7e DIMANCHE du Temps Ordinaire C 23 février 2025

23 février 2025

  • Frère Philippe-Marie VAGANAY Frère Philippe-Marie VAGANAY

INTRODUCTION : Frère Marie-François

Nous sommes convoqués par le Christ ce matin pour Le bénir au plus profond de notre être. Nous voulons le faire ensemble, en accueillant, tout particulièrement, quelques jeunes de Sillé-le-Guillaume-Conlie qui font partie d’un groupe « Alpha-Jeunes », accompagnés du Père Patrick, leur Pasteur, et quelques personnes aussi d’un groupe de calligraphie des lettres hébraïques, et vous tous bien sûr qui êtes là et qui nous écoutez.

Nous allons rendre grâce au Seigneur et Lui demander de réaliser ce qu’Il va nous dire dans son Evangile :
« Tout ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux », C’est la Règle d’Or.

Pour bien célébrer ce mystère de l’Eucharistie, nous reconnaissons que nous avons péché. Dieu tout puissant, nous T’en prions, accordes-nous de conformer à ta volonté nos paroles et nos actes, dans une inlassable recherche des biens spirituels. Par Jésus Christ, ton Fils notre Seigneur, qui vit et règne avec Toi dans l’unité du Saint-Esprit Dieu, pour les siècles des siècles.

 

HOMELIE : PERE PHILIPPE-MARIE

Dimanche dernier, l’Evangile nous donnait d’entendre les béatitudes et les lamentations de Jésus. Ce message paradoxal, du qui-perd-gagne, nous montre que les lois qui régissent le Royaume ne sont pas celles qui régissent le monde ou même le cœur de l’homme laissé à sa seule nature. Dans la même perspective, Jésus nous donne aujourd’hui comme objectif le sommet de l’Amour, à savoir l’amour de ses ennemis. Le mot ennemi utilisé par Jésus est très fort, et il risque d’être mal compris. Je n’ai pas d’ennemi, entend on dire souvent, et on pourrait se dédouaner à bon compte des exigences de Jésus.

Au plan personnel, à travers les divers exemples que Jésus nous donne, Il me demande d’aimer ceux qui me critiquent, ceux qui m’agacent, ceux qui ne sont pas d’accord avec moi, ceux qui m’agressent à travers leur manière de penser, de s’habiller, de parler, de prier, de conduire, etc…, on peut rallonger la liste.

Au plan du groupe, au plan du niveau social, du milieu social, Jésus demande à ses disciples d’aimer ceux qui sont les ennemis du groupe des disciples, les opposants, les persécuteurs, ceux qui ne pensent pas comme nous. Quelle révolution dans le monde si, chaque chrétien se mettrait à faire réellement ce que Jésus a dit de faire ! A vrai dire, ce que Jésus nous demande est impossible à pratiquer sans se laisser d’abord remodeler par Lui.

En effet, comme nous l’enseigne St Paul dans la deuxième lecture, il nous faut prendre conscience que nous sommes à l’image d’Adam qui a été fait d’argile. Nous avons été pétris dit-il êtres vivants, nous venons de la terre et nous suivons naturellement les lois terrestres, le donnant-donnant. Mais Jésus nous demande de vivre selon les lois du Ciel, ce qui suppose de passer de l’être vivant, de l’être psychique, pour reprendre l’expression même de St Paul, à l’être spirituel, pneumatique, c’est-à-dire, cela nous demande d’être transformés et animés par l’Esprit-Saint.

Toute la vie chrétienne consiste à se laisser de plus en plus transformer, animer, conduire par l’Esprit-Saint qui est l’Amour qui unit le Père et le Fils dans la Trinité. Plus nous nous laisserons animer par l’Esprit-Saint, plus nos actes seront mus par l’amour.

  • « Tous ceux qu’anime l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu », nous dit St Paul dans la lettre aux Romains.

Et Jésus dans notre Evangile :

  • « Aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer de retour, et vous serez les fils du Très-Haut »

Fils du Très-Haut. Ce nom apparait une autre fois dans le même Evangile selon St Luc. Ce nom est précisément celui qui fut donné à Jésus dans l’annonce faite à Marie. Autrement dit, se laisser animer, transformer par l’Esprit-Saint jusqu’à aimer nos ennemis, nous fait devenir, non seulement, des fils de Dieu, mais nous fait devenir Jésus Lui-même. Et qu’a fait Jésus, sinon d’aller jusqu’au bout de l’amour inconditionnellement jusqu’à ce que sa chair prise de notre chair, prise de notre terre, en meure ! La Miséricorde est l’absolu de l’amour que Jésus a voulu vivre jusqu’à en mourir, et auquel Il nous appelle :

  • « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux »

Alors en prenant conscience de cette exigence de l’amour, quelque chose vient se serrer en nous au niveau du ventre, je n’ai pas envie d’aller jusque là, et c’est là que nous constatons que tout un chemin reste à faire en nous pour que nous vivions vraiment de l’esprit de ce deuxième homme, Celui qui vient du Ciel, Jésus.

Ce constat de notre pauvreté dans l’amour doit faire advenir en nous désir et prière, désir de se laisser toujours davantage mouvoir, transformer par l’Esprit, et prière pour mendier  sans cesse au Père, de souffler toujours davantage son Esprit sur le pauvre argile que nous sommes. Cela suppose d’entrer dans une intimité toujours plus grande avec le Fils du Très-Haut, Jésus.

C’est dans ce cœur à cœur toujours plus profond que, peu à peu, nous pourrons vivre les conversions nécessaires pour vivre Jésus aujourd’hui dans notre quotidien.

Que la Vierge Marie, Elle qui a su accueillir à plein cœur l’Amour de Miséricorde du Père, et qui a suivi parfaitement son fils sur le chemin de l’Amour inconditionnel, que Marie nous prenne par la main pour nous conduire pas à pas vers cet Amour qui nous fera devenir miséricordieux comme notre Père est miséricordieux, et qui fera de nous des fils du Très-Haut. Amen.