17e DIMANCHE du Temps Ordinaire C 27 juillet 2025
27 juillet 2025
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                        Frère Philippe-Marie VAGANAY
                     
Vous pouvez retrouver l’intégralité de la Messe sur Youtube
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« Exultons de joie, proche est le règne de Dieu, exultons de joie, il est au milieu de nous. »
C’est cette expérience spirituelle du royaume de Dieu qui vient et qui est déjà au milieu de nous que nous avons vécue avec les familles de la session « Marie-Espérance », et nous vous remercions vous tous qui avez prié pour les fruits de cette session. Voilà, soyez-en remerciés.
Hier, nous fêtions Sainte Anne, la grand-mère de Jésus, et puis il y avait la célébration des 400 ans de l’apparition de Sainte Anne à Auray, et c’est aujourd’hui la fête des grands-mères et donc nous pouvons encore prier justement Sainte Anne pour les grands-mères, les grands parents.
Frères et sœurs, préparons-nous à célébrer le mystère de l’Eucharistie en reconnaissant que nous avons péché.
Homélie
Les vacances sont ces périodes de l’année qui offrent des temps libres et nous donnent la possibilité de vaquer à des occupations que nous ne pouvons pas faire pendant le reste de l’année. En est-il ainsi pour la prière ? Nous avons davantage de temps, pouvons-nous avoir plus de temps à consacrer à la prière pendant les vacances ? A part ceux et celles qui font des sessions familiales ou une retraite pendant leurs vacances, l’expérience montre que c’est souvent le contraire. Il est souvent plus difficile de prier pendant les vacances que pendant l’année. Cela veut dire que nous avons besoin d’un cadre pour prier. Le cadre de la vie professionnelle ou, de la vie courante nous oblige à nous organiser pour trouver le temps de prier, et quand le cadre est levé, hé bien, nous n’arrivons plus à prier. Voilà, c’était un petit préambule.
Comme vous l’aurez remarqué, les lectures de ce jour attirent notre attention sur la prière, et plus spécialement, sur la prière d’intercession. Vous savez qu’il existe deux types de prières, la prière de demande d’intercession et la prière de louange. La prière de louange c’est la prière du Ciel où, les élus n’ont plus à demander, mais, dans la jouissance de l’amour et de la contemplation de Dieu, ils ne cessent de louer le Seigneur et de chanter ses miséricordes. Sur terre, alors que nous vivons au milieu des soucis et des tracas de cette vie, hé bien, nous avons besoin de l’aide de Dieu et nous Le sollicitons par la prière de demande d’intercession. Mais, dit Saint Augustin, de par notre Baptême, nous sommes déjà citoyens des Cieux, et il nous faut, dit-il, dès à présent, nous exercer à parler la langue du Ciel, qui est la prière de louange, ce qui veut dire, qu’il nous faut à la fois, nous exercer à la prière de demande et à la prière de louange.
L’Évangile de ce jour nous montrait Jésus en prière, mais il ne nous dit rien sur le contenu de cette prière. En revanche, les disciples demandent à Jésus comment prier, et Il leur donne la prière du « Pater ». Quand vous priez, dites Père.
La première lecture, elle, nous donne le contenu de la première prière qu’ait enregistré la Bible, c’est une magnifique intercession, faite de confiance et d’audace. Et ces lectures révèlent un point qui me semble plus important encore que la manière dont il convient pour prier ou, pour bien prier. Ces lectures nous révèlent Qui est Celui que nous prions.
La première lecture nous révèle Dieu qui se fait le confident de son ami Abraham, et qui lui fait part de ses projets. Dieu ne fait rien sans en avertir ses prophètes. De plus, cette première lecture nous montre un Dieu à l’écoute, souple, un Dieu qui se laisse fléchir par l’intercession d’Abraham et qui lui accorde tout ce qu’il lui demande, et on pourrait se demander mais, pourquoi Abraham s’est arrêté. De son côté, l’Évangile nous révèle un Dieu qui est Père, et un père plein de bonté. Déjà l’Ancien Testament ne cessait de proclamer :
- « Le Seigneur est tendresse et pitié. »
 Et notre psaume chantait :
- « Le Seigneur fait tout pour moi, Seigneur, éternel est ton amour. »
 Cette bonté est celle d’un père attentif aux besoins de ses enfants. « Quand vous priez, dites Père. » Quand nous prions nous ne nous adressons pas à une puissance cosmique, nous ne venons pas puiser une énergie, mais nous entrons en relation avec une personne, le Père, Notre Père. La prière consistera alors, à entrer de plus en plus dans l’intimité de cette personne divine, comme Jésus, et par Jésus, en Jésus, et le Christ nous montre qui est le Père.
A travers cette parabole de l’ami importun, il nous enseigne que nous pouvons nous adresser au Père à toute heure du jour et de la nuit, et que nous n’avons pas à avoir peur de l’importuner. Il nous montre que ce Père n’est que bonté, et qu’Il veut nous donner le meilleur. Il veut nous donner ce qui est le plus précieux pour nous, ce qui est le plus vital pour nous, ce qui nous comblera de bonheur et de joie, son amour. Il veut nous donner son amour, son amour à Lui, c’est-à-dire l’Esprit-Saint, autrement dit, Il veut nous donner un bien beaucoup plus grand que tout ce que nous pourrions Lui demander.
Alors, apprenons à connaitre le Père, en brûlant du temps pour Lui, apprenons à découvrir la richesse et la délicatesse de son cœur. Cette connaissance du cœur de Dieu élargira notre propre cœur, et l’élargira aux besoins de l’humanité, c’est l’expérience qu’a faite Abraham. S’ouvrant à Dieu par la foi, il s’est senti responsable du salut des autres. S’il était resté païen, le nomade Abraham n’aurait manifesté que haine pour les gens de la ville aux mœurs infâmes, devenu l’ami de Dieu, il sent que Dieu l’appelle à participer à sa paternité universelle. Il se met à prier pour les pécheurs menacés, Il devine que la vertu de quelques rares peut compenser l’iniquité d’un grand nombre. A l’insu des méchants, il y a une solidarité dans le bien qui, est bien plus forte que la solidarité dans le mal.
Comme Abraham, avec Jésus toujours vivant pour intercéder en notre faveur, hé bien, tenons-nous, nous, sur la brèche pour intercéder pour notre pays, notre monde, l’Église qui ne va pas très bien, il faut bien le dire.
Les lectures de ce jour nous pressent à développer une prière personnelle, mais, il devient urgent de s’unir ensemble dans la prière :
- « Je vous le dis encore, dit Jésus, si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les Cieux, car, là où deux ou trois sont rassemblés en mon nom, Je suis au milieu d’eux. »
 Oui, inscrivons la prière dans notre vie, dans notre agenda, pour notre bien et pour le bien du monde.
AMEN