LE CHRIST, ROI DE L’UNIVERS, Solennité
21 novembre 2021
- Mgr Luc MEYER
Homélie de la Solennité du Christ Roi, Dimanche 25 novembre 2021, Père Luc Meyer, Vicaire général de Laval.
Introduction : C’est fête aujourd’hui dans le Ciel et sur la Terre. Nous fêtons le Christ, Roi de l’univers.
Et nous sommes nombreux, depuis déjà deux jours, à graviter autour de cette communauté qui nous accueille. Merci aux Petits Frères de Marie Mère du Rédempteur pour leur hospitalité pleine de grâce et d’espérance !
Je vais sûrement oublier un certain nombre de personnes, mais je salue, bien sûr, les Scouts, les Confirmands et leurs accompagnateurs et puis leur prêtre accompagnateur, le Père David, les Confirmands de Craon. Il y avait la formation à la vie spirituelle hier et puis la formation à l’accompagnement spirituel en récollection depuis hier également. Et puis, le Père Benoit Sevenier, qui a prêché la retraite jusqu’à hier après-midi avec une belle conférence sur la Vierge Marie ! Et puis, il y a chacun d’entre vous, un diacre permanent du diocèse, Dominique, qui suit la formation à l’accompagnement spirituel.
Nous sommes rassemblés, non pas pour nous célébrer nous-mêmes, mais pour célébrer le Christ, Roi de l’univers. Et vous l’avez devant vous, ici. Il nous accueille, les bras grands ouverts. On fait mémoire de sa souffrance et on fait mémoire aussi de la gloire dans laquelle Il est maintenant, ressuscité, vivant, Lui qui nous invite à témoigner de sa présence, de son amour pour tout Homme. Préparons-nous à bien célébrer cette Eucharistie en reconnaissant que nous sommes pécheurs.Homélie : Nous fêtons aujourd’hui le Christ, Roi de l’univers. Et notre regard se tourne vers Lui, vers son règne à venir.
La foi que Jésus reviendra à la fin des temps oriente notre regard non pas vers la mémoire de sa première venue comme dans le temps de l’Avent, mais bien vers l’espérance de son Règne à venir.
Dans la victoire déjà acquise, la Croix de Jésus garde aujourd’hui toute son actualité.
Et j’aime beaucoup la croix qui préside noblement dans cette église. Jésus nous est bien montré crucifié : nous ne pouvons pas oublier la façon dont il nous a aimés, la façon dont il nous a révélé l’amour du Père : Jésus est allé jusqu’au bout du don de soi.
Croyons-nous, chers amis, croyons-nous, chers jeunes, que le visage de Jésus se dessine aujourd’hui dans le visage du plus faible, du plus pauvre, de celui qu’on n’a pas envie de voir, qu’on voudrait éviter, de celui dont la souffrance nous fait peur et qu’on voudrait oublier?
Sur la Croix, le visage de Jésus est également apaisé, plein de bonté. C’est un visage qui a triomphé de la souffrance et qui pourtant n’est pas un visage triomphal. Un visage endormi dans la paix et pourtant rempli de force intérieure. Le Christ Roi de l’univers, la fête du Christ Roi de l’univers, à la fin de notre année liturgique nous met devant le mystère de la victoire de l’amour sur la haine.
Croyons-nous, chers amis, croyons-nous, chers jeunes, que la victoire de l’amour sera toujours discrète et jamais triomphale ?
Quand j’étais petit, il y a quelques années, il y avait dans ma classe de CM1 – il y a sûrement des CE2 ou des CM1 par là – un petit cadre en bois, au-dessus du tableau, avec une phrase en lettres dorées que je n’ai jamais oubliée : « Le bruit ne fait pas de bien » Ça, c’était pour qu’on soit bien sage et qu’on écoute bien ! Et après, il y avait une deuxième partie : « Le bien ne fait pas de bruit ». Ça, c’était le vrai trésor, pour qu’on comprenne qu’aimer Dieu et aimer les autres, ça se vivait souvent dans la discrétion et l’anonymat.
« Le bruit ne fait pas de bien… Le bien ne fait pas de bruit… »
Alors que l’Évangile nous parle du Jugement de Jésus, devant Pilate, le livre de Daniel, dans la première lecture, nous présente aujourd’hui pourtant une vision étonnante, qui nourrit notre espérance. Je cite : « Je regardais, au cours des visions de la nuit, et je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un Fils d’homme ; Et il lui fut donné domination, gloire et royauté ; tous les peuples, toutes les nations et toutes les langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite. »
Au temps de la persécution d’Antiochus IV, vers 167-164 avant Jésus-Christ, les Juifs ont eu besoin d’encouragement. Et c’est ainsi qu’est né le Livre du prophète Daniel. L’ensemble de cet ouvrage a été composé par un écrivain dont le but est d’apporter le réconfort et l’espérance aux héros et aux martyrs de la persécution.
Et nous aussi, en ces temps parfois difficiles, où la violence pourrait nous attirer dans la spirale de la défiance, de la haine ou du repli dans l’indifférence, nous aussi, chers amis, chers jeunes, nous avons besoin de lever les yeux et de porter loin notre regard pour nourrir notre espérance.
Ce matin, en faisant un petit tour, – il était 7h-7h15 – dehors, à un moment, j’ai aperçu un feu. C’était peut-être les Scouts. Et ça m’a porté loin mon regard. Je ne discernais pas qui était autour du feu. Je ne savais pas s’il y avait du monde. Mais il y avait un feu, il y avait un foyer, il y avait de la chaleur, il y avait de la lumière. Et je savais que, là-bas, il y avait hier et il y avait aujourd’hui des gens qui avaient envie d’aimer Jésus et de porter loin leur regard en avant.
Notre espérance, chers amis, depuis la résurrection, notre espérance, c’est Jésus lui-même. Jésus épuisé et Jésus reposé. Jésus abandonné et Jésus retrouvé. Jésus crucifié et Jésus couronné. Chaque fois que nous communions, nous le recevons vivant au fond de nous et nous sommes invités à faire de notre vie une éternelle offrande à la gloire du Père.
Alors, si nous entrons plus profondément dans le mystère de Jésus, nous serons aussi plus proches les uns des autres, plus proches de ceux qui nous paraissent loin… Nous aurons à cœur de faire triompher l’amour de Jésus et nous serons aussi plus proches de ceux qui souffrent : Dieu n’est pas venu supprimer la souffrance. Il n’est pas venu non plus l’expliquer, Il est venu la remplir de sa présence. Amen.