4e DIMANCHE DE PÂQUES C 11 mai 2025
11 mai 2025
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Frère Jean François CROIZÉ
intégralité de la Messe sur YOUTUBE
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C’est dans la joie que nous fêtons aujourd’hui le Christ Bon Pasteur. Nous sommes heureux d’accueillir parmi nous les jeunes qui préparent leur Profession de Foi, de Craon, avec leurs accompagnateurs, ils étaient déjà là hier, et puis vous tous.
Aujourd’hui nous sommes dans l’action de grâce pour le don de Dieu pour notre Église avec son fidèle serviteur, le Pape Léon, et à Pontmain, aujourd’hui, notre évêque célèbre une messe d’action de grâce pour ce don de Dieu.
Hé bien, nous sommes en communion avec toute l’Église entière pour remercier le Seigneur de ce don, le Pape étant le Christ visible sur terre comme dit Sainte Catherine de Sienne.
Hé bien, entrons dans cette célébration, dans cette action de grâce, voilà, afin que le Seigneur accompagne ce nouveau Pasteur qu’Il nous donne.
Mes frères, demandons au Seigneur de bénir cette eau. Nous allons en être aspergés en souvenir de notre Baptême. Que Dieu nous garde fidèle à l’Esprit que nous avons reçu. Dieu éternel et tout puissant tu as donné aux hommes l’eau qui les fait vivre et les purifie, Tu veux aussi, qu’elle puisse laver nos âmes et nous apporter le don de la vie éternelle. Daigne bénir cette eau pour que nous en recevions des forces en ce jour qui T’est consacré. Par cette eau, renouvelle en nous la source vive de ta grâce, défends-nous contre tout mal de l’âme et du corps. Nous pourrons alors nous approcher de Toi avec un cœur pur et profiter pleinement du salut que Tu nous donnes. Par Jésus le Christ Notre Seigneur.
Homélie
Chers frères et sœurs, nous sommes le 4ème dimanche de Pâques, je n’ai pas dit le 4ème dimanche après Pâques, c’est le 4ème dimanche de Pâques parce que si on dit, comme on l’entend quelques fois le 4ème dimanche après Pâques, ça voudrait dire que Pâques c’est une parenthèse, c’est passé, on passe à autre chose, alors que nous sommes dans le temps du Christ ressuscité, voilà. C’est le temps pascal, et dans ce temps pascal, le Seigneur nous demande de méditer profondément ses paroles, c’est-à-dire de vie, particulièrement, dans l’Évangile de St Jean. Et dans l’Évangile de St Jean, vous savez qu’il y a 21 chapitres, et là, nous sommes au milieu, chapitre 10ème, et là, c’est un chapitre charnière. On va méditer sur Jésus le Bon Pasteur, mais ce chapitre a été précédé par 2-3 chapitres avant, notamment le chapitre 6ème que nous avons médité toute la semaine, qui est sur le Pain de Vie.
Il y a d’abord eu la multiplication des pains, ça a complètement fasciné ces 5000 personnes qui ont été nourries, et qui courent après Jésus pour le faire roi, et Jésus fait partir discrètement ses disciples. Il va en montagne prier, Il rejoint ses disciples en marchant sur la mer et là la foule retrouve Jésus de l’autre côté du lac et ils veulent le faire roi. Jésus leur annonce que ce n’est pas du pain matériel qui donne la vie éternelle, mais, c’est son Corps et son Sang, c’est-à-dire, ce qui est pour nous l’Eucharistie, qui est ce Pain de Vie, et là, déception générale, les gens Le quittent. Alors il y a cette réaction de Jésus qui se retourne vers ses disciples :
- « Mais voulez-vous partir vous aussi ? »
Et Pierre a cette belle confession de foi :
- « Seigneur à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. »
Et nous en arrivons au chapitre 10ème, Jésus le Bon Pasteur. Alors le contexte évangélique de cette manifestation de Jésus, Bon Pasteur, Il le fait dans le temple, où il allait, venait, marchait dans le temple. Et ça se situe aussi pendant la célébration de la fête de la Dédicace. Jésus marche dans le temple, et quand il marche dans le temple, il a été repéré par un groupe de Juifs, ils l’ont reconnu, et ils vont le harceler pour Lui demander si c’est vraiment Lui le Messie, c’est-à-dire le Messie attendu, celui qui viendrait délivrer Israël.
Déjà, auparavant, des personnes saintes et de bonne volonté, comme la Samaritaine, l’aveugle né, avaient eu l’intuition de la véritable identité de Jésus, mais à présent, ses interlocuteurs juifs sont embarrassés et pas très bien disposés, ainsi la requête insistante des Juifs :
- « Si tu es le Christ, dis-le nous franchement », c’est-à-dire c’est le Messie qui est annoncé.
