29e DIMANCHE du Temps Ordinaire C 19 octobre 2025

19 octobre 2025

  • Frère Yves  FRÉMONT Frère Yves FRÉMONT

toute la célébration est disponible sur Youtube

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Bienvenue aux membres de l’association de l’aide au Vietnam et à l’enfance qui sont en week-end chez nous, et puis, nous sommes en communion avec l’Abbaye d’Entrammes, puisque ce matin il y a une célébration présidée par le Père Évêque, où les moines confient la responsabilité de leur abbaye à une équipe de bénévoles qui seront bien sûr, en lien très étroit avec le diocèse. Donc, il y a actuellement un grand rassemblement là-bas, à Entrammes, plusieurs de nos frères d’ailleurs y sont aussi. Nous portons cela dans notre cœur.

Et puis, nous souhaitons une bonne fête à Sœur Marie-Renée, sœur de notre famille spirituelle.

Aujourd’hui c’est la journée mondiale des missions. Hé bien, que notre prière porte tous ceux qui sont acteurs actuellement de l’évangélisation, tous ceux qui luttent pour que Jésus Christ soit connu et aimé.

Entrons dans le mystère de l’Eucharistie en reconnaissant que nous avons péché.

 

Homélie

Nous l’avons compris, la Parole de Dieu aujourd’hui insiste sur l’importance de la prière. En cette journée missionnaire mondiale, nous sommes invités à être des missionnaires d’espérance pour les peuples. Dans la première lecture Moïse, par sa prière, est le facteur déterminant de la victoire de Josué contre les Amalécites, alors transposons pour aujourd’hui, notre prière est facteur de victoire pour notre Église qui témoigne de Jésus Christ dans notre monde. Il suffit de penser à Thérèse de l’Enfant Jésus, par sa prière, sans sortir de son Carmel, elle est devenue dans l’Église la patronne des Missions.

Comme Moïse, ne baissons pas les bras, tenons ferme dans la prière, avec cette ferme conviction que la prière féconde en profondeur l’action missionnaire. Mettons-nous à l’école de Moïse tel qu’il nous est présenté dans cette première lecture. Que fait-il ? D’abord Moïse délègue et garde une certaine distance par rapport à l’immédiateté des évènements de nos vies. On ne se lance pas dans l’évènement comme ça. Il appelle Josué, l’envoie à la bataille pendant que lui va regarder les choses d’en haut. Nous aussi gardons-nous d’un gros défaut actuel, l’activisme, gardons une certaine distance intérieure. Ça ne veut pas dire qu’on ne travaille pas extérieurement, mais intérieurement on a du recul. Voyons les choses d’en haut, contemplons l’invisible qui est bien plus réel que le visible. Ensuite, Moïse ne monte pas seul sur la colline, il emmène Aaron et Hour avec lui, croire que dans nos vies on pourra s’en sortir tout seul est une grande tentation. Le piège, c’est de ne vouloir personne à ses côtés dans les combats de nos vies, tentation du repli sur soi, de l’autosuffisance, du mutisme. Moïse sait lui qu’il aura besoin d’être aidé et il l’accepte humblement. Nous aussi acceptons d’être accompagnés, aidés, sinon notre solitude se changera en lassitude. Enfin, Moïse s’appuie sur Dieu, quand ses mains deviennent trop lourdes pour rester levées, Moïse s’assoit sur une pierre, il ne tient plus debout tout seul, il prend appui sur un autre que lui-même, il se repose sur Dieu, son rocher. Ce serait une illusion très prétentieuse que de vouloir se passer de Dieu pour aller jusqu’au bout de nos projets, s’asseoir, prendre du temps avec Dieu est, paradoxalement, la première attitude pour mener à bien une bataille.

Après s’être assis, Moïse accepte que d’autres lui tiennent les mains levées, Aaron et Hour lui tiennent la main gauche et la main droite vers le ciel, impossible là encore de tenir bon sans accepter d’être soutenu par des compagnons de route, et c’est ce que nous faisons, nous avons des amis, nous avons peut-être un accompagnateur spirituel, ou bien nous participons d’un groupe de réflexion, de partage, d’un groupe de prières, mais on n’est pas seul. Si nous voulons ne pas baisser les bras, entourons-nous de compagnons qui soient de vrais soutiens et acceptons leur aide humblement.

Et puis, dernier point pour Moïse, les mains de Moïse demeurent levées jusqu’au coucher du soleil. La dernière attitude de moïse dans le récit biblique c’est de persévérer jusqu’au bout du jour sans se lasser. Il y a des bons et des mauvais jours dans nos vies, il y a des réussites et des échecs, il y a des doutes et des grands élans, l’important pour nous, c’est de ne pas baisser les bras, de persévérer jusqu’à la fin. Le long terme s’appelle pour nous espérance, et comme dit St Paul :

  • « L’espérance ne déçoit pas, au bout du chemin il y a la pleine lumière. »

Comme la veuve de l’Évangile d’aujourd’hui, comme Moïse, comme tous les priants, sachons donc prendre du recul par rapport à l’immédiateté, acceptons de faire route avec d’autres, comptons sur la présence aimante de Dieu et demeurons fermes dans l’espérance, convaincus que la prière féconde en profondeur l’action missionnaire.

AMEN