17ème Dimanche du Temps Ordinaire A
26 juillet 2020
- Père Paul PAGEAUD
Introduction : Dans l’évangile de ce jour, Jésus nous fait découvrir, par des images, qu’il nous offre le plus beau trésor du monde, c’est-à-dire d’aller, un jour, au ciel, à côté de lui où il nous partagera sa gloire dans un bonheur infini. Mais il nous met en garde contre un ennemi jaloux : le démon, qui par le péché peut nous faire tomber dans le gouffre de l’enfer. Alors, le salut c’est de se confier à la miséricorde de Dieu qui nous aime d’une manière extraordinaire.
Au cours de cette messe, confions-nous à cette miséricorde en demandant pardon de tous nos péchés.
Homélie : Mes Frères, dans l’évangile de ce jour, Jésus nous fait comprendre par des images une chose merveilleuse : dès ici-bas, nous pouvons travailler pour le Royaume des Cieux. Alors, le jour de notre mort, Il nous accueillera auprès de lui dans le ciel pour nous partager sa gloire dans un bonheur sans fin. Mais il nous signale aussi un danger : c’est de faire fausse route, guidé par le démon qui veut nous faire tomber dans le gouffre de l’enfer avec les démons où il n’y a que pleurs et grincements de dents pour l’éternité.
Alors, comment éviter ce malheur de l’enfer ?
La première chose à découvrir par l’Évangile, c’est que Dieu existe, et qu’il nous aime tous personnellement, tendrement et qu’il est plein de miséricorde pour tous les pécheurs qui lui demandent pardon car il nous aime trop.
« Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés », nous dit Jésus. Et puisqu’il est dans le Père et que le Père est en lui, tout ce qu’il nous dit, c’est le Père lui même qui nous le dit par Jésus. Nous ne pourrons jamais imaginer la puissance de cet amour divin.
Si nous existons, c’est bien parce Dieu nous a désirés et qu’il a créé notre âme au moment de notre conception. C’est donc lui qui nous a aimés le premier.
Mais comment arriver à découvrir cet amour ?
IL y a deux périodes dans la vie qui sont d’une importance capitale pour cela : la toute petite enfance de 0 à 7 ans, et l’adolescence qui aujourd’hui va jusqu’à 20 ans et même au-delà.
Pour aimer il faut d’abord se sentir aimé. Cela est vrai dans l’éducation, dans l’enseignement mais surtout dans la vie familiale.
C’est d’une importance capitale pour l’enfant d’avoir été désiré par ses parents et accueilli par eux à la naissance. Quand ils se sont unis pour concevoir l’enfant, Dieu était là présent et c’est lui qui a désiré l’enfant de toute éternité avec une mission bien personnelle pour chacun de ses enfants, chacun de nous. Et c’est aux parents de transmettre cet amour de Dieu pour l’enfant, par leur amour et leur témoignage d’une vie chrétienne. La grâce du mariage est là pour les y aider.
Le petit-enfant baptisé est très réceptif aux choses de Dieu car la Sainte Trinité habite en lui et lui donne en germe les vertus de foi, d’espérance, et de charité, et il n’y pas de péché pour y faire ombrage. Alors l’enfant est heureux d’entendre ses parents lui dire cet amour de Dieu. S’il y a des parents présents qui n’avaient pas réussi cette formation envers leurs enfants pour de multiples raisons, qu’ils ne morfondent pas. Mais qu’ils s’abandonnent à la Miséricorde de Dieu qui est plus grande que notre misère.
L’autre période de la vie importante c’est l’adolescence. C’est une époque où l’adolescent fait sien tout ce qu’il a reçu dans son enfance ou bien qui le rejette. La famille n’est plus le lieu central de la formation, ce sont les éducateurs, les copains et le milieu fréquenté. C’est un moment rude pour la foi. L’adolescent ne peut vivre seul sa foi. Il a besoin de trouver des amis qui comme lui veulent aimer Jésus. Mais pour rester fidèle à son baptême, l’adolescent a besoin de rester fidèle à la prière tous les jours, matin et soir, pour dire sa confiance en Dieu, et chaque dimanche, il a besoin de s’approcher de l’Eucharistie pour y puiser la force, mais à condition d’être en état de grâce et de faire de la communion un moment d’intimité avec Jésus, Il y découvrira le trésor qu’est le Seigneur Jésus, l’Amour de Dieu.