Et Jésus ne s’y soustrait pas, mais sa réponse se situe sur deux niveaux : Premièrement, pour entendre cette Parole que Jésus nous donne, il faut qu’il y ait une disposition du cœur nécessaire pour pouvoir entendre et écouter, entendre et accueillir cette vérité. Et Jésus va utiliser trois verbes qui sont très importants et qui correspondent très bien à votre préparation de la Profession de Foi, c’est écouter Jésus, connaitre Jésus, et suivre Jésus. C’est ça, à quoi vous vous préparez dans cette Profession de Foi, écouter Jésus, c’est fondamental. Ça demande une disposition du cœur. Connaitre Jésus, vous Le connaitrez, vous Le connaissez parce que vous écoutez sa Parole, c’est l’Évangile qui vous fait découvrir Jésus, la personne de Jésus, pour que vous puissiez suivre en vérité Jésus là, où Il nous veut, c’est-à-dire près de Lui, pour nous donner sa vie, et le bonheur de la vie éternelle. Et donc, Jésus fonde sa Parole sur l’Écriture aussi. Jésus donc, nous invite à prendre en considération ses œuvres et se révèle comme le Bon Pasteur, le Bon Pasteur qui donne sa vie. On pourrait penser qu’un bon pasteur c’est celui qui commande, qui dirige, qui mène, et puis tout le monde doit suivre. Or, ce Bon Pasteur, hé bien, c’est celui qui se met devant pour protéger et donner la vie à ses brebis. Malheureusement, les Juifs refusent ce dessein de salut, ils ne comprennent pas. Alors, quelles dispositions devons-nous avoir pour accueillir le salut et la vie éternelle ? Hé bien, comme j’ai dit, écouter la voix de Jésus, connaitre Jésus comme Il nous connait, et suivre Jésus. Et ça, ce n’est pas facultatif, c’est tous les jours, tous les jours. Vous faites une Profession de Foi, c’est-à-dire, que vous donnez votre confiance à Jésus, et publiquement vous dites : « Jésus, c’est celui qui sera le premier dans ma vie ». C’est ça, la Profession de Foi, je donne ma confiance parce que, Jésus déjà vous a donné sa confiance. Et si vous donnez votre confiance à Jésus vous serez fidèles, c’est le mot fides qui est donné, confiance, fidélité. Ecoutez sa voix car Il est la Parole, suivez ses pas car Il est la route qui nous mène vers le Père. Il est le Verbe c’est-à-dire, la Parole qui proclame les paroles de la vie éternelle, et Il est la route qui éclaire nos pas de sa lumière de vérité.
Le plus bouleversant de cette écoute et dans cette marche c’est quand nous voyons que Jésus se fait silence sur la croix, et que le Bon Berger se fait agneau immolé. Mais l’agneau immolé, nous révèle le Livre de l’Apocalypse, siège à présent sur le trône de gloire, et Il voit accourir vers Lui une foule immense de races, de peuples et nations, redevenu leur Pasteur, l’agneau, nous a-t-il dit, les conduit tous ensemble vers les eaux de la source de la vie.
Dans ce contexte, la Parole de Dieu nous aide à réaffirmer et à approfondir, au moins, trois aspects importants de la mission du Christ Pasteur, modèle et exemple de tous les pasteurs du peuple, selon le désir de Dieu le Père, trois aspects :
- Le premier, c’est la relation particulière entre Jésus et ses brebis, une relation particulière.
- Deuxième aspect : En quoi Jésus est-Il le Bon Pasteur ?
- Et le troisième aspect : Quel est le fondement de cet Amour ?
Alors, quelle est la relation particulière entre Jésus et ses brebis ? Le passage de l’Évangile est très concis, mais plein de sens. Il représente une sorte de résumé du discours précédent de Jésus :
- « Moi, dit-Il, Je suis le Bon Pasteur. »
Répondant maintenant aux Juifs qui demandent une manifestation définitive de l’identité messianique de Jésus, Il réaffirme, simplement mais, fermement une caractéristique fondamentale de la relation entre Lui et ses brebis. Il dit ceci :
- « Mes brebis écoutent ma voix. Moi Je les connais. »
Il nous connait au plus profond de notre cœur :
- « Et elles me suivent. »
L’écoute est fondamentalement une disposition d’accueil. Les mots ici font écho à ce que Jésus a dit d’être un bon berger, comme nous l’avons chanté dans l’acclamation de l’Évangile :
- « Moi je suis le Bon Pasteur. Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent. »
De plus, la connaissance entre Jésus et ses brebis découle de celle qu’Il a avec son Père, une relation extrêmement forte qu’Il a avec son Père, et Jésus veut nous faire faire cette connaissance de son Père. En effet, Il déclare :
- « Je connais mes brebis, mes brebis me connaissent comme le Père me connait et que Je connais le Père. »
Nous avons une révélation extraordinaire du Père ici, connaissance par amour, et la relation entre Jésus Bon Pasteur et ses disciples est donc placée face à une relation de connaissance intime entre, les personnes divines. D’une part, on entrevoit ici la profondeur de la connaissance et l’amour que Jésus a pour chacun de nous, comme celle que Jésus a pour son Père. Et Il déclara :
- « Comme le Père m’a aimé, Moi aussi Je vous ai aimés demeurés dans mon amour. »
C’est ça, le sens de notre vie, s’il n’y a pas d’amour, il n’y a pas de raison de vivre. Nous sommes faits pour aimer et être aimés, et le fondement, il est là.
Alors en quoi Jésus est le Bon Pasteur ? De la relation particulière avec ses brebis, Jésus affirme son sens particulier qui découle d’une telle connaissance et d’un tel amour :
- « Je leur donne la vie éternelle. »
C’est un don extraordinaire, Il nous donne sa vie, la vie éternelle :
- « Et jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main. »
La vie éternelle, évoquée ici, ne désigne pas une réalité future seulement après la mort, elle indique la vie en communion avec Jésus et avec Dieu qui commence déjà dans le présent, et se poursuivra dans l’éternité.
Lorsque nous communions, lorsque Jésus dit :
- « Je vous donne ma vie. »
ça veut dire seulement dans le sens d’accueil. Quand nous communions, il faut accueillir, recevoir l’Eucharistie, et non pas la prendre, comme ces gens qui voulaient se saisir de Jésus pour Le faire roi, mettre la main sur Lui, on n’a pas le droit de mettre la main sur Jésus. Il faut avoir cette disponibilité d’accueil qui est une disposition d’amour, qui reçoit. Alors quand vous communiez ne prenez pas l’Eucharistie comme ça, recevez-la, communiez devant le prêtre en disant »amen », ça veut dire « oui, je crois, j’aime, je crois ».
ça va ? Vous vous en souviendrez tout à l’heure. Merci. Hé oui, à tel point que Jésus souligne :
- « Amen, amen, Je vous le dis, il a la vie éternelle celui qui croit. Amen, amen, Je vous le dis qui écoute ma Parole et croit en Celui qui m’a envoyé obtient la vie éternelle et il échappe au jugement, car déjà il passe de la mort à la vie. Celui qui mange ma Chair et boit mon Sang a la vie éternelle. »
Et la communion eucharistique en est le gage de sa propre vie offerte, et vous avez Dieu en vous. C’est le Ciel dans votre cœur.
Alors, quel est le fondement de cet amour ? Après avoir appris les deux aspects fondamentaux du sentiment particulier entre Jésus le Pasteur et ses brebis, jusqu’à leur donner sa vie, donc la vie éternelle, Jésus révèle enfin son union particulière avec Dieu son Père :
- « Le Père et Moi nous sommes un. »
Et dans cette union d’amour, que nous sommes un nous-mêmes, en Lui, et donc la déclaration de Jésus, c’est le sommet de la révélation de Jésus concernant son identité et sa mission de berger, en particulier :
- « Père, que tous soient un comme Toi Père Tu es en Moi et Moi en Toi. Qu’ils soient un en nous eux aussi pour que le monde croie que Tu m’as envoyé. »
C’est notre mission, il faut transpirer ce qui nous habite, que ce soit visible sur notre visage, dans notre cœur. Il y a quelque chose qui transparait quand, nous sommes habités de cette présence de Dieu. Et Jésus, Il continue :
- « Et moi je leur ai donné la gloire que Tu m’as donnée pour qu’ils soient un comme nous sommes un. »
Et là Jésus insiste beaucoup :
- « Moi en eux et Toi en Moi, qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que Tu m’as envoyé et que Tu les as aimés comme Tu m’as aimé. »
C’est tellement extraordinaire que, Jésus a besoin de le redire sans cesse. Autrement dit, vivons comme des ressuscités puisque le Christ est en nous. Et St Paul insiste fortement sur ce fait :
- « Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ cherchez les choses d’en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu. »
Et aujourd’hui, la première lecture nous parle des succès apostoliques de Paul et de Barnabé à Antioche et à Pisidie qui, cependant, se heurte très vite à l’envie des Juifs qui refusent la Parole de Dieu comme ils ont refusé celle de Jésus, et qui, par conséquent, s’exclue du salut et provoque une persécution contre la foi. Paul et Barnabé nous en donnent le témoignage, ils ne se laissent pas intimider, ils annoncent le noyau central de l’Évangile :
- « Jésus est ressuscité, la promesse s’accomplit pour tous les peuples. »
Quelles que soient les épreuves que nous puissions traverser, le Christ est avec nous et Il est en nous. Les disciples étaient pleins de joie et de l’Esprit-Saint. Ils éprouvent une grande joie au milieu des adversités. Il y a donc, un lien étroit entre, la joie et le Saint-Esprit. Le Saint-Esprit, comme j’aime à le dire, Il dépose en nous trois choses : La joie, la paix et l’amour, la direction. ça se traduit comment ? Par la bénédiction, dire du bien, la bienveillance, vouloir le bien et la bienfaisance, faire le bien, et là, vous avez la marque du passage de l’Esprit-Saint en vous.
Oui la joie chrétienne, ainsi que la paix sont un don du Christ, la joie continue un élément essentiel du témoignage chrétien, et telle l’espérance que le Bon Pasteur, le Christ ressuscité, nous donne de croire et de vivre dans la Communion des Saints.
AMEN