21e DIMANCHE du Temps Ordinaire C 24 août 2025

24 août 2025

  • Frère Philippe-Marie VAGANAY Frère Philippe-Marie VAGANAY

Vous pouvez retrouver l’intégralité de la Messe sur Youtube

Accueil

Nous souhaitons la bienvenue aux enfants et aux jeunes du « Mouvement Eucharistique des Jeunes », voilà, qui viennent passer quelques jours au prieuré.

Nous chantions « l’Esprit nous appelle à croire aujourd’hui, à croire au bel amour de Dieu ». Nous savons que Dieu est amour. Nous y croyons, mais est-ce que je crois que Dieu m’aime personnellement ? Est-ce que je me laisse toucher par cet amour de Dieu ? Peut-être pas, et peut-être plus on vieillit plus on se dit, voilà, j’ai du mal à accueillir l’amour de Dieu. Hé bien, chaque messe est là pour que notre cœur s’ouvre, devienne de plus en plus souple, pour vraiment accueillir à plein cet amour fou que Dieu veut nous donner.

Hé bien, frères et sœurs au seuil de célébrer ce mystère de l’Eucharistie, préparons nos cœurs en reconnaissant que nous avons péché, voilà, en le débarrassant de tout ce qui prend la place de Dieu dans notre cœur.

 

Homélie

Je n’avais pas remarqué la présence des Sœurs Augustines de la Miséricorde de Jésus, de Malestroit. Soyez les bienvenues, vous êtes chez vous ici.

Jésus fait route vers Jérusalem, c’est la route qu’Il doit emprunter pour sauver tous les hommes. Pour cela, nous a dit précédemment St Luc, Jésus a durci sa face, exprimant ainsi sa détermination, mais aussi l’énergie qui lui est nécessaire pour livrer ce combat, car Il sait qu’Il va gagner le salut de l’humanité en payant le prix fort, sa propre vie, le prix de sa vie. Et c’est le moment que choisit quelqu’un pour Lui poser la question :

  • « Seigneur n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? »

Nous avons l’art de poser les mauvaises questions au mauvais moment. Mais le Seigneur lui répond avec douceur :

  • « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite. »

Littéralement il faudrait traduire : « Battez-vous pour entrer par la porte étroite ». Vous savez, c’est un peu comme lorsqu’on prend le métro un jour de grève, les gens ne se font pas de cadeau pour pouvoir monter dans la rame pour aller à leur travail ou pour revenir à la maison. Hé bien, Jésus veut nous avertir que le salut est le résultat d’un combat, le combat de Jésus d’abord. Le mot combat se dit « agône » en grec, et c’est précisément ce mot qu’emploie St Luc ici et qui a été traduit « efforcez-vous », et le mot agône a donné le mot agonie. A Gethsémani, Jésus vivra le grand combat, le combat décisif. Oui, le salut est le résultat du combat de Jésus, mais, c’est aussi le résultat de notre combat, car le salut n’est pas automatique, il nécessite l’engagement de notre liberté. Mais il est de la plus haute importance de ne pas se tromper de salut et de ne pas se tromper de combat.

Il ne faut pas se tromper de salut. Dans les années d’après guerre et après le concile, on a volontiers identifié le Royaume de Dieu, et donc le salut, avec le développement de l’homme, instaurer le bienêtre sur la terre, combattre l’injustice, les inégalités, et ce combat est noble et louable, mais il ne peut pas s’identifier au salut, car, le salut que Dieu nous offre n’est pas un salut humain, il est surnaturel, il est divin, seul Dieu peut nous le donner, car ce salut consiste dans le partage de sa propre vie, dans la participation à sa nature divine et à sa béatitude. Rechercher un salut purement humain serait une grave erreur et ne pourrait qu’entrainer l’homme dans un esclavage encore plus dramatique. Donc il ne faut pas se tromper de salut.

Il ne faut pas non plus se tromper de combat. Le grand risque dans le combat, c’est de se tromper d’adversaire, et donc, de tirer sur des amis ou sur des innocents. Et donc, il est important de bien identifier l’ennemi. Hé bien, l’ennemi ce n’est pas l’autre, ce n’est pas mon frère. Nous avons seulement trois ennemis à combattre, le démon, l’esprit du monde c’est-à-dire le fait de penser comme tout le monde, rentrer dans la pensée unique, ne pas penser par soi-même, et puis le troisième ennemi c’est soi-même, car en nous-mêmes nous pactisons avec le mal, et le seul combat contre nous-mêmes nous ouvre déjà un chantier conséquent. Je ne donnerai que quelques exemples :

  • Notre autosuffisance : je compte sur mes propres forces, sur ma propre sagesse, je n’ai besoin ni des autres, ni de Dieu.
  • Notre paresse, la procrastination : Oui, oui, je m’y mettrai demain. Aux JMJ de Cracovie le Pape François alertait les jeunes :
    • « Le temps qu’aujourd’hui nous vivons n’a pas besoin de jeunes-canapé, mais de jeunes avec des chaussures, mieux encore, chaussons des crampons. »
  • Et puis la distraction, cette distraction qui nous fait zapper ou « scroller » indéfiniment, qui nous anesthésie, et surtout qui nous distrait de Dieu, qui nous distrait de notre finalité.

Quel est l’objectif de ma vie ? Ai-je choisi un objectif pour ma vie, ou est-ce que je me laisse porter par la vague du moment présent ? Ce n’est pas parce que je sais des choses sur Dieu que j’ai réellement choisi Dieu, que j’ai réellement choisi de passer la porte du Royaume, mais viendra un moment où la porte sera fermée nous prévient Jésus. Il nous avertit qu’il y aura des surprises. Je ne sais pas d’où vous êtes s’entendront dire certains qui ne s’en faisaient pas trop. D’autres, viendront de l’Orient et de l’Occident, du nord et du midi prendre place au festin du Royaume de Dieu. Apparemment, ils étaient très loin, mais leurs cœurs étaient droits, ils étaient en recherche, tendus peut-être sans le savoir vers le Seigneur, et la porte du Royaume leur sera grande ouverte.

Au moment où se prépare la rentrée, il peut être bon de faire le point. Quelles priorités je me donne, non seulement pour l’année, mais pour ma vie ? Sur quels objectifs, sur quels terrains axer mon combat spirituel afin que, mon cœur appartienne toujours plus au Seigneur ?

Alors en cette messe, hé, bien portons nos vies en offrandes dans des vases purs, comme le disait la première lecture, sur l’autel du Seigneur, afin qu’Il les consacre dans le corps du Christ.

AMEN