22e DIMANCHE du Temps Ordinaire C 31 août 2025
31 août 2025
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Frère Marie-Jean BONNET
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Oui, nous sommes convoqués et rassemblés par le Seigneur pour lui rendre gloire, lui rendre gloire parce que il fit des merveilles et Il continue à en faire, une personne me faisait cette remarque, dommage que l’on mette au passé, oui il y a un passé, mais qui se continue, Dieu fait des merveilles aujourd’hui et peut être que nos yeux ont besoin d’être soignés pour mieux voir ces merveilles que Dieu fait et nourrir ainsi notre espérance, notre confiance, notre amour eh bien, demandons au Seigneur la grâce, justement, d’être soigné par son amour, son Eucharistie, afin de mieux voir ses merveilles et de lui rendre amour pour amour. Préparons-nous à cette Eucharistie, Frères et Sœurs, en reconnaissant que nous avons péché.
Homélie
« Admirable grandeur, étonnante bonté du Maître de l’univers qui s’humilie pour nous. Regardez, regardez l’humilité de Dieu… » Beau chant que nous aimons reprendre et prendrons tout à l’heure. Il est inspiré de paroles de St François d’Assise, vous le savez peut-être, et qui sont le reflet de son bouleversement intérieur, lui, François qui courait après les plaisirs et la gloire humaine a reconnu la vraie grandeur dans l’humilité de Dieu. Humilité et générosité de Dieu qui sont les manifestations suprêmes de son Amour, « il n’y a pas de plus grand Amour, dit Jésus, que de donner sa vie pour ceux qu’on aime »
La lettre aux Hébreux, que nous avons entendue à l’instant, s’adresse à des chrétiens issus du Judaïsme. L’auteur, évoque les évènements spectaculaires par lesquels le Seigneur, dans la première Alliance, s’est manifesté à son peuple, oui, d’une manière grandiose, pour susciter sa foi et susciter la confiance en son serviteur Moïse et, si l’auteur évoque ces faits, c’est pour souligner que les dons de Dieu dans la nouvelle Alliance en Jésus Christ sont infiniment supérieurs, quoique non sensibles. Désormais, le peuple de Dieu que nous sommes, n’est plus tenu à l’écart dans la crainte, comme l’était le peuple des Hébreux, mais, au contraire, il peut s’approcher de Dieu, puisque Dieu s’est approché de Nous, s’est approché de Lui, ce peuple de Dieu que nous sommes en Jésus et les fidèles que nous sommes, sont devenus concitoyens des Saints et des Anges, comme le dira Saint Paul aux chrétiens d’Éphèse.
Nous aussi, je crois, sommes parfois tentés d’accorder plus d’importance à ce qui se voit, ce qui brille, ce qui est spectaculaire, la course au merveilleux entre autre ou, tout simplement aux grâces sensibles et matérielles, dont le Seigneur est généreux aussi certes, mais accorder plus d’importance à ces grâces sensibles et matérielles ou à ce qui brille en oubliant que l’essentiel est invisible pour les yeux.
Il nous est donc salutaire, infiniment précieux, de reprendre souvent conscience de la grandeur des dons de Dieu et par-dessus tout, de la vie même de Dieu dont nous vivons par la grâce baptismale, la vie sacramentelle et toute la vie chrétienne. Cela est un trésor, le seul vrai trésor, je fais une parenthèse, mais quand j’entends des familles chrétiennes qui se divisent, qui se déchirent pour des histoires d’héritage et d’argent, j’en suis renversé, comment cela est il possible, je l’ai dit à un couple il y a quelque temps « où est votre trésor ? »
Cela est un trésor, la vie divine que Dieu, nous a donnée, nous donne en partage, le seul vrai trésor, qui ne se palpe pas, ne se mesure pas, mais dont nous pouvons toutefois reconnaître déjà, certains fruits dans notre vie et dans celle des autres.
« Ce trésor, nous le portons dans des vases d’argile » certes, pour reprendre les mots de Saint Paul mais il n’en reste pas moins le trésor. Voilà le paradoxe, nous sommes porteurs d’un trésor caché. Plus nous aurons conscience de cette vraie grandeur, de cette grâce inestimable de Dieu, plus nous en vivrons surtout, plus alors nous reconnaîtrons la vanité du paraître, des valeurs mondaines et le danger de l’orgueil surtout, parce qu’il engendre l’égoïsme et le mépris des autres.
Voilà pourquoi le Seigneur, dans la première lecture et dans l’Évangile, nous montre que la sagesse réside d’abord dans l’humilité. « l’idéal du sage, c’est une oreille qui écoute » déclare Ben Sira, autrement dit une oreille qui se laisse instruire et Jésus de nous inviter, nous venons de l’entendre, à choisir la dernière place car « qui s’élève sera abaissé et qui s’abaisse sera élevé » et c’est bien cette dernière place que Jésus lui-même a toujours choisie
Comme cela a frappé spécialement Saint Charles de Foucauld, elle est bien connue cette parole de ce Saint, je cite « Dieu a tellement pris la dernière place que nul n’a jamais pu être plus bas que lui » et c’est vrai et il poursuit il a tenu à nous donner, dès son entrée dans ce monde et pendant toute sa vie, cette leçon du mépris des grandeurs humaines, du détachement complet de l’estime des hommes. Nous avons à marcher en ce monde comme si nous n’étions pas de ce monde, ne nous occupant que d’une chose, à regarder, à aimer notre Père Céleste et à faire sa volonté.
Regardez l’humilité de Dieu, les Saints sont sur la même longueur d’onde et l’humilité, au contraire de l’orgueil, est la clef
Qui ouvre les cœurs, l’humilité est la clef qui ouvre les cœurs, favorise la communion et l’amour « Mon Fils, déclare Ben Sira, accompli toute chose dans l’humilité et tu seras aimé plus qu’un bienfaiteur ». L’homme humble qui a conscience de tout recevoir de Dieu et d’être comblé par son Amour, est porté à partager, à son tour, cette générosité de Dieu. D’où l’exhortade de Jésus : « Quand tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles et tu seras heureux » Promesse des béatitudes de Jésus et tu seras heureux.
Et c’est justement, ce que le Christ fait inlassablement pour nous, à chaque Eucharistie, nous sommes ses heureux invités, mal voyants et boiteux que nous sommes, perpétuels handicapés de l’Amour et le Christ nous accueille inlassablement pour éclairer et soigner nos cœurs et nous recharger de son Amour.
Oui, regardons l’humilité de Dieu et faisons lui hommage de nos cœurs.
AMEN