L’adolescence est une période où le jeune est plein d’énergie, d’affectivité, de générosité avec le besoin de s’identifier à un héros. Cela peut être un chanteur, un joueur de football, un acteur de cinéma. Mais cela risque d’être bien pauvre si cette personne ne transpire pas les valeurs spirituelles de l’Évangile. Seul Jésus peut lui permettre de se réaliser en vérité, car Il est le Chemin, la Vérité, la Vie. La lecture d’une vie de saint ou d’un beau film chrétien peut beaucoup l’aider à avoir un vrai modèle.
Je me souviens, alors que j’étais en classe de quatrième, avoir vu le film « L’appel du silence » qui raconte la conversion de saint Charles de Foucauld. Cela m’a marqué tout le long de mes études secondaires. Notre monde tellement déchristianisé provoque de nombreuses tentations, particulièrement des tentations sexuelles, ne serait-ce que par la pornographie donnée par internet, et l’adolescent a besoin de connaître de vrais témoins de Jésus.
Que c’est beau un jeune qui dit à Jésus « Je préfère mourir que de faire un péché mortel» ! « Dieu le lui comptera comme grâce, comme s’il l’avait réellement vécu » a t-il annoncé à Sainte Mechtilde.
Mais s’il arrive à l’adolescent, comme aux adultes, de tomber dans le péché, la miséricorde de Dieu est toujours là pour le relever, spécialement dans sacrement du Pardon. Le recevoir fréquemment est une très grande grâce. On y découvre Dieu miséricordieux qui se plaît à pardonner.
Dans la première moitié du 20ème siècle, Jésus, prévoyant le déclin de la foi, a donné à Sainte Faustine des messages très forts sur sa Grande Miséricorde ; Ils sont recueillis dans le livre « Petit Journal » de sœur Faustine. En voici des extraits :
« Oh ! Si les pécheurs connaissaient ma grande miséricorde, il n’en périrait pas un aussi grand nombre. La perte de chaque âme me plonge dans une grande tristesse. La prière qui m’est la plus agréable, c’est celle pour la conversion des âmes pécheresses. Sache que cette prière est toujours exaucée. » – Mais il n’a pas précisé quand. Ce ne peut être qu’au dernier moment de la mort .
Tel est le cas du docteur franc-maçon qui, au Vietnam, soignait gratuitement la communauté de Marcel Van, un séminariste mort en camp de concentration. Voici son témoignage : Lorsque ce docteur fut à l’agonie, il refusa le prêtre et le sacrement du Pardon. Alors, Marcel Van a beaucoup prié pour lui, et, peu après la mort de ce docteur, il a reçu l’assurance qu’il était sauvé. C’est donc qu’au tout dernier moment, le docteur s’est jeté dans les bras de la Miséricorde de Dieu. Il ne connaîtra pas l’enfer. Il est sauvé pour l’éternité.
Voici encore d’autres extraits de ce livre :
« Je désire que les prêtres proclament ma grande miséricorde envers les âmes pécheresses ».
Plus le pécheur est grand plus il a droit à ma miséricorde. Les plus grands pécheurs arriveraient à une haute sainteté si seulement ils avaient confiance en ma miséricorde ».
« Les âmes qui s’adressent à ma miséricorde me réjouissent. A de telles âmes, j’accorde des grâces bien au-dessus de leurs désirs ». « Je ne peux pas punir même le plus grand pécheur, s’il invoque ma pitié, mais je l’excuse en mon insondable miséricorde ».
« Dis aux âmes que cette source de miséricorde ne se puise qu’avec le vase de la confiance. Lorsque la confiance sera grande, il n’y a aura pas de bornes à mes largesses / La méfiance des âmes me déchirent les entrailles ».
Et dans sa bonté, Jésus nous a donné le chapelet de la miséricorde, à réciter avec foi pour soi-même ou pour un agonisant. Alors, la miséricorde de Dieu s’empare de son âme. Dire des chapelets devant un agonisant même s’il refuse le pardon, il se convertira au dernier moment.
Alors Jésus nous dit aussi : « Qui ne veut pas passer par la porte de ma miséricorde doit passer par la porte de ma justice ».
Donc, celui qui se condamne à l’enfer c’est celui qui par orgueil rejette jusqu’au dernier moment la miséricorde de Dieu.
Eh bien, je vous invite à dire avec moi : « Merci, Jésus, pour le ciel que tu me donneras ». Merci, Jésus, pour le ciel que tu me donneras. Amen.