19e DIMANCHE du Temps Ordinaire C 10 août 2025
10 août 2025
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Frère Jean François CROIZÉ
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Gardons en mémoire le souvenir des merveilles de Dieu, avons-nous chantées et parmi ces merveilles, il y a Saint Laurent, vous savez qu’aujourd’hui on fête Saint Laurent, Patron secondaire de la ville de Rome qui a su accueillir le don de Dieu dans le service des pauvres, face aux prétentions de l’empereur romain, il l’ a payé de sa vie et que le souvenir de ce Saint diacre nous stimule aussi dans le service du Seigneur, pour mettre en priorité la grâce que le Seigneur nous fait dans le don de lui-même, c’est tout le sens de l’Eucharistie qui nous fait grandir dans l’amour de Dieu. Alors ensemble, reconnaissons que nous avons péché aussi dans ce côté de l’amour de Dieu, dans le service des uns des autres et entrons dans la célébration du mystère de l’Eucharistie en nous reconnaissants pêcheurs
Homélie
Chers Frères et Sœurs, si vous êtes marcheurs et que vous êtes au pied d’une montagne et que vous voulez contempler le panorama en haut de cette montagne, il faut se mettre en marche et nous savons que gravir une montagne ça peut être onéreux. Or ce que le Seigneur nous propose, c’est de contempler de la beauté à partir d’une certaine hauteur et pour cela il nous en donne les moyens Aujourd’hui la Parole de Dieu nous fait entrevoir cette joie de l’espérance, cette gloire de Dieu, seulement pour y accéder, l’enseignement du Seigneur peut se résumer ainsi : Prier, veiller, se tenir prêts, telle est l’invitation du Seigneur.
Le Livre de la Sagesse fait mémoire de la grande nuit pascale d’un peuple de veilleurs. Il fait mémoire de sa libération la nuit de la Pâques juive. Il faut se rappeler que les persécuteurs égyptiens avaient décidé la mort des enfants des Hébreux qui étaient le peuple de Dieu. Et par un retournement de choses, comme châtiment divin, dans la 10ème plaie d’Égypte, ce furent les premiers nés des Égyptiens qui furent frappés durant la nuit.
La mémoire de sa libération est inscrite dans le souvenir de la célébration pascale. Le peuple de Dieu est mené par la fameuse nuit de la Pâques, ils sont devenus les nomades de la foi, et la Pâques fut le passage de Dieu au milieu de ses enfants pour les faire passer de la servitude au service. Et le souvenir de cette nuit est resté gravé dans les mémoires, souvent ravivé d’âge en âge au cours d’un repas, le repas anniversaire de la libération dans la joie, et sera commenté sans fin, et pour nous, ce repas pascal c’est l’Eucharistie.
Dans toutes les nuits d’angoisse qui suivront, sa désoppression des exils, les persécutions des ruines, les souvenirs de la Pâques unique brilleront comme ces étoiles qui guident silencieusement vers l’aurore et vers le jour définitif. Désormais, le peuple de Dieu sera le peuple de la nuit pascale en marche vers la pleine lumière. Il nous faut gravir ce chemin.
Chaque repas pascal se prendra comme mémorial du passé, mais aussi comme le souvenir de l’avenir. Dans la nuit du delta du Nil la libération ne fut qu’amorce. A travers les soubresauts de l’histoire et des menaces d’anéantissement, les sauvés de Dieu resteront les veilleurs de l’humanité. Ils feront mémoire de leur propre histoire comme de veilles solennelles, et l’espérance sera plus forte que l’angoisse, la joie finira par l’emporter sur la peur, la vie vaincra la mort. Dieu n’a fait la nuit que pour nous aspirer à l’aurore. Hé bien ce dimanche nous rappelle le passage, la Pâques du Seigneur dans notre vie, exhortation à prier, veiller, et se tenir prêts.
Dans une fresque grandiose l’auteur de l’épitre aux Hébreux fait défiler sous nos yeux le cortège des nomades de la foi en quête d’espérance. En tête, voici le premier couple de l’histoire du salut : Abraham et Sarah. Au premier appel de Dieu ils sont partis sans savoir où ils allaient, mais sachant à Qui ils avaient remis leur vie. Chacun de leurs campements sur les collines de Canaan marquait une épreuve pour la foi. Chaque gorgée d’eau bue aux puits du désert avivait leur soif d’une autre source. A chaque arrêt en bordure d’un village ils aspiraient à une patrie meilleure. Ils ont fait confiance dans un esprit d’abandon et ils ont été exaucés. Dieu peut tout. Ainsi ces nomades de la foi furent les prophètes de l’espérance, ils sont morts aux chaines et aux puits démembrés, et avant d’avoir atteint la cité que Dieu construisait, mais dans la foi, il avait vu et salué de loin, affirmant que sur la terre ils étaient des étrangers, des voyageurs. Ils ne songèrent jamais à revenir à leur point de départ, ils ne songeaient jamais à revenir à leur point de départ, c’est très important. A tout jamais ils s’étaient mis en route vers l’avenir de Dieu, Dieu ne fait jamais revenir en arrière.
Nous continuons la marche de ce premier couple sur les pistes de la foi sans revenir en arrière. Est-ce avec la même joie ? Quelles sont donc les attentes du maitre et des serviteurs ? C’est vrai, Dieu est amour, mais son amour est exigeant, tout comme tout grand amour, et si notre réussite humaine consistera dans la rencontre de Dieu-Amour, il faut prendre conscience que, par notre faute, nous pouvons manquer ce rendez-vous, et par là manquer notre vie, notre vie éternelle, et le salut d’autres âmes.
Il y a un jugement. Il portera sur le sérieux de notre attente du jour de Dieu, comme disent les prophètes, du jour du Fils de l’homme comme dit Jésus. Nous ne pourrons alléger, ni la surprise alléguée, ni la surprise, ni la fatigue, ni les refus de Dieu. Nous sommes avertis. Nous savons que nous avons à nous préparer à cette rencontre par l’exercice de nos responsabilités chrétiennes, à travers la parabole des serviteurs qui ont pris leurs dispositions pour attendre leur maître autant qu’il faudra dans la nuit. Jésus nous livre sa pensée, ses disciples seront ceux qui attendent le Maître.
De quoi est faite cette attente chrétienne ? D’abord du fait qu’ils sont en état d’alerte. Ils ont à veiller, non dans une attitude de relâche ou de paresse mais en tenue et en service. Au premier signal du maître, immédiatement ils seront prêts à ouvrir et à servir. Une telle attente est soumise à l’épreuve du temps. Il est toujours pénible la nuit de rester éveillé et de patienter, et c’est le temps qui éprouve la fidélité de l’amour. Or le Christ a tout le temps, mais dès qu’Il sera là, ses délicatesses dépasseront à l’infini ses exigences. Dès qu’Il se présentera ce sera toujours une surprise, et ce n’est pas Lui qu’on servira, c’est Lui qui mettra son bonheur à servir ses amis, ainsi qu’Il le fit à son dernier repas. Il n’y a que Lui pour trouver des attitudes si renversantes. Il ne demande pas au serviteur de mériter un tel honneur, Il n’attend d’eux qu’une seule chose, qu’ils soient prêts pour ne pas manquer le rendez-vous de l’amour.
Prière, disponibilité, c’est-à-dire vigilance, se tenir prêt demandent un acte de foi, un acte d’espérance, un grand amour surtout du Seigneur que l’on attend. Telles sont les notes de la vigilance chrétienne pour demeurer dans la joie des serviteurs du Seigneur.
Marie, humble servante du Seigneur est pour nous une mère qui nous ouvre le chemin et nous conduit à Jésus dans la foi et la confiance. Comme ses enfants bienaimés abandonnons-nous entre ses mains, Elle nous conduit sûrement dans la lumière de Jésus ressuscité.
AMEN