NATIVITÉ DU SEIGNEUR, JOUR 25 décembre 2024

25 décembre 2024

  • Frère Yves  FRÉMONT Frère Yves FRÉMONT

Accueil : Depuis cette nuit, nous demeurons dans cette joie de Noël. Pendant toute cette octave, jusqu’à dimanche prochain, nous restons dans cette joie, parce que Dieu est venu vivre parmi nous. C’est un événement extraordinaire.

Alors, on peut, quand même, avoir une note aussi de gravité car beaucoup de gens aujourd’hui souffrent et souffrent beaucoup. Eh bien pensons, dans notre joie, à toutes ces personnes soit qu’elles soient isolées, soit qu’elles soient soit dans des conflits, des conflits familiaux, des conflits mondiaux, parce que ces réalités-là sont aussi présentes. C’est au cœur de ces réalités que nous célébrons, dans la joie, la venue d’une espérance.

Et je signale aussi que, cette nuit, le Saint Père a ouvert la porte sainte d’une année jubilaire qui a pour thème « Pèlerins d’Espérance ». Eh bien justement, c’est nous qui sommes ces témoins de l’Espérance, dans ce monde, tel qu’il est aujourd’hui. Alors, demandons à l’Enfant Jésus de venir habiter notre cœur, pour que ce soit lui qui, en nous, offre cette Espérance à notre monde.

Ensemble, entrons vraiment le cœur léger, parce que nous sommes aimés, en reconnaissant humblement que nous avons péché.

 

Homélie : « Comme il est beau de voir courir, sur les montagnes, le messager qui annonce la paix, qui annonce le salut, celui qui vient à la cité sainte, en disant : « Il règne, ton Dieu ! »

Concrètement, ici, dans ce texte, le messager, c’est celui qui court vers Jérusalem, pour annoncer le retour des exilés de Babylone. Le guetteur sur les murs de la ville, en voyant le messager a tout de suite compris, alors « son appel retentit, c’est un cri de joie. » Ils rentrent à la maison ! En effet, il réalise que « le Seigneur rachète Jérusalem », qu’il apporte la libération. Dieu, par sa fidélité, revendique la liberté pour les siens. « Le Seigneur a montré la force divine de son bras. »

Alors, si on fait une interprétation un peu libre, enfin c’est la mienne, chacun fait la sienne, je vois bien Jésus, cet enfant qui nous est donné, qui court de ville en ville, de pays en pays, de continent en continent et qui annonce la Paix, qui annonce le Salut. Et nous, nous sommes un peu les guetteurs. Nous sommes ceux qui avons conscience qu’il se passe quelque chose.

Et nous sommes témoins d’une espérance, pour que nous rejoignions tous Jérusalem. Ici, c’est la Jérusalem céleste, celle que Dieu nous prépare pour tous, notre vraie patrie. Pour l’instant, nous aussi, on est encore des exilés et on est en marche, vers cette cité qui nous attend.

Le Psaume 97 chante la louange du Seigneur. Ça ne peut pas être autrement aujourd’hui : « Chantez au Seigneur un chant nouveau, car il a fait des merveilles… Il s’est rappelé sa fidélité, son amour, en faveur de la maison d’Israël. » Oui, parce que Dieu est Amour. Et donc, Dieu libère. Dieu se livre à nous et en se livrant à nous, il nous fait rentrer dans sa propre vie. L’Amour est tout puissant. Seul l’Amour règne. Seul l’Amour règne. Le mal détruit, casse, brise, abîme, mais l’Amour restaure, répare, guérit, ouvre des horizons.

L’épître aux Hébreux nous présente l’Enfant de la crèche comme l’intermédiaire entre Dieu et nous les exilés. Cet Enfant est Fils de Dieu. Il vit une relation parfaite d’amour avec Dieu, notre Père. Le texte nous dit, dans l’épître aux Hébreux : « reflet resplendissant de son Père ». Cet enfant qui est là, à la crèche, est le reflet resplendissant de la gloire du Père.

« Expression parfaite de son être ». Wahou ! Cet enfant, là, le petit là, reflet de la puissance et de l’Éternel. Wahou ! Ce n’est pas comme cela qu’on voyait Dieu, hein ! C’est incroyable. Oui, ce « Fils qui porte toute chose, par sa parole puissante » … Cet enfant il porte tout. Il porte toute l’histoire de l’humanité. Il ne faut pas se fier aux apparences, surtout pas aux apparences. Dieu n’est pas dans les apparences. Il faut faire attention.

« Après avoir accompli la purification des péchés » … Oui, Dieu est tellement Amour qu’il prend sur lui nos péchés. C’est lui qui répare, c’est lui qui restaure. Nous, on va se confesser, on reçoit l’absolution, on est lavé. C’est l’Amour. C’est l’Amour qui se livre et qui prend sur lui le fardeau.

« Il s’est assis à la droite de la Majesté divine au plus haut des cieux ; et il est placé bien au-dessus des anges. » Cet homme, là, qui va grandir, est assis à la droite du Père. L’homme ! Le Verbe éternel, il l’est depuis l’éternité. Mais, l’homme Jésus, il est dans l’intimité de la Trinité. Wahou !

Oui, Dieu règne et ce règne, il est accessible. Tout à l’heure, quand on va recevoir l’hostie, c’est toujours cette même petitesse, de Dieu, en ce monde, c’est la même réalité que la Nativité. Nous allons communier à quelque chose qui est tout petit. Cette hostie, c’est tout petit. Et, dans cette petitesse, il y a tout, tout le divin. C’est pour cela, ne nous fions pas aux apparences.

L’Évangile poursuit la révélation de l’identité profonde de ce nouveau-né : « Au commencement était le Verbe [la Parole de Dieu], et le Verbe était tourné vers Dieu, et le Verbe était Dieu. » Quand saint Jean dit « au commencement », il ne parle pas d’une chronologie. Ce n’est pas de cela qu’il parle. Quand il dit « au commencement », le commencement pour saint Jean, c’est ce qui commande tout. Avant, il n’y avait rien.

Mais avec cet enfant qui est la Parole éternelle du Père, par qui tout est créé, tout commence avec cet enfant. Tout est renouvelé, même de ceux qui ont vécu avant Jésus Christ. Ils sont sauvés en cet enfant qui est le Verbe, qui est le logos. Verbum, c’est parole en latin. Logos, c’est parole en grec. Il s’agit d’un dialogue entre cet enfant et son Père, notre Père du Ciel. Tout se joue dans ce dialogue d’amour. Et c’est dans ce dialogue d’amour que nous rentrons, le jour de Noël, nous aussi.

« Au commencement était le Verbe. » Tout est mis sous le signe de la Parole. Nous demeurons dans cette relation d’Amour, entre le Père et son Fils, parole éternelle entre les deux. Mais, tout d’un coup, il y a quelqu’un d’entre nous, ici sur cette terre, qui vit parfaitement ce dialogue. C’est Jésus.

Quand on dialogue, on fait face, en général, à la personne avec laquelle on parle. On ne lui tourne pas le dos. Le texte nous dit : « Le Verbe était tourné vers son Père. » En ce sens, qu’il était dans cette relation, dans cet échange.

Avez-vous remarqué, dans nos vies, que nos plus grandes joies, c’est une relation ? Avez-vous remarqué que, dans nos vies, notre plus grande souffrance, c’est une relation ? Parce qu’on est fait pour la relation. Parce que Dieu est relation. Parce que cet enfant reste continuellement en relation avec son Père. Il le restera tout sa vie sur terre. « Tout est accompli, Père, tout ce que tu m’as demandé. »

Alors, en ce jour de Noël, nous naissons, nous, dans ce dialogue entre Jésus et son Père. Quand on va communier tout à l’heure, on va recevoir, en nous, celui qui est dans l’intimité du Père. Et donc, nous allons rentrer, avec Jésus, dans le dialogue avec le Père. C’est extraordinaire ! C’est extraordinaire ! C’est ça Noël. C’est une naissance, on nait à la vie divine.

C’est ce que nous disent les Écritures, aujourd’hui. Ils nous disent : « tous ceux qui ont reçu le Verbe de Dieu » … C’est ce que nous sommes en train de faire, nous sommes en train de l’accueillir. « Ceux qui croient en son nom » … Mais, on y croit ! C’est pour ça qu’on est là. « Il leur a été donné de pouvoir devenir enfant de Dieu. » C’est ça notre identité profonde.

Alors, comme enfants de Dieu, nous bénéficions de cette relation filiale, de Jésus à son Père. Notre vocation à tous est donc grandiose ! Mais, elle se vit, en ce monde, dans l’humilité et la simplicité de notre quotidien. Alors, adorons joyeusement cet enfant qui nous est donné.

Et je voudrais terminer par un poème que j’ai reçu cette semaine, par un laïc. C’est très symbolique pour moi : ça veut dire que ce mystère de Noël, il est vécu par tout le peuple de Dieu. Tout le peuple de Dieu reçoit, dans l’Esprit Saint, une révélation de ce qu’est ce mystère que nous célébrons.

Alors, je vous lis ce qu’il m’a envoyé. Je trouve que c’est exactement la note juste.

A Noël, Dieu entre dans notre vie

Pour nous faire entrer dans la sienne

Nous attendions un sauveur

Il nous envoie un enfant

On rêvait de mille choses extraordinaires

On découvre un nouveau-né dans une crèche

C’est cela qui est vraiment extraordinaire

Jésus est là, fragile, comme tout enfant

Il a une Mère qui le cajole et le nourrit, et un Père qui le cajole et veille sur Lui

L’enfant a besoin de ses parents

L’enfant a aussi besoin de nous

Ayant pris corps, par la grâce de la Vierge Marie,

Il a besoin de nous pour prendre cœur en notre humanité

Installé en nous

Il est présent à notre monde

[Installé en nous, il est présent à notre monde, par nous]

Le Verbe s’est fait chair

Le Verbe s’est fait frère

Aujourd’hui encore notre cœur aimant doit devenir

La crèche de Noël pour l’accueillir [dans notre cœur]

Emmanuel : Dieu avec nous

Pour que chaque jour de notre vie soit un Noël

AMEN