas occupé de son enfant lorsqu’il était petit, il risque, alors, de ne pas être écouté lorsque l’enfant devient adolescent.
Les pères copains et les mères poules, c’est une catastrophe, cela fait des mauviettes ou des tyrans.
Puisque la Vierge Marie, notre Maman du ciel, a une vocation sacerdotale, la plus grande joie est de nous conduire à son Fils Jésus dans l’Eucharistie, car l’Eucharistie reçue avec foi et amour nous purifie, nous recrée. Et comme la Vierge Marie accompagne toujours son Fils, elle est là chaque fois que nous recevons la Sainte Communion. Amen